BRANDE
BRANDE
Appellation typique de la géographie agraire du Poitou et du Limousin, qui se retrouve aussi dans les Pyrénées-Atlantiques ou dans la terminologie rurale du Moyen Âge (brandes arses : défrichées par le feu). C’est une formation végétale de type lande de déforestation très ancienne. S’y mêlent des bruyères (élément dominant: Erica scoparia ), des genêts, des ajoncs, des graminées. Dans les Pyrénées, s’associent bruyères et fougères. Traditionnellement, les brandes fournissaient la litière et un pacage extensif pour chèvres et moutons. Actuellement, les terres de brandes sont souvent cultivées, bien qu’elles soient des terres pauvres, manquant de chaux et d’acide phosphorique, et des terres de structure médiocre, formées de sables argileux (elles deviennent lourdes sous la pluie, compactes en saison sèche); une variété purement sableuse et reposant sur un sous-sol d’argile est infertile. L’amendement par chaulage et incorporation d’une forte dose d’engrais phosphatés fait de la brande une terre à blé convenable, mais exigeant de puissants moyens de labour.
1. brande [ brɑ̃d ] n. f.
• XVe; lat. médiév. branda « bruyère » (1205); de l'a. v. brander (1160) « brûler », du germ. °brand « tison », parce qu'on brûlait les bruyères
1 ♦ Ensemble des plantes de sous-bois (bruyères, ajoncs, genêts, fougères). Il « sentit sous ses pieds le sol mou et traître de la brande » (Tournier). « Un feu sournois qui rampe sous la brande embrase un pin » (F. Mauriac). — Terre infertile où poussent ces plantes. ⇒ friche, lande.
2 ♦ (1867) Fagot de brins de bruyère, enduit d'une substance inflammable. Se chauffer avec des brandes.
brande brante [ brɑ̃t ] n. f.
• 1549; d'un rad. préroman °brenta
♦ (Suisse) Récipient en bois servant à transporter la vendange à dos d'homme. — Contenu d'une brante. On dit aussi BRANDE , 1569 .
● brande nom féminin (ancien français brander, flamboyer) Formation végétale des sols acides et pauvres, où dominent les bruyères, parfois appelées elles-mêmes brandes. (La brande peut constituer le sous-bois des forêts de pins ou une lande stérile sans arbres ; outre les bruyères, on y trouve l'ajonc, le genêt, la fougère grand-aigle, etc.) ● brande (synonymes) nom féminin (ancien français brander, flamboyer) Formation végétale des sols acides et pauvres, où dominent les...
Synonymes :
- lande
⇒BRANDE, subst. fém.
Bruyère des terrains incultes. Feu de brandes; dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes (VIGNY, Les Destinées, 1863, p. 127) :
• 1. De l'épaisseur des fougères s'élevèrent les cabanes de brande où les Landais, en octobre, chassent les palombes.
MAURIAC, Le Baiser au Lépreux, 1922, p. 173.
• 2. Les quelques arbustes rencontrés au départ se font rares, disparaissent, puis les broussailles même et les brandes.
PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, p. 149.
— P. méton. Terre où croissent ces arbustes :
• 3. Et puis chasses dans les sapins, journées entières dans les brandes, des coups de fusil sans interruption, ...
ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec J. Rivière], 1905, p. 61.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1205 lat. médiév., Bretagne branda « bruyère » (ds DU CANGE, t. 1, p. 735b); attesté indirectement par son dér. brandey « champ de bruyères » 1378 (Ste Croix, Ste Radeg. de Pommiers, Arch. Vienne dans GDF.); 1478 « lieu où poussent les bruyères » et « bruyères » (ds DU CANGE, t. 1, p. 735c); d'où 1653 mar. « fagot de brins de bruyère, enduits d'une substance combustible » (A. OUDIN, Recherches ital. et fr., Paris).
Issu de l'a. fr. brander « flamboyer, s'embraser (de l'aube, d'une rayon de lumière) » (ca 1150 Thèbes dans T.-L.) parce que la bruyère était facilement inflammable et qu'au Moy. Âge on brûlait les champs pour les fertiliser (FEW t. 15, 1, s.v. brand; Baist dans Z. rom. Philol., t. 43, pp. 81-83). À rapprocher du lat. médiév. brandarium prob. « champ destiné à être essarté par le feu » (1195 dans BAMBECK Boden, p. 92).
STAT. — Fréq. abs. littér. :26.
BBG. — BAIST (G.). Vermischtes. Zur Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1923, t. 43, pp. 81-83.
ÉTYM. 1549, brante; brande, 1569; dér. franco-provençal brentaye, v. 1340; latinisé en brenda, 1450; d'un rad. préroman brenta (XIIIe en Italie du Nord).
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♦ Régional (Suisse).
1 Récipient en bois servant à transporter à dos d'homme la vendange, le moût… || Porter la brande, la brante.
0 Ils se sont baissés de nouveau, ayant rempli leurs seilles; ils les portent à la brante où on foule avec le fouloir, et la brante s'en va à son tour à la cuve, et la cuve au pressoir.
C.-F. Ramuz, le Village sur la montagne, t. III, p. 119.
♦ Rare. Hotte servant à transporter un autre liquide. || Brante à lait. ⇒ Boille.
2 Contenu d'une brante (mesure de capacité; env. 40 l). || « Une vigne de 70 à 80 brantes » (Feuille d'avis du Valais, 21 janv. 1958).
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1. brande [bʀɑ̃d] n. f.
ÉTYM. 1478; lat. médiéval branda « bruyère », 1205 (en Bretagne); de l'anc. v. brander (1160), « brûler », du germanique brand « tison », parce qu'on brûlait les bruyères. → Brandir, brandon.
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1 Ensemble des plantes de sous-bois (bruyères, ajoncs, genêts, fougères). — Terre infertile où poussent ces plantes. ⇒ Lande.
1 Au bout d'un quart d'heure, ils avaient franchi les brandes.
G. Sand, la Mare au diable, XV, p. 125.
2 (…) un feu sournois qui rampe sous la brande, embrase un pin, puis l'autre, puis de proche en proche crée une forêt de torches.
F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, IV, p. 57.
3 Sans discuter, Tiffauges obliqua vers le talus de gauche, s'enfonça dans les congères boueuses qui le bordaient, et sentit sous ses pieds le sol mou et traître de la brande.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 392.
2 Régional. Fagot de brins de bruyère, enduit d'une substance inflammable. || Se chauffer avec des brandes.
Encyclopédie Universelle. 2012.