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bobonne

bobonne [ bɔbɔn ] n. f.
• 1828; redoublement de bonne
Pop. Terme d'affection donné à l'épouse. Appellatif « “Allons, bobonne, dépêche-toi”, s'écria M. Bonnichon secouant magnifiquement son bonnet » (Balzac).
Fam. Péj. (sans déterm.) Épouse. Il est venu avec bobonne. (Avec déterm.) Femme d'âge moyen, établie dans une vie petite-bourgeoise. Elle s'habille comme une bobonne.

bobonne nom féminin (de bonne) Familier et péjoratif. Femme uniquement soucieuse des soins du ménage et de ses enfants.

⇒BOBONNE, subst. fém.
A.— Fam. [P. empr. au lang. enfantin] Bonne d'enfant; servante :
1. ... se trouvant seule dans quelque ruelle, (...), elle enlevait son chapeau, le remplaçait par un bonnet de bonne apporté sous son mantelet, (...) elle s'en allait trottinant, hardie, les hanches découvertes, petite bobonne qui fait une commission; (...). Qui donc aurait reconnu dans cette servante mince et vive Mme la Première Présidente Amandon?
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, La Chambre, 1884, p. 990.
Pop. [En emploi apostrophe, dans la bouche d'un mari s'adressant affectueusement à sa femme] :
2. Devant tout le monde, ils [les maris] prodiguent à la façon romaine (columbella) à leurs femmes des surnoms (...) ils les nomment : — mon chou... Ou, ce qui devient plus grave : — Bobonne, — ma mère, — ma fille, — la bourgeoise, — ma vieille! (quand la femme est très-jeune).
BALZAC, Petites misères de la vie conjugale, 1846, p. 145.
B.— P. ext. et péj. Femme mariée d'un certain âge.
Rem. 1. Ce sens est noté par ROB. Suppl. 1970. 2. On rencontre chez H. Bazin le même mot employé adjectivement :
3. ... bien énervante, la bourgeoise! Mais si bourgeoise, précisément, si brave, si bonne et même si bobonne!...
H. BAZIN, Le Bureau des mariages, 1951, p. 157.
Étymol. ET HIST. — 1. 1833 fam., terme d'amitié d'un mari à l'égard de sa femme (L. VIDAL, J. DELMART, La Caserne, mœurs militaires, p. 109); 2. 1865 « bonne, servante » (E. ABOUT, Trente et quarante dans L. RIGAUD, Dict. de l'arg. mod., p. 45).
Formé de l'adj. bonne avec redoublement expressif de la 1re syllabe.
STAT. — Fréq. abs. littér. :7.

bobonne [bɔbɔn] n. f.
ÉTYM. 1828, au sens 2, in D. D. L.; réduplication fam. de bonne, en appellatif : ma bonne.
1 (1865, E. About). Vx. Dans le lang. des enfants. Bonne (d'enfants).Par ext. Bonne, servante. || « Elle s'en allait trottinant (…) petite bobonne qui fait une commission » (Maupassant, la Chambre, in T. L. F.).
2 Pop., vx. Terme d'affection donné à l'épouse dans un milieu petit-bourgeois. Appellatif : ma bobonne (vx); bobonne.
1 Allons, Bobonne, dépêche-toi ! s'écria M. Bonnichon secouant magnifiquement son bonnet.
Balzac, Œ. diverses, t. II, p. 347.
3 Mod., fam., péj. Épouse, femme (suppose un âge moyen, un milieu social modeste, petit-bourgeois).
2 Pour lui, les femmes sont des paillassons ou des « bobonnes », le repos du guerrier ou la machine à faire des enfants.
Jean Lartéguy, les Prétoriens, p. 666.
(Souvent employé sans déterminant, comme un n. propre) :
3 C'est très gentil d'emmener bobonne et les gamins prendre l'air.
J. Dutourd, les Horreurs de l'amour, p. 237.
Adj. || Elle commence à faire un peu bobonne et popote.

Encyclopédie Universelle. 2012.