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bol

1. bol [ bɔl ] n. m.
• 1790; bowl 1786; angl. bowl
1Pièce de vaisselle, récipient individuel hémisphérique servant à contenir des liquides. jatte. Bol de porcelaine, de faïence, de plastique. Bol servant de rince-doigts. Cheveux coupés au bol, courts, dégagés et en arrondi.
2Contenu d'un bol. bolée. Boire un bol de café au lait, un bol de soupe. Manger un bol de riz. Fig. Prendre un bol d'air : aller au grand air.
3(de l'arg. bol « postérieur », vx) Fam. Avoir du bol, de la chance. ⇒fam. cul, pot. Coup de bol, de chance. En avoir ras le bol (cf. vulg. En avoir plein le cul). ras-le-bol.
bol 2. bol [ bɔl ] n. m.
• fin XIIIe; lat. méd. bolus, du gr. bôlos « motte »
1Pharm. anc. Grosse pilule ovoïde. Remède de consistance molle ( électuaire), roulé dans une poudre pour être avalé en une seule fois. Bol d'Arménie : terre argileuse employée comme médicament.
2(1767) BOL ALIMENTAIRE : masse d'aliments mastiqués, imprégnés de salive, et qui sera déglutie en une fois.

bol nom masculin (anglais bowl, jatte) Récipient hémisphérique dans lequel on sert certaines boissons ; son contenu : Un bol de lait. Familier. Chance : Avoir du bol.bol (expressions) nom masculin (anglais bowl, jatte) Populaire. Ne pas se casser le bol, ne pas s'en faire. Prendre un bol d'air, aller respirer au grand air ; familièrement sortir d'une situation étouffante. ● bol nom masculin (bas latin bolus, boulette, grec bôlos, motte de terre) Préparation médicamenteuse en forme de grosse gélule, destinée aux animaux. Nom générique des argiles happant à la langue et colorées en rouge ou en jaune par l'oxyde de fer. ● bol (expressions) nom masculin (bas latin bolus, boulette, grec bôlos, motte de terre) Bol alimentaire, masse d'aliments mâchés - amollis et agglutinés par l'action de la salive, des dents et de la langue - prête à être déglutie. Bol fécal, masse de matières fécales présentes dans le rectum avant l'évacuation.

bol
n. m.
d1./d Petit récipient hémisphérique sans anses, destiné à contenir des liquides. Remplir un bol de café.
Bol à punch: grand récipient creux dans lequel on présente le punch.
d2./d Contenu d'un bol. Un bol de lait.
(Afr. subsah.) Un bol de riz au poisson. Apporter son bol, son repas.
|| Fig. Prendre un (bon) bol d'air: sortir au grand air.
d3./d Fam. Avoir du bol, de la chance.
Fam. En avoir ras le bol: en avoir assez.
d4./d (Afr. subsah., oc. Indien) Récipient large et creux, avec ou sans couvercle, pour servir la nourriture.
d5./d (Québec) Bol des toilettes: V. bolle.
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bol
n. m. MED Bol alimentaire: masse que forme, au moment d'être avalé, un aliment qui a été soumis à la mastication.

I.
⇒BOL1, subst. masc.
A.— MINÉR. Terre argileuse contenant de l'oxyde de fer qui lui donne une coloration rouge :
1. La terre pourrie, les bols, [employés pour l'avivage des métaux] sont des argiles non plastiques plus ou moins riches en oxyde de fer.
M. GASNIER, Dépôts métalliques directs et indirects, 1927, p. 266.
Bol d'Arménie, bol oriental, bol de Sinope. Variétés d'argile qui étaient autrefois utilisées comme médicament et qui sont aujourd'hui employées par les peintres, les doreurs, les relieurs. Bol jaune. Variété d'argile jaune qui par calcination fournit l'ocre rouge utilisée en peinture.
B.— P. ext.
1. PHARM. Grosse pilule de consistance molle, de forme ovoïde, destinée à être avalée en une seule fois.
2. ART VÉTÉR. Préparation médicamenteuse du volume d'une grosse noix et de consistance molle qu'on fait avaler de force à un cheval ou à un bœuf.
3. PHYSIOL. Bol alimentaire. Quantité d'aliments mastiqués et imprégnés de salive déglutis en une seule fois :
2. Alors le bol alimentaire est saisi par les muscles du pharynx et conduit par leurs contractions successives dans l'œsophage, d'où il tombe dans l'estomac.
CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 3, 1805, p. 201.
Bol fécal. Matière fécale rassemblée dans la partie terminale du côlon (cf. E. BRUMPT, Précis de parasitol., 1910, p. 489).
Prononc. Dernière transcr. dans LITTRÉ : bol, bo-lus'. Étymol. et Hist. 1. 1256 bol armenike (ALEBRANT, B.N. 2021, f° 27e dans GDF. Compl.); XIVe s. bolus pharm. (Qualitez des simples médicines, B.N. 1288, f° 134, ibid.); fin XVIe s. bol (PARÉ, VII, 5 dans LITTRÉ); 2. 1805 physiol. bol alimentaire (supra ex. 2). Empr. au b. lat. « boulette »; IVe s. CHIRON, 441 dans TLL s.v., 2068, 37; empr. au gr. « motte de terre » (Homère dans LIDDEL-SCOTT), « boule, lingot » (ARISTOPHANE, ibid.).
DÉR. Bolaire, adj. Terre bolaire. Terre argileuse très fine de la nature du bol d'Arménie. Dernière transcr. dans DG : bo-lèr. 1re attest. 1762 (Ac.); dér. de bol1, suff. -aire.
BBG. — LEW. 1960, p. 356. — SIGURS 1963/64, p. 476.
II.
⇒BOL2, subst. masc.
A.— 1. Pièce de vaisselle de forme généralement hémisphérique servant à prendre certaines boissons :
1. Retenu dans mon grand fauteuil par un rhume (que j'aurais guéri, dans ma jeunesse, avec un bol de punch, au lieu d'orge perlé que m'ordonne aujourd'hui mon médecin), ...
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 1, 1811, p. 300.
2. Vous vous mettrez au coin du feu, et vous nous commanderez un grand bol de vin chaud avec du sucre et de la cannelle.
MUSSET, Il ne faut jurer de rien, 1840, III, 3, p. 153.
P. métaph.
Prendre un bol d'air. Aller respirer au grand air :
3. Rose Souris prend un bon coup d'air — ce que son journal appelle affreusement « un bol d'air » — ouvre à fond les soufflets de sa poitrine, jusqu'à tousser, jusqu'à pleurer; elle absorbe la nature tant qu'elle peut...
MORAND, Rococo, 1933, p. 151.
Ne pas se casser le bol. Ne pas s'inquiéter. À quoi bon se casser le bol dans cette putain de vie puisqu'on se retrouve tous boulevard des Allongés (LE BRETON 1960).
Avoir du bol. Avoir de la chance. Synon. avoir du pot :
4. [Le Chêne, au Roseau :] Ta p'tit' fiolle a pas d'bol, vraiment tu manques de pot.
B. GELVAL, Sept fables en arg., 1945, p. 6.
Néol. fam. En avoir ras le bol. En avoir par-dessus la tête, en avoir assez.
P. méton. Le contenu d'un bol :
5. Dès lors, on but du café, non pas une tasse, deux tasses, mais du café à plein bol, tout le temps.
ZOLA, La Terre, 1887, p. 192.
2. TECHNOL. [P. anal. de forme] :
6. La pièce capitale est l'écrémeuse, et la plus ingénieuse. Voici, en deux mots, sa construction. Elle est formée d'un tambour ou bol, dans lequel une série de disques emboutis, d'une seule pièce, échafaudés les uns au-dessus des autres, sont placés le long d'un tube central.
PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, p. 219.
B.— [Peut-être p. réf. au punch chaud ou bu dans ces récipients, cf. étymol.]
1. [P. réf. à la qualité de la boisson]
2. [P. réf. à la chaleur de la boisson] Grande chaleur :
7. ... je me mis à lui raconter [à son marin] ce que c'était que le bol de lait créole, ces poches d'air chaud ..., ces bouffées d'un parfum extatique et paralysant qui vous donnent le vertige et vous tournent le cœur...
CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, p. 47.
En faire un bol. Faire très chaud :
8. Tous [les joueurs] transpiraient. Il en faisait un bol là-dedans! La fumée, le manque d'air.
A. LE BRETON, Razzia sur la chnouf, 1954, p. 64.
Prononc. :[]. Enq. :/bol/.
Étymol. ET HIST. — 1. 1653 bolleponge « boisson anglaise, punch » Indes occidentales (LA BOULLAYE-LE-GOUZ, Voy., p. 534) — 1771, Trév.; 2. 1760 bowl « contenu d'un bol » (LITTLETON, Dial. des Morts, p. 200 dans BARB. Infl. 1919, p. 13); 1786 bowl de grog (CHASTELLUX, Voy. dans l'Amér. sept., I, 84 dans BONN.); 1826 bowl de punch (BRILLAT SAVARIN, Physiol. du Goût, I, 156, ibid.); 3. 1792 bol « vase demi-sphérique qui sert à prendre certaines boissons telles que le lait, le punch » (Inventaire du mobilier de la Couronne dressé en 1792 dans HAVARD).
Empr. à l'angl. bowl, attesté dans MED, au sens 3 dep. ca 1150 sous la forme bolle, au sens 2 dep. 1387 sous la même forme; cf. le syntagme bowl o' punch très courant au XVIIe s. d'apr. NED.
STAT. — Fréq. abs. littér. :350. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 159, b) 285; XXe s. : a) 657, b) 804.
BBG. — BEHRENS Engl. 1927, pp. 175-176. — BONN. 1920, p. 13. — DARM. 1877, p. 254. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 99, XIV. — GRIMAUD (F.). Pt gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1968, p. 111. — TARDEL (H.). Das Englische Fremdwort in der modernen französischen Sprache. In : Festschrift 45. Versammlung deutscher Philologen und Schulmänner. Bremen, 1899, p. 374, 380.

1. bol [bɔl] n. m.
ÉTYM. 1790, in D. D. L.; bowl, 1760; angl. bowl, d'abord emprunté à propos du punch (on trouve la forme bolleponge dès 1653).
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I
1 (1792). Pièce de vaisselle, récipient hémisphérique, sans anses, servant notamment à contenir des liquides. aussi Coupe, jatte, tasse. || Bol de porcelaine, de faïence, de métal. || Les oreilles d'un bol. || Bol servant de rince-doigts.
1 (Pendant mon séjour à New York, je demandai) du punch; et Little lui-même nous en apporta un bol (…) nous n'avons point en France de vases de cette dimension.
A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, Variétés, III.
2 Dans le bol où le punch rit sur son trépied d'or.
A. de Musset, Premières poésies, « Rafaël ».
tableau Noms de récipients.
Par anal., fam., par plais. || Coupe (de cheveux) au bol. || Cheveux coupés au bol, très courts, raides, très dégagés et en arrondi.
3 Assise sur son escabeau, une jambe repliée dans son collant noir, avec son visage assez flibustier sous ses cheveux coupés au bol, elle avait l'air de la Jehanne du Procès (…)
A. Blondin, Monsieur Jadis…, p. 161.
2 (1790; premier emploi, en parlant du punch; → aussi cit. 1). Contenu d'un bol. || Prendre, boire un bol de café, de café au lait, de cidre. Bolée. || Se nourrir d'un bol de riz. || Boire du café à pleins bols.
(1909, in Höfler). Fig. Prendre un bol d'air : aller au grand air.
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II Fig., vulg.
1 (Fin XIXe). Argot. Cul, anus. Pot.
Ne pas se casser le bol : ne pas s'en faire. Cul (se casser le cul).
En avoir ras le bol. Cul (en avoir plein le cul, ras le cul…); ras-le-bol.
2 (V. 1945). Fam. Chance. Pot.Un sacré coup de bol. || Manque de bol ! || Ce n'est vraiment pas de bol.Avoir du bol. || Quel bol il a !
4 Tomber sur une peau de vache, ce n'est pas de bol mais tomber sur le prof dont on passe le crâne du fils à la tondeuse, c'est tout de même rarissime !
Joseph Joffo, Baby-foot, p. 247.
DÉR. Bolée.
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2. bol [bɔl] n. m.
ÉTYM. 1256, bol armenike; bolus, XIVe; bas lat. bolus « grosse pilule », du grec bôlos « motte de terre ».
1 Pharm. Grosse pilule ovoïde. Spécialt. Remède de consistance molle ( Électuaire), roulé dans une poudre pour être avalé en une seule fois.Bol d'Arménie, bol oriental, bol de Sinope : terre argileuse, ocreuse, employée autrefois comme médicament, sous forme de boulettes. Bolaire (terre bolaire), ocre. || Le mot « brouillamini » est une corruption de « bol d'Arménie ».
2 (1805, Cuvier, in T. L. F.). || Bol alimentaire : masse d'aliments mastiqués, imprégnés de salive, et qui sera déglutie. Déglutition.
0 D'abord pressé entre le dos de la langue et la voûte du palais, le bol alimentaire glisse ensuite en arrière pour franchir l'isthme du gosier, où il échappe au contrôle de la volonté.
Dr P. Vallery-Radot, Notre corps…, p. 89.
Bol fécal : matières fécales accumulées dans le côlon.
DÉR. Bolaire.

Encyclopédie Universelle. 2012.