bouledogue [ buldɔg ] n. m.
• 1753; angl. bulldog « chien-taureau »
♦ Petit dogue à mâchoires saillantes. Iron. Aimable comme un bouledogue : hargneux.
● bouledogue nom masculin (anglais bull-dog, de bull, taureau, et dog, chien) Chien de petite taille, au corps puissant, aux membres courts et écartés, à la tête large et au museau très aplati.
bouledogue
n. m. Chien de France aux pattes courtes et torses, au museau plat, aux oreilles dressées.
⇒BOULEDOGUE, BULL-DOG, subst. masc.
A.— Variété de dogue, de petite taille, à la face courte, à la mâchoire proéminente; p. ext. synon. de dogue.
1. [Orthographié bull-dog] Chien de garde, variété de dogue de race anglaise :
• 1. ... c'est une belle idée que d'avoir fait venir ces affreux bull-dogs anglais! (...) une fois qu'ils ont mordu, ces anglais-là ne lâchent jamais prise.
STENDHAL, Lamiel, 1842, p. 112.
— Abrév. Bull. Au bruit de ma fenêtre, un bull noir assis sur le pavé lève son museau carré (COLETTE, Claudine s'en va, 1903, p. 89).
— [En constr. d'appos.] Un chien bull (COLETTE, La Vagabonde, 1910, p. 115). Une chienne bull bringée gris (COLETTE, La Vagabonde, 1910 p. 43).
2. [Orthographié bouledogue] Chien d'agrément, variété de dogue de race française.
B.— [Orthographié bouledogue ou bull-dog]
1. P. compar. [En parlant d'une pers.] L'âpreté de cette intonation anglaise de bull-dog (A. DAUDET, Les Rois en exil, 1879, p. 338). Avoir une face de bouledogue (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 127); une gueule de bull(-)dog (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Les Sœurs Rondoli, 1884, p. 1257); une humeur de bouledogue (ARLAND, L'Ordre, 1929, p. 231).
2. Arg. Revolver, canon. Un tout petit revolver américain, un bull-dog (A. DAUDET, La Petite paroisse, 1895, p. 157) :
• 2. Les canons, à leur tour, saluèrent (...) les bouledogues d'airain [conservés aux Invalides] aboyèrent d'amour.
G. D'ESPARBÈS, Le Tumulte, 1905, p. 337.
Rem. 1. Attesté dans Lar. encyclop. 2. Le mot angl. bull-dog ayant été francisé en bouledogue, il semble exister de ce fait une confusion entre les 2 races de chiens. (La confusion est surtout patente au niveau des emplois p. comparaison).
Prononc. ET ORTH. :[]. Écrit qqf. bull-dog comme en angl. Cf. Lar. 20e et Ortho-vert 1966, p. 117. Écrit aussi bull-dogue. Cf. Ch. VIRMAÎTRE, Dict. d'arg. fin-de-siècle, 1894, p. 75; MAURIAC, La Chair et le sang, 1920, p. 54; COCTEAU, Poèmes, 1916-23, p. 244. BESCH. 1845 : ,,Sur une affiche qu'on a pu lire dernièrement sur tous les murs de Paris, ce mot est écrit boule-dogue, en deux mots. C'est à tort, et M. Delessert devrait bien, ce nous semble, se conformer, dans ses ordonnances de police, à l'orthographe autorisée par l'usage et sanctionnée par l'Académie.`` On retrouve cette graph. dans HUGO, Le Rhin, 1842, p. 157 et dans G. LEROUX, Rouletabille chez le tsar, 1912, p. 15. ID., ibid., p. 39, emploie également la graph. cour. bouledogue.
Étymol. ET HIST. — [1741 d'apr. BL.-W.5]; 1745 bouldogue (FOUGERET, Henriade trav. 1745, ch. 8, v. 189 d'apr. Esn. dans Fr. mod., t. 11, p. 208); 1808 sobriquet « homme grossier, brutal » (D'HAUTEL, Dict. du bas-lang.).
Adaptation de l'angl. bull-dog « id. » attesté dep. ca 1500 dans NED, composé de bull « taureau » et de dog « chien », littéralement « chien pour harceler les taureaux » (v. dogue).
STAT. — Fréq. abs. littér. : Bouledogue. 61. Bull(-)dog. 3.
BBG. — BECKER (K.). Sportanglizismen im modernen Französisch (auf Grund von Fachzeitschriften der Jahre 1965-67). Meisenheim, 1970, p. 27. — BEHRENS Engl. 1927, p. 186. — BONN. 1920, pp. 14-15. — DARM. 1877, p. 254. — DUCH. 1967, § 29. — TARDEL (H.). Das Englische Fremdwort in der modernen französischen Sprache. In : Festschrift 45. Versammlung deutscher Philologen und Schulmänner. Bremen, 1899, p. 394.
bouledogue [buldɔg] n. m.
ÉTYM. 1753, in Höfler; bouldogue, 1745, attestation isolée; angl. bulldog, proprt « chien(dog)-taureau ».
❖
1 Petit dogue, à mâchoires saillantes. || Le bouledogue est souvent agressif. — REM. On écrit parfois bull-dog (abrév. fam. bull).
1 (…) je m'amuse à voir mettre en place le décor du corridor de l'Opéra, devant un machiniste en chef morose, accompagné en chacun de ses pas, par un bouledogue trapu, et comme écrasé sur les planches de la scène, — homme et bête à la silhouette fantastique.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. VII, p. 13.
♦ Par compar. ☑ Aimable comme un bouledogue : hargneux.
2 (…) tous admirèrent M. Foureau, qui était brutal cependant, comme l'indiquaient ses grosses lèvres et sa mâchoire de bouledogue.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Pl., t. II, p. 700.
2 (1808). Fig. Personne d'aspect peu engageant, peu aimable.
3 (1895, A. Daudet). Fam., vx. Revolver, pistolet à canon très court.
Encyclopédie Universelle. 2012.