céans [ seɑ̃ ] adv.
• çaenz 1140; de çà et a. fr. enz « dedans », du lat. intus « à l'intérieur »
♦ Vx Ici dedans. ⇒ ici. Mod. Le maître de céans : le maître du logis, des lieux.
⊗ HOM. Séant.
● céans adverbe (de çà et ancien français enz, dedans) Littéraire. Le maître de céans, le maître de cette maison. ● céans (difficultés) adverbe (de çà et ancien français enz, dedans) Emploi Céans (= ici, en ces lieux) ne se dit plus que par plaisanterie, notamment dans la locution le maître de céans (= le maître de maison). Sens Ne pas confondre ces trois mots. 1. Séant adj. = décent, convenable. Il a coupé la parole au président d'une façon fort peu séante. Registre soutenu. → seoir. 2. Seyant adj. = qui avantage, qui sied bien, en parlant d'un vêtement ou d'une coiffure. Cette robe est très seyante. → seoir. 3. Céans adv. = ici, en ces lieux. → céans ● céans (expressions) adverbe (de çà et ancien français enz, dedans) Littéraire. Le maître de céans, le maître de cette maison. ● céans (homonymes) adverbe (de çà et ancien français enz, dedans) séant adjectif séant nom masculin
céans
adv. Plaisant Le maître de céans: le maître de maison.
⇒CÉANS, adv.
A.— Adv. de lieu. Ici, à l'intérieur du lieu (en particulier de la maison) dans lequel on se trouve.
1. Vieilli, littér. [Céans, compl. de verbe] :
• 1. Je vis seul en ce manoir, ne recevant jamais personne, et vous voyez, sans que je vous le dise, que la fortune n'habite pas céans.
T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 23.
• 2. Le pire fut que la mère du petit s'installa céans, sous prétexte de le soigner.
MAURIAC, Génitrix, 1923, p. 393.
— En oppos. avec léans :
• 3. C'est le mot [compagnon d'armes], car ce fut de notre temps, la mode d'être militant et nous avions encore un peu de sang des Pétrus Borel et de ces Philothée O'Neddy que voici qui mourraient chez nous s'il n'y avait encore céans (et léans) de nos jours des jeunes gens, eussent-ils quarante et cinquante ans... avec le diable au corps, par-dessus le marché!
VERLAINE, Confessions, 1895, p. 85.
2. [Précédé de la prép. de, en constr. de compl. de nom]
a) [Le déterminé est un nom de pers.]
— Usuel, fam. (avec une nuance de plaisant.). Le maître de céans. Le propriétaire, le chef de famille, le locataire qui occupe effectivement la maison :
• 4. Être de la maison, en être avec joie et continuité, voilà une des forces qui compensent notre infériorité numérique et nous constituent les maîtres de céans.
DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 115.
— [Avec d'autres noms de pers.] La maîtresse de céans (PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, p. 141). Le docteur de céans (GIDE, Feuillets d'automne, 1949, p. 1109). Le médecin de céans (FLAUBERT, Correspondance, 1872, p. 394). Le gendre de céans (PAILLERON, L'Âge ingrat, 1879, I, 3, p. 13). La dame de céans (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 201). L'amie de céans (AMIEL, Journal intime, 1866, p. 367).
b) Rare. [Le déterminé est un nom de chose] Les nouvelles de céans (FLAUBERT, Correspondance, 1874, p. 188). Les us et coutumes de céans (FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, p. 237).
Rem. Dans cette constr., comme avec ici, là, etc., la prép. de neutralise la prép. à que manifeste la paraphrase définitoire, et transforme céans en une sorte de nom de lieu invar. (à l'intérieur de → l'intérieur de).
B.— Adv. de temps, rare. Maintenant, à l'instant. Et il me faut, céans, Partir seule (CLAUDEL, Tête d'Or, 1re version, 1890, 2e part., p. 66). Céans ou jamais, (...), Faites accueil au Roi (CLAUDEL, Agamemnon, trad. d'Eschyle, 1896, p. 877).
Rem. Il semble qu'il s'agissait d'un faux arch., cet emploi étant inconnu dans l'anc. langue.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1140 çeenz « ici dedans » (Pelerinage Charlemagne, éd. P. Aebischer, 756); 1177-80 ceanz (CHR. DE TROYES, Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 987); considéré comme vieux dep. Ac. 1835; 1re moitié XIIIe s. [date du ms.] dame de ceans (1re continuation de Perceval, éd. W. Roach et R. H. Ivy, ms. E 3512); 1583 monsieur de ceans (Fr. Habert, trad. d'HORACE, Satyres, II, 8 ds HUG.); av. 1619 maître de ceans (LARIVEY, Escolliers, éd. Viollet-le-Duc, III, 3 ds Anc. théâtre fr., t. 6, p. 137). Composé de çà adv. et de l'a. fr. enz « dedans », v. dans. Fréq. abs. littér. :101. Bbg. ROG. 1965, p. 130.
céans [seɑ̃] adv.
ÉTYM. 1140, çaenz; de ça, et anc. franç. enz « dedans », du latin intus « à l'intérieur ».
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1 Vx. Ici dedans, en parlant du lieu où l'on est lorsqu'on parle. ⇒ Ici. || Il n'est pas céans.
1 Un ordre de vider d'ici vous et les vôtres.
Mettre vos meubles hors (…)
— Moi, sortir de céans ?
Molière, Tartuffe, V, 4.
REM. Le mot se rencontre encore parfois dans l'usage littéraire et, au moins jusqu'au XIXe s., dans des usages régionaux.
2 Il est entré céans comme dans une auberge, sans dire bonjour ni bonsoir.
G. Sand, François le Champi, XVII, p. 121.
2 Mod. (avec une nuance plaisante). || Le maître de céans : le maître du logis, le maître des lieux. || La dame, la maîtresse de céans. || « Ce médecin de céans » (Flaubert).
3 Si pauvres qu'elles fussent, les dames de céans, elles étaient femmes de goût (…)
Loti, les Désenchantées, XIII, p. 107.
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HOM. Séant.
Encyclopédie Universelle. 2012.