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calicot

calicot [ kaliko ] n. m.
• 1808; callicoos 1663; rare av. XIXe; de Calicut, ville de la côte de Malabar
1Toile de coton assez grossière. « un rideau de calicot blanc » (F. Mauriac). Par ext. Bande de calicot portant une inscription. banderole. Les manifestants défilaient avec leurs calicots.
2(1815 n. pr.)Fig. et vx Commis de magasin de nouveautés.

calicot nom masculin (de Calicut, nom propre) Toile de coton utilisée pour les vêtements et sous-vêtements à usage courant. Bande d'étoffe portant une inscription. Populaire et vieux. Commis d'un magasin de nouveautés.

calicot
n. m. Toile de coton, moins fine que la percale.
|| Banderole de cette étoffe portant une inscription.
Par ext. Banderole. Calicot publicitaire.

I.
⇒CALICOT1, subst. masc.
Toile de coton assez grossière, de qualité très ordinaire. Draps, rideaux de calicot; chemise, robe de chambre en calicot.
P. méton. Banderole de calicot ou de tissu grossier portant une inscription :
1. Il y a l'orateur sacré, le vieux révolutionnaire avec un calicot déployé devant lui, qui porte en lettres rouges : « attention, la colère du peuple monte. »
MORAND, Londres, 1933, p. 124.
Péj. Objet ou symbole de piètre qualité :
2. ... maintenant, ce qu'on me présentait, c'était une religion d'indienne et de calicot, une piété musquée, enrubannée, ...
RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, p. 173.
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. calicotier, rare. Fabricant ou marchand de calicot (cf. BALZAC, Le Père Goriot, 1835, p. 26).
Prononc. et Orth. :[kaliko]. PASSY 1914 donne la possibilité de prononcer la finale avec [] ouvert; à ce sujet cf. abricot. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1613 text., callicoos ds BL.-W.5; d'apr. ARV., pp. 135-136, il pourrait s'agir d'une confusion pour l'ex. : 1663 callicoos plur. (J. DE THEVENOT, Relation du voyage de Roe, p. 3 [trad. de Observations collected out of the Iournall of Sir Thomas Roe, éd. Purchas, anno 1625 : callicoes]); 1750 calico (Manuel lexique ou Dictionnaire portatif des mots françois dont la signification n'est pas familière à tout le monde ds HÖFLER, p. 125 : Calico. Espece particuliere de toile de coton, qui vient de Calecut [...] Les Anglois ont donné ce nom à toutes les toiles de coton, peintes ou blanches, qui viennent des Indes orientales, et que nous appellons ,,Indiennes``), av. le XIXe s., seulement attesté dans des récits de voyages. Du nom de la ville de Calicut située sur la côte de Malabar en Inde, important centre commercial notamment du XVe au XVIIIe s. (v. BRINK-WEHRLI, Englische Mode — und Gesellschaftsausdrücke im Französischen, Zürich, 1961, pp. 90-91). Compte tenu d'une part des données hist., d'autre part de l'antériorité de l'anglais, attesté d'abord dans des constructions périphrastiques (1540 kalyko cloth; 1549 calocowe clothe ds NED) dont le fr. ne connaît pas d'équivalent, puis sous la forme elliptique callaga, callica 1578, callico 1590, callicoe 1616, ibid., l'intermédiaire de l'anglais (MACK. t. 1, p. 78; Barbier ds Mod. Lang. R., t. 16, 1921, p. 225; BRINK-WEHRLI, loc. cit; HÖFLER, pp. 124-125; FEW t. 20, p. 98) est plus probable qu'une formation fr. à partir du nom de la ville indienne, l'anglais étant dans ce cas empr. au fr. (BL.-W.5); une formation fr. à partir du syntagme étoffe de Calicut (Vidos ds R. port. Filol., 1954, p. 11) est mal fondée, ce syntagme n'étant pas attesté.
II.
⇒CALICOT2, subst. masc.
A.— Au masc. Commis élégant, employé de magasin de nouveautés :
1. Le costume que les Calicots affectaient de porter en 1817, et que Brunet avait reproduit sur la scène, était ainsi composé : bottes ornées d'éperons, pantalon blanc tombant sur la botte, gilet de piqué jaune, habit chicorée à la crème (expression du tailleur d'alors), c'est vert mélangé de blanc.
P. AVENEL, Les Calicots, 1866, p. 18.
Au fém., rare. Calicote :
2. « Il s'était fortement épris
D'une calicote du Bon Marché. »
BRUANT 1901.
P. métaph. [En emploi de subst. qualificatif apposé] Vif comme un jeune commis. Avoir l'air calicot. Un certain je ne sais quoi de fringant dans les manières qu'on pourrait définir genre calicot (BAUDELAIRE, Nouvelles hist. extraordinaires, traduit d'E. Poë, 1857, p. 90).
B.— Péj. Employé subalterne de magasin :
3. ... ses compagnes n'avaient pour amants que des rustres, des calicots ou des commis de quincaillerie.
HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 26.
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi adj., p. plaisant. gent calicotière. Gent composée des élégants commis appelés calicots (cf. P. AVENEL, Les Calicots, 1866, p. 268).
Prononc. :[kaliko], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1817 (EUGÈNE, SCRIBE, DUPIN, Le Combat des Montagnes ou la Folie Beaujon, folie-vaudeville en un acte, Paris, chez Mlle Huet-Masson. [parmi les personnages] : Calicot, marchand de nouveautés); 1819 calicots émérites (BAZOT, Les Cafés de Paris, 96 cité par A. BUTLER, Les Parlers dial. et pop. dans l'œuvre de Guy de Maupassant, Genève-Paris, 1962, p. 147); 1822 (Le Peintre des coulisses, salons, mansardes, boudoirs..., Paris, p. 177, ibid. : élégant calicot). De calicot « tissu ».
STAT. — Calicot1 et 2. Fréq. abs. littér. :155.
BBG. — ARV. 1963, pp. 135-136. — DUCH. 1967, § 70.13. — BARB. Loan-words 1921, p. 255. — BEHRENS Engl. 1927, p. 111. — BOULAN 1934, p. 102. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 32, 89. — MIGL. 1968 [1927], p. 195. — Pt ROB. [Cr. ARVEILLER (R.). Fr. mod. 1968. t. 36, p. 342]. — TARDEL (H.). Das Englische Fremdwort in der modernen französischen Sprache, In : Festschrift 45. Versammlung deutscher Philologen und Schulmänner. Bremen, 1899, p. 382. — THOMAS (A.). Nouv. Essais 1904, p. 17.

calicot [kaliko] n. m.
ÉTYM. 1808, in Höfler; calico, 1750; callico, attestation isolée, 1663; de Calicut, ville indienne de la côte de Malabar, probablt par l'anglais.
1 Toile de coton assez grossière.
1 (…) une flèche de bois soutenait un rideau de calicot blanc qui enveloppait le lit d'acajou.
F. Mauriac, Génitrix, I, p. 10.
tableau Noms et types de tissus.
Par ext. (par métonymie). Bande de calicot portant une inscription. || Les manifestants défilent avec leurs calicots.
1.1 Les ouvriers parcouraient les rues en brandissant des calicots, des drapeaux.
Conrad Detrez, l'Herbe à brûler, p. 211.
2 (1815, n. pr.). Fam., vieilli. Commis de magasin de nouveautés (parfois péj.).
1.2 Robert eut peut-être l'idée alors que cet enfer où il vivait, avec la perspective et la nécessité d'un mariage riche, d'une vente de son nom, pour pouvoir continuer à donner cent mille francs par an à Rachel, il aurait peut-être pu s'en arracher aisément et avoir les faveurs de sa maîtresse, comme ces calicots celles de leurs grues, pour peu de chose.
Proust, le Côté de Guermantes, 1920, Folio, p. 194.
2 Les danses ardentes et chaloupées du Moulin de la Galette, où fréquentent indistinctement trottins et gigolettes, calicots valseurs, barbillons, rapins et curieux.
Francis Carco, Jésus-la-Caille, II, IV, p. 101.

Encyclopédie Universelle. 2012.