bourrage [ buraʒ ] n. m.
1 ♦ Action de bourrer. Le bourrage d'un coussin. ⇒ garnissage. Points, rembourrage qui donne du relief à une broderie. — Bourrage des urnes. — Technol. Dysfonctionnement d'une machine caractérisé par une accumulation anormale de produits ou de matériaux l'alimentant. Le bourrage du papier dans une imprimante.
♢ Par ext. Matière dont on se sert pour bourrer. ⇒ 1. bourre.
2 ♦ (1876) Fig. et fam. BOURRAGE DE CRÂNE : information constamment redonnée dans le dessein d'en faire accroire. Spécialt Propagande intensive. ⇒ intoxication, matraquage. « Le véritable bourrage de crâne, on se le fait à soi-même par l'espérance » (Proust).
● bourrage nom masculin Action de bourrer : Bourrage d'un poêle. Broderie Points de remplissage exécutés à l'intérieur d'un motif, avant de le broder, afin de lui donner plus de relief. Cinéma et Photographie Accumulation du film en dehors de son trajet normal, dans une caméra ou un appareil photo. Forage Incident de forage se produisant lors de la traversée d'une argile plastique dont l'outil se trouve totalement enrobé. Informatique Accumulation anormale et gravement perturbatrice de cartes dans le lecteur ou le perforateur de cartes d'un ordinateur, ou de papier dans une imprimante. Mines Action de bourrer. ● bourrage (expressions) nom masculin Familier. Bourrage de crâne, entreprise de suggestion employant des moyens massifs de propagande ; acquisition d'une quantité énorme de connaissances, sans cultiver l'intelligence. Bourrage d'une traverse, action d'enfoncer du ballast sous une traverse. Bourrage d'un câble, ensemble des matières remplissant les interstices entre les éléments des câbles multipolaires. Bourrage d'encoche, élément isolant additionnel utilisé comme calage des côtés de bobine dans les encoches d'une machine.
bourrage
n. m.
d1./d Action de bourrer. Bourrage d'un pouf.
— Par ext. Matériau utilisé pour bourrer.
d2./d Fig., Fam. Bourrage de crâne: propos répétés avec insistance pour tromper ou endoctriner; spécial. propagande intensive. Syn. matraquage.
d3./d TECH Accumulation accidentelle de pellicule, de papier, etc., en un point d'une caméra, d'un projecteur, d'une imprimante, etc.
⇒BOURRAGE, subst. masc.
A.— Action de bourrer; matière bourrée. Poupée à bourrage souple.
— Emplois spéc.
1. BRODERIE. Points de bâti exécutés sur le dessin avant la broderie pour lui donner du relief. ,,Avant d'exécuter le point de feston, il faut procéder au bourrage pour donner plus de relief au travail. Suivez les contours du dessin avec des points devant, et remplissez intérieurement à l'aide de points de chaînette ou de points de tige assez allongés`` (Lar. mén. 1926, s.v. broderie)
2. CH. DE FER. Bourrage des traverses. Action de bourrer le ballast sous les traverses pour les fixer solidement (cf. Ch. BRICKA, Cours de ch. de fer, t. 1, 1894, p. 60).
3. CIN. ,,Accumulation anormale de pellicule dans la camera, empêchant la prise de vues`` (VOYENNE 1967).
4. CONSTR. Action de remplir les vides d'un ouvrage de maçonnerie avec de menus matériaux noyés dans le mortier. Le remplissage et le bourrage des joints (E. DEGRAND, J. RÉSAL, Ponts en maçonn., t. 1, 1887, pp. 25-26).
5. ÉLECTR. Bourrage d'un câble. ,,Ensemble des éléments remplissant les interstices entre les différents conducteurs de certains câbles`` (Lar. encyclop.).
6. MINES. Action de boucher la chambre d'un fourneau de mines pour augmenter les effets de l'explosion et éviter la propagation de gaz inflammables. Bourrage à l'eau (employé lorsque la pente est forte et avec certains explosifs); bourrage au sable, à l'argile humide (L. VENNIN, G. CHESNEAU, Les Poudres et explosifs, 1914, p. 466).
7. TECHNOL. Bourrage d'un outil, d'une machine. Engorgement (cf. bourrer II B )(et cf. G. PASSELÈGUE, Les Machines agricoles, 1930, p. 24).
B.— Au fig., arg., fam.
1. Arg. scol. Acquisition accélérée d'un nombre maximum de connaissances, généralement en vue d'un examen ou d'un concours. L'Université, le bourrage en vase clos (A. ARNOUX, Algorithme, 1948, p. 95).
2. Surtout dans l'expr. bourrage de crâne. Présentation sous un jour faussement favorable d'une situation compromise; mensonges, bobards :
• 1. Le bourrage de crâne est un mot vide de sens. Eût-on dit aux Français qu'ils allaient être battus qu'aucun Français ne se fût plus désespéré que si on lui avait dit qu'il allait être tué par les berthas. Le véritable bourrage de crâne, on se le fait à soi-même par l'espérance, qui est une figure de l'instinct de conservation d'une nation, si l'on est vraiment membre vivant de cette nation.
PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, p. 773.
• 2. Écœurés par le « bourrage de crâne » auquel on les avait soumis pendant la guerre, ils réclamaient le droit de regarder les choses en face et de les appeler par leur nom; ...
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 193.
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1465 bourraiges (Compl. de l'ausmon. de S. Berthomé, f° 121 r°, Bibl. de la Rochelle dans GDF. Compl.); attest. isolée; repris au même sens dep. Ac. Compl. 1842; 1838 milit. (mines) (Ac. Compl. 1842); 1866 bât. (Journ. des Débats, 2 oct. dans LITTRÉ); 1916 arg. bourrage de crâne (BARBUSSE, Le Feu, p. 311).
STAT. — Fréq. abs. littér. :20.
BBG. — CLÉMENT (R.). Suite des termes ou expr. à substituer à des mots étr. ou barbares. Déf. Lang. fr. 1970, n° 55, p. 36. — RIGAUD (A.). Être à la bourre. Vie Lang. 1969, p. 654.
bourrage [buʀaʒ] n. m.
ÉTYM. 1465, bourraiges, attestation isolée, repris mil. XIXe; de bourrer.
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1 Action de bourrer. || Le bourrage d'un poêle, des trous d'un mur… || Le bourrage, le chargement d'une mine. || Bourrage des traverses de chemin de fer. || Achever le bourrage d'un joint. — (1866, in Littré, Suppl.). Spécialt. Remplissage des vides d'un ouvrage de maçonnerie.
♦ Photogr. Accident de prise de vue qui consiste en une accumulation de pellicule dans la caméra, empêchant celle-ci de tourner.
♦ Cout. Points de bâti exécutés sur un dessin, avant la broderie.
2 Matière dont on se sert pour bourrer. ⇒ 1. Bourre. || Changer le bourrage d'une paillasse. || Le bourrage d'un pneumatique, d'un câble.
3 ☑ (1876). Bourrage de crâne : action insistante, persévérante dans le dessein d'en faire accroire. ⇒ Battage, bluff, exagération, mensonge, persuasion.
♦ Spécialt. Propagande intensive. — REM. Cette expr. s'est surtout répandue pendant la guerre de 1914-1918, et a beaucoup été employée à propos de cette guerre.
1 Le bourrage de crâne est un mot vide de sens. Eût-on dit aux Français qu'ils allaient être battus, qu'aucun Français ne se fût plus désespéré que si on lui avait dit qu'il allait être tué par les berthas. Le véritable bourrage de crâne, on se le fait à soi-même par l'espérance, qui est une figure de l'instinct de conservation d'une nation, si l'on est vraiment membre vivant de cette nation.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 773.
2 Chez nous, en effet, on semble avoir rendu le mensonge bénin et risible; on l'a surnommé « bourrage de crâne ».
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, t. II, XVII, p. 66.
♦ Enseignement fondé sur une acquisition massive de connaissances, ne laissant aucune place à la réflexion. ⇒ Bachotage.
Encyclopédie Universelle. 2012.