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chantage

chantage [ ʃɑ̃taʒ ] n. m.
• 1837; de chanter
Action d'extorquer à qqn de l'argent ou un avantage sous la menace d'une imputation diffamatoire, ou d'une révélation compromettante. extorsion. « Le chantage suppose des menaces sous conditions pour extorquer des sommes auxquelles on n'a aucun droit » (Barrès). Faire du chantage à qqn (cf. Faire chanter qqn). maître chanteur. Céder au chantage.
Par ext. Moyen de pression utilisé pour obtenir qqch. de qqn. Chantage au suicide, au sentiment.

chantage nom masculin (de chanter) Délit consistant à extorquer, à l'aide de menaces, des fonds, des valeurs, une signature d'un acte. Action de brandir une menace pour obtenir de quelqu'un quelque chose qu'il refuse : Un chantage sentimental.

chantage
n. m.
d1./d Manière d'extorquer de l'argent à qqn en le menaçant de représailles, de révélations scandaleuses. Le chantage est un délit puni par la loi.
d2./d Par ext. Pression morale exercée sur qqn. Elle lui fait du chantage au suicide.

⇒CHANTAGE, subst. masc.
Moyen de pression illicite exercée sur une personne pour lui extorquer de l'argent ou des valeurs, par la menace de révélations scandaleuses ou diffamatoires. Lettre, tentative de chantage. « Je suis un personnage un peu officiel, ma vie privée, ma vie publique sont à la merci d'une indiscrétion, d'un chantage » (R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Consultation, 1928, p. 1085) :
1. ... ce Sartori, condamné à deux ans de prison pour extorsion de fonds et chantage, à l'endroit d'un banquier du nom de Neubürger, s'était réfugié en Belgique, à Bruxelles, ...
L. DAUDET, Bréviaire du journ., 1936, p. 193.
SYNT. Affaire, journal, manœuvre, moyen de chantage; chantage d'argent; abject, abominable, affreux, ignoble chantage; exercer un (ou un pouvoir de) chantage sur qqn; faire du chantage; se livrer à un chantage; pratiquer le chantage; vivre de chantage; céder au chantage; c'est du chantage.
P. ext. Abus de pouvoir utilisant la menace ou l'intimidation pour contraindre autrui à agir contre sa volonté, par peur ou par amour-propre :
2. Em. et Mlle Zaglad parlent des hôpitaux et des scandaleux abus qui s'y commettent, de la mauvaise nourriture des malades, des passe-droits, des faveurs, et du chantage facile que les gardes et les infirmières exercent sur les malheureux patients.
GIDE, Journal, 1930, p. 985.
3. Elle [l'opinion] est certes légère et sans preuves, elle condamne, au petit bonheur, mille innocents. C'est qu'elle exerce sur nous, pour s'imposer, une sorte de chantage.
PAULHAN, Les Fleurs de Tarbes, 1941, p. 88.
SYNT. Chantage moral, politique, sentimental; chantage au suicide; faire son petit chantage (fam.); il me la fait au chantage (arg.).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1878-1932. Étymol. et Hist. [1836, Vidocq ds ESN. 1966]; 1839 (BALZAC, Un Grand homme de province, p. 478). Dér. de [faire] chanter étymol. B 3, suff. -age. Fréq. abs. littér. :202. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 69, b) 206; XXe s. : a) 240, b) 544. Bbg. GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. et pop. Cah. Lexicol. 1970, t. 17, p. 6. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 105. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 488, 519.

chantage [ʃɑ̃taʒ] n. m.
ÉTYM. 1837, Vidocq; de chanter I., fig. : faire chanter.
1 Action d'extorquer à qqn de l'argent ou quelque avantage sous la menace d'une imputation diffamatoire, de la révélation d'un scandale. Extorsion; maître-chanteur. || Le chantage et la tentative de chantage sont punis par l'art. 400 du Code pénal. || Pratiquer un chantage. || Le marchandage (cit. 3) et le chantage.
1 (…) pour me liquider, j'ai fait un peu de chantage.
— Qu'est-ce que le Chantage ?…
— Le Chantage est une invention de la presse anglaise, importée récemment en France (…) Si l'homme compromis ne donne pas une somme quelconque, le Chanteur lui montre la presse prête à l'entamer, à dévoiler ses secrets. L'homme riche a peur, il finance.
Balzac, les Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 381.
2 Le chantage suppose des menaces sous conditions pour extorquer des sommes auxquelles on n'a aucun droit.
M. Barrès, Leurs figures, p. 258.
3 Protos : Le chantage est une sainte institution, nécessaire au maintien des mœurs.
Gide, les Caves du Vatican, Farce, acte III, 15e tableau.
2 Manœuvre de menace ou d'intimidation pour influencer qqn. || Un chantage moral, sentimental. || Il me l'a fait au chantage. || Exercer sur qqn une pression et un chantage constants.

Encyclopédie Universelle. 2012.