brûlure [ brylyr ] n. f.
• XIIIe bruleüre; de brûler
1 ♦ Lésion produite sur une partie du corps par l'action du feu, de la chaleur, des radiations ou d'une substance corrosive. Se faire une brûlure à la main. La profondeur, l'étendue d'une brûlure. Brûlures du premier (⇒ érythème) , du deuxième (⇒ phlyctène) , du troisième degré (⇒ 1. escarre) . « une brûlure enflait sa cloque d'eau » (Colette). « la cicatrice d'une brûlure d'eau bouillante » (Rousseau).
♢ Tache ou trou à l'endroit où un objet, une matière a brûlé. Brûlure de cigarette sur une moquette.
2 ♦ Sensation de chaleur intense, d'irritation dans l'organisme. « une brûlure lui tordait la poitrine » (A. Daudet). Brûlures d'estomac. ⇒ aigreur.
3 ♦ Altération des végétaux due au soleil ou à la gelée.
● brûlure nom féminin Lésion de la peau ou des muqueuses provoquée par leur exposition à une chaleur intense ou par leur contact avec un agent physique ou chimique. Sensation analogue à celle que produit une brûlure : Des brûlures d'estomac. Trace, trou fait par quelque chose qui a brûlé : Une brûlure de cigarette sur la taie d'oreiller. Altération produite sur les végétaux par la gelée, des maladies cryptogamiques, les bouillies cupriques. Résultat de la surchauffe d'un métal ou d'un alliage. ● brûlure (expressions) nom féminin Brûlure oculaire, lésion oculaire d'origine chimique ou thermique.
brûlure
n. f.
d1./d Sensation douloureuse. Des brûlures d'estomac.
d2./d Lésion tissulaire produite par le feu, par un corps très chaud ou par une substance corrosive. Une brûlure aux mains.
|| Par ext. Marque laissée sur ce qui a brûlé. Brûlure de cigarette sur une nappe.
d3./d AGRIC Flétrissement provoqué par le soleil frappant des plantes gelées.
⇒BRÛLURE, subst. fém.
A.— Lésion affectant la peau, certains organes et muqueuses, due au contact du feu, du froid, d'une substance chimique caustique, d'une électrode, au rayonnement d'une source de chaleur, à l'irradiation d'éléments radioactifs, etc. :
• 1. ... j'ai failli avoir la main droite emportée par une brûlure et j'en conserve encore une large cicatrice rouge; ...
FLAUBERT, Correspondance, 1845, p. 159.
• 2. Sur son joli bras, si frais encore auprès de la main fanée, une brûlure enflait sa cloque d'eau.
COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, p. 208.
• 3. Est-il vrai que, là-bas, le sable des plages fasse des brûlures aux pieds?
CAMUS, Le Malentendu, 1944, I, 1, p. 120.
SYNT. 1. (Selon le degré de gravité) brûlure au premier/ deuxième/troisième degré. 2. (Selon la nature de la cause) a) brûlure chimique, électrique; b) brûlure du soleil, de l'obus, de la cigarette. 3. (Selon l'endroit atteint) brûlure du pied, des joues, des yeux.
— P. anal. Sensation semblable à celle que cause une brûlure. Brûlure d'estomac :
• 4. Lui, cloué de nouveau sur le trottoir, éprouvait une sensation intolérable de brûlure à l'estomac, attendant pour comprendre, maintenant. Des profils de bras et de jambes fuyaient; ...
ZOLA, Nana, 1880, p. 1279.
• 5. Par chance, elle n'avait pas faim. Non, pas le moindre appétit. Seulement cette brûlure aux joues et ce froid dans la poitrine, ce vide pesant et glacé dans le milieu de la poitrine.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 277.
— P. métaph. :
• 6. Ceux qui croient avoir péché parce qu'ils sont tentés confondent la flamme et la brûlure. Ils ne peuvent voir le feu qu'ils ne se croient réduits en cendres.
GREEN, Journal, 1941, p. 179.
• 7. Pourvu, Seigneur, que la bibliothèque municipale possède ce à quoi j'aspire, le baume qui calmera mes élancements, mes brûlures de curiosité.
A. ARNOUX, Rêverie d'un policier amateur, 1945, p. 201.
♦ Au fig. Blessure. Brûlure de jalousie, d'amour-propre.
B.— Détérioration causée à un objet ou à une substance par le feu ou la chaleur :
• 8. Mais le cabinet ne la satisfit pas; il lui parut commun et même un peu sale, avec son tapis que des bouts de cigarette avaient criblé de petites brûlures rondes, et ses tentures de soie bleue tachées de pommade, piquées par les éclaboussures du savon.
ZOLA, La Curée, 1872, p. 444.
• 9. Ce livre-là, mon grand-père le mettait deux fois la semaine dans sa serviette, il l'avait couvert de taches, de traits rouges, de brûlures et je le détestais : c'était Mérimée humilié.
SARTRE, Les Mots, 1964, p. 52.
— AGRIC. Altération produite sur l'écorce, les feuilles ou les jeunes bourgeons des arbres par le soleil ou la gelée.
♦ P. anal. Maladie affectant les céréales.
— MÉTALL. ,,Oxydation et commencement de fusion subis par une pièce d'acier trop fortement chauffée et la rendant impropre au forgeage`` (DUVAL 1959) :
• 10. ... elles [les incrustations] peuvent déterminer la brûlure, puis la rupture du métal et par suite l'explosion de la chaudière.
L. SER., Traité de phys. industr., t. 2, 1890, p. 237.
PRONONC. :[]. [] mi-long dans PASSY 1914. Pour une durée à la 1re syll. cf. aussi FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834 et DG.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1220 brulëure « dommage causé par le feu ou un corps chaud » (G. DE COINCY, Mir. Vierge, 285, 80 dans T.-L.); 1538 brusleure (R. ESTIENNE, Dictionarium Latinogallicum); 2. a) 1539 « action d'échauffer, de dessécher par un excès de chaleur » (EST.); b) 1561 bruslure du cœur « état de l'âme brûlée par les passions » (Calvin dans FEW t. 14, p. 78b, s.v. ustulare).
Dér. de brûler; suff. -ure.
STAT. — Fréq. abs. littér. :370. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 159, b) 547; XXe s. : a) 657, b) 748.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 241.
brûlure [bʀylyʀ] n. f.
ÉTYM. V. 1220, brulëure; de brûler.
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1 Lésion produite sur une partie du corps par l'action de la flamme, de la chaleur (contact ou rayonnement), ou d'une substance corrosive. || Brûlures du premier degré (rougeurs ou érythème), du deuxième degré (cloques ou phlyctènes), du troisième degré (escarres). || La cicatrice d'une brûlure. || Risques d'infection d'une brûlure. || La gravité d'une brûlure est fonction de son étendue plus que de son degré. || Brûlures dues aux radiations atomiques. || Brûlures par l'eau bouillante. ⇒ Échaudure. || Brûlure de la peau. || Brûlures internes. || Brûlure des voies respiratoires. || Un coup de soleil est une brûlure du premier degré. || Se faire une brûlure à la main. || Sensation de brûlure. ⇒ Douleur, 1. feu (fig.), irritation, urtication.
1 Elle avait au sein la cicatrice d'une brûlure d'eau bouillante (…)
Rousseau, les Confessions, V.
2 Il soignait les brûlures avec l'acide picrique et entendait que ce fût le traitement initial.
G. Duhamel, Biographie de mes fantômes, V.
♦ Tache ou trou à l'endroit où une étoffe, un objet a brûlé. || Il a une brûlure de cigarette à son gilet. || Les brûlures d'une moquette.
2 (1539). Sensation de chaleur intense, d'irritation dans l'organisme. || Des brûlures d'estomac. ⇒ Acidité, aigreur. || La brûlure de la fièvre. ⇒ Chaleur, 1. feu.
3 Après le froid de tout à l'heure, une brûlure lui tordait la poitrine, montait à sa tête bourdonnante (…)
Alphonse Daudet, Sapho, III.
4 (…) une peau sans un défaut, sans une rugosité, sans une moiteur, et brûlante, mais brûlante en dedans, comme on sent la brûlure de la fièvre à travers une manche de mousseline (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 41.
5 La brûlure de la lumière est sèche et poudreuse. Il n'y a pas une goutte de sueur sur le corps de Lalla, et sa robe bleue frotte sur son ventre et sur ses cuisses en faisant des crépitements électriques.
J.-M. G. Le Clézio, Désert, p. 201.
3 Altération produite sur les végétaux par le soleil ou la gelée. ⇒ Brouissure, dessèchement.
4 Techn. Altération (oxydation, début de fusion) d'un métal trop chauffé, qui le rend impropre à être forgé.
5 (1561, brûlure de cœur). Abstrait. Sensation vive et pénible. || Les brûlures de la jalousie, de l'amour-propre. ⇒ Blessure.
6 Mille Rêves en moi font de douces brûlures (…)
Rimbaud, Poésies, XXVII, « Oraison du soir ».
Encyclopédie Universelle. 2012.