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brancard

brancard [ brɑ̃kar ] n. m.
branquart 1429; de branque, forme norm. de branche
1Bras d'une civière; civière. bard, litière. Transporter un blessé sur un brancard.
2Chacune des deux pièces de bois entre lesquelles on attache une bête de trait. 2. limon, longeron. Ruer dans les brancards.

brancard nom masculin (normand branque, branche, ou provençal brancan) Chacune des deux pièces qui prolongent une voiture ou une machine agricole et entre lesquelles on attelle un animal de trait. Civière formée de deux bras entre lesquels est tendue une toile. Longeron des châssis des voitures et des wagons de chemin de fer. ● brancard (citations) nom masculin (normand branque, branche, ou provençal brancan) Pablo Ruiz Picasso Málaga 1881-Mougins 1973 Un cheval ne va pas tout seul dans les brancards. Conversations avec Christian Zervos, 1935 in Cahiers d'artbrancard (synonymes) nom masculin (normand branque, branche, ou provençal brancan) Chacune des deux pièces qui prolongent une voiture ou une...
Synonymes :
- bras

brancard
n. m.
d1./d Chacune des deux pièces fixées à une charrette, entre lesquelles on attelle une bête de trait.
|| Fig. Ruer dans les brancards: se rebeller.
d2./d Civière à bras. évacuer un blessé sur un brancard.

⇒BRANCARD, subst. masc.
A.— TECHNOL. (souvent au plur.). Ensemble formé par les deux barres de bois qui soutiennent la caisse d'une charrette, d'une voiture, et qui se prolongent à l'avant, pour permettre d'atteler un cheval ou de tirer le véhicule à bras d'homme. Placer le cheval dans les brancards, le cheval rue dans les brancards; cheval de brancard :
1. Le soir, pour partir, les chevaux gorgés d'avoine jusqu'aux naseaux eurent du mal à entrer dans les brancards; ils ruaient, se cabraient, les harnais se cassaient, leurs maîtres juraient ou riaient; ...
FLAUBERT, Madame Bovary, t. 1, 1857, p. 31.
2. À cinq heures du matin, j'étais sur le carreau des Halles. Depuis sept heures, je me brûle les mains à mes brancards en criant : des choux, des navets, des carottes!
A. FRANCE, Crainquebille, 1904, p. 16.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. 1798.
P. métaph. [Le sujet désigne une pers.] Ruer, piaffer dans les brancards. Vouloir se libérer de certaines contraintes, d'un milieu oppressant. Synon. se rebeller, regimber.
♦ Autres expr. Sortir des brancards, entrer dans les brancards. Rejeter ou accepter les contraintes.
B.— TECHNOL. [P. anal. de forme]
1. Vx. Pièce de bois ou de fer, qui, dans un véhicule, reliait le train avant au train arrière.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. 1798.
2. Une des barres de bois fixées à l'avant ou à l'arrière d'un objet lourd et volumineux (chaise, civière) et qui servent à transporter ce dernier. Fauteuil à brancard (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1839, p. 272) :
3. La première civière débouchait en face de Magnin. Quatre paysans la portaient, chacun un brancard sur l'épaule, suivis aussitôt de quatre camarades.
MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 832.
P. méton., usuel. La civière munie de brancards servant à transporter des objets lourds ou précieux, ou des personnes allongées. Transporter, mettre les blessés sur des brancards. Synon. civière, litière :
4. L'allure de la marche s'est ralentie. Le ballottement du brancard est moins douloureux. Jacques regarde. Des maisons... Est-ce le terme de son martyre? ...
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 745.
Rem. 1. Attesté à partir de Ac. 1798. 2. On rencontre dans la docum. a) Le subst. fém. brancarderie, néol. Action, métier de transporter des malades sur un brancard. Sans être professeur de brancarderie (A. FOURNIER, Correspondance, 1905, p. 49). b) Le verbe corresp. brancarder « transporter (un blessé) sur un brancard » est attesté dans Lar. Lang. fr. ainsi que brancardage, subst. masc. qui, outre le sens de brancarderie signifie « transport d'un blessé sur un brancard ».
PRONONC. ET ORTH. :[]. LITTRÉ signale que le d ne se lie jamais. Ac. Compl. 1842 et Lar. 19e enregistrent à titre hist. l'anc. forme brancal.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1380 brancart « chariot » (Comptes Hôtel Rois Fr., 84 dans IGLF Techn.) — XVIe s., M. ROY, Artistes et monuments de la Renaissance en France, t. 1, p. 176; brancard repris dep. 1708 (FUR.); 2. 1429 branquar « chacune des deux pièces de bois entre lesquelles est placé le cheval ou le porteur (d'une litière, d'une voiture) » (Artill. Ducs Bourgogne, 62 dans IGLF Techn.); 1476 brancard (Id., 191, ibid.); 3. 1541 brancquart « civière à bras » (Les La Trémoille, III, 47, ibid.), graphie isolée; forme brancal attestée de 1573 (R. EST., Dict. fr.-lat., Paris, J. du Puys) à 1642 (OUDIN, Recherches ital. et fr., Paris) puis mentionnée à nouv. par Ac. Compl. 1842 et Lar. 19e.
Sans doute de la même orig. que branche (FEW t. 1, p. 497 et REW3, n° 1271) — soit dér. de la forme norm. branque (av. 1267 Lucid. dans GDF. Compl.) d'apr. BL.-W.5 et DAUZAT 1968, avec suff. -ard désignant des inanimés (cf. billard, buvard, placard, poignard, etc.) — soit empr. au prov. mod. brancan, brancat, brancal « brancard, grosse charrette, gourdin » (XVIe s. C. Brueys dans MISTRAL) d'apr. EWFS2, DG, NYROP t. 3, § 354, avec assimilation au suff. -ard. Dans l'une et l'autre hyp., le fr. mod. brancal est empr. au provençal. Le recours à un étymon brankareton « les bras » plur. collectif du gaul. branka [lat. branca, v. branche] (Hubschmied dans Vox rom., t. 2, pp. 24-29) ne semble pas nécessaire pour rendre compte du suff. -ard.
STAT. — Fréq. abs. littér. :413. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 284, b) 579; XXe s. : a) 763, b) 744.
BBG. — HUBSCHMIED (J. U.). Frz. : brancard, bayart, bard « Bahre ». Vox rom. 1937, t. 2, pp. 24-29 [Cr. WARTBURG (W. von). Z. rom. Philol. 1939, t. 59, pp. 409-410].

brancard [bʀɑ̃kaʀ] n. m.
ÉTYM. 1429, branquart, au sens 3; 1380, « chariot », de branque, forme normande de branche ou du provençal mod. brancal.
1 Barre de bois fixée à un objet et qui permet de le transporter. Bras, 5. || Les brancards d'une civière, d'un meuble; d'une charrette à bras; d'une brouette (cit. 3).
0.1 Les pieds du petit homme qui court entre les brancards continuent, sur un rythme vif et régulier, à frapper l'asphalte lisse.
A. Robbe-Grillet, la Maison de rendez-vous, p. 23.
2 Par métonymie (objet muni de brancards).Hist. du meuble. Ancien guéridon à bras.
0.2 Les grandes tapisseries exécutées aux Gobelins et représentant la visite de Louis XIV à la Manufacture, nous ont conservé la reproduction des objets d'argent qu'on y fabriquait. On voit sur l'une d'elles, au premier plan, ce qu'on appelait un brancard, sorte de guéridon muni, en effet, de brancards à l'aide desquels il pouvait être transporté par deux hommes. Ce meuble devait servir de support à une grande torchère.
Luc Lanel, l'Orfèvrerie, p. 97.
Cour. Civière. Bard, comète, litière. || Transporter un blessé, un malade sur un brancard. Brancarder. || Personne qui transporte un malade sur un brancard. Brancardier (cit.).
1 Il avait été longtemps promené sur divers brancards, avec des temps d'arrêt dans des ambulances.
Loti, Pêcheur d'Islande, III, p. 141.
2 (…) le brancard était trop court pour un homme d'une bonne taille (…)
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, t. II, p. 53.
3 Pièce de bois prolongeant la caisse d'une voiture, d'une charrette, et permettant d'atteler un cheval. Limon. || Harnais servant à atteler un cheval dans les brancards. Dossière, porte-brancard. || Brancard de caisse. Longeron.
2.1 Charles, posé sur le bord extrême de la banquette, conduisait les deux bras écartés, et le petit cheval trottait l'amble dans les brancards, qui étaient trop larges pour lui.
Flaubert, Mme Bovary, I, VIII.
3 (…) une vieille calèche dresse en l'air deux moignons de brancards, sur lesquels dorment des poules.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 174.
Âne qui rue dans les brancards (→ Braire, cit. 1).Loc. fig. Ruer (cit. 5) dans les brancards.
DÉR. Brancarder, brancardier.

Encyclopédie Universelle. 2012.