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calanque

calanque [ kalɑ̃k ] n. f.
• 1690; calangue 1678; provenç. calanco, de °cala « abri de montagne » et « pente raide »
Crique étroite et allongée, bordée de rochers abrupts (spécialement en Méditerranée). Les calanques de Cassis, de Piana. Se baigner dans une calanque.

calanque nom féminin (provençal calanco, de cala, crique) En Provence, crique étroite et allongée, aux parois rocheuses escarpées.

⇒CALANQUE, CALANGUE, subst. fém.
[En Méditerranée] Crique ou petite baie entourée de rochers (cf. LAMARTINE, Les Confidences, Graziella, 1849, p. 184).
Prononc. et Orth. :[]. Dernière transcr. de calangue ds DG : kà-'. Les dict. mod. choisissent calanque. Cette forme apparaît seule ds ROB., Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr. Les dict. ant. choisissent calangue. Cette forme s'accompagne de la var. calanque ds LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG et Lar. 20e, de la var. carangue ds LAND. 1834, GATTEL 1841 et BESCH. 1845, des var. calanque, carangue et aussi caranque ds Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. Noter ds QUILLET 1965, à côté de calanque, calangue, la forme calanche considérée comme la meilleure. Étymol. et Hist. 1678 calangue (G. GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée, s.v. cale); 1690 calanque (d'apr. FEW t. 2, p. 56a). Empr. au prov. calanco attesté par MISTRAL aux sens de « pente rapide, ruelle étroite, cale, crique », déjà attesté en 1268-69 au sens de « chemin, sentier » sous la forme calanca dans un texte prov. (Annales de Provence, 1909, p. 320). Calanco / calanca est composé : 1 de la base préindo-européenne cala (var. originaire de cara-, G. Alessio ds Studi Etruschi, t. 9, 1935, p. 133 à 151 et t. 10, p. 165 à 189; A. DAUZAT, La Topon. fr., pp. 91-102; P. Fouché ds R. Lang. rom., t. 68, p. 299 à 306; v. aussi cheire) « abri de montagne » et aussi « pente raide » prob. par croisement avec calare, v. caler « descendre » (L.-F. FLUTRE, Recherches sur les éléments prégaulois dans la topon. de la Lozère, Paris, 1957, p. 58; DAUZAT, op. cit., p. 97); 2 du suff. -anca (v. avalanche; v. aussi M. L. Wagner ds Arch. rom., t. 15, pp. 242-243; FLUTRE, loc. cit.). Fréq. abs. littér. Calanque :7.

calanque [kalɑ̃k] n. f.
ÉTYM. 1690; calangue, 1678; provençal calanco, de cala « abri de montagne » ou « pente raide », et suff. -anca; ne s'est répandu en franç. cour. qu'au XXe.
Crique profonde et étroite, entourée de rochers, en Méditerranée. || Se baigner dans une calanque.
1 Je n'aime pas le large, répondit René Hautard, on ne s'y reconnaît plus. Il me faut la calanque (…) On mouille où l'on connaît les fonds, la qualité de l'eau, le roc.
H. Bosco, Un rameau de la nuit, II, p. 84.
REM. La graphie calangue a concurrencé calanque jusqu'au XIXe s.
2 Une de ces cavernes, dans laquelle on pénètre par l'arche surbaissée d'un pont naturel, couvert d'un énorme bloc de granit, donne accès à la mer et s'ouvre ensuite sur une étroite et obscure vallée que la mer remplit tout entière (…) C'est une calangue connue des pêcheurs où, pendant que la vague rugit et écume au dehors (…) les plus petites barques sont à l'abri (…)
Sur les deux flancs de cette vallée marine montent à perte de vue deux murailles de rochers presque à pic (…)
Au fond de la calangue, la mer s'élargit un peu, serpente (…) et finit enfin par une belle nappe d'eau dormante sur un lit de coquillages violets concassés et serrés comme du sable.
Lamartine, Voyage en Orient, juil. 1832.

Encyclopédie Universelle. 2012.