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blasonner

blasonner [ blazɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1389; de blason
IDidact.
1Peindre (les armoiries). Orner d'armoiries. « L'argenterie du gouvernement blasonnée d'une tête de taureau » (Fauconnier).
2Décrire, expliquer (les armoiries) selon les règles du blason.
II(de blason, II) Littér. Se moquer de, railler.

blasonner verbe transitif (de blason) Décrire des armoiries suivant les règles de la science héraldique.

⇒BLASONNER, verbe trans.
A.— Représenter, décrire, expliquer les pièces et meubles d'un écu selon les règles de l'art héraldique. Ce droit de blasonner les monuments a fait détruire bien des édifices pour en bâtir de nouveaux (MICHELET, Journal, 1840, p. 348).
P. métaph. :
1. La langue n'a pas forgé de mots pour exprimer cette nuance particulière de la mentalité des incurables, corporation qui sur champ de gueule blasonne saule et chardon.
H. BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, p. 394.
Blasonner qqc. de qqc. Faire figurer quelque chose comme blason sur quelque chose :
2. ... il [Chateaubriand] les veut [des images] faites pour parer et rehausser celui qui s'en revêt et qui en blasonne son écusson...
SAINTE-BEUVE, Chateaubriand et son groupe, t. 2, 1860, p. 74.
Qqc. blasonne qqc. Orner, figurer comme blason sur... :
3. Cette forme de vaisseau avait aussi frappé les scribes héraldiques; car c'est de là, et non du siège des Normands, que vient, selon Favyn et Pasquier, le navire qui blasonne le vieil écusson de Paris.
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 142.
B.— P. ext., vx, inus. Louer, glorifier.
Par antiphrase, fam. Blâmer, critiquer. Il a été bien blasonné (Ac. 1798-1932) :
4. ... quand on voulait s'esquiver [de chez Mme Waldor] pour sauter en face [chez Mme Ancelot], de froids regards vous clouaient à la porte. Il fallait rester, jouer de la langue, blasonner le père Ancelot, s'exercer à de petites anecdotes scandaleuses.
A. DAUDET, Trente ans de Paris, 1888, p. 98.
5. ... je vous conseille (...) de faire faire (...) une satire de maître Léonard (...) Il conviendrait de blasonner un peu notre ami qui (...) aspire (...) à la tyrannie.
A. FRANCE, Les Opinions de Monsieur Jérôme Coignard, 1893, p. 137.
Rem. On rencontre dans la docum. le néol. blasonnier, ière, adj., fam. Médisant, critique. ,,Paradis comprit que quelques remarques blasonnières sur les enfants en général et sur les chenapans de la porte d'Argenteuil en particulier eussent été accueillies avec indifférence et même impertinence`` (QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, p. 102).
Prononc. :[] ou [bla-]. Cf. blason.
Étymol. ET HIST. — 1. 1389 « peindre des armoiries » (JEH. LE PETIT, Livre du Champ d'or, 1339, Le Verdier dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 294); 1530 « décrire des armoiries suivant les règles de l'art héraldique » (PALSGRAVE, p. 456 dans GDF. Compl.); 2. mil. XVe s. « vanter, exalter » (ici inf. substantivé) (Pathelin, p. 48, ibid.) considéré comme ,,ancien`` dep. FUR.; mil. XVe s. par antiphrase « critiquer, blâmer » (Cent nouv., XXVI, ibid.), qualifié de ,,vieux`` par Ac. 1718, de ,,fam.`` dep. Ac. 1740.
Dér. de blason étymol. 2; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :13.

blasonner [blazɔne] v. tr.
ÉTYM. 1389; de blason.
———
I
1 Peindre (les armoiries) avec les couleurs, les figures… qui conviennent. || Les graveurs blasonnent les armoiries avec des pointillés, des hachures conventionnelles.Blasonner son écusson de…
Mettre des armoiries à… || Blasonner un monument, une porte, un papier à lettres.
(Sujet n. de chose). Orner, figurer sur (un blason). || La fleur de lys qui blasonne l'écusson du Québec.
2 Décrire, expliquer (les armoiries) selon les règles du blason.
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II Fig.
1 Vx. Dépeindre, célébrer par un blason (II.).
2 Mod. et littér. (Iron.). Railler, se moquer de. Brocarder.
1 Comment par Pantagruel et Panurge est Triboulet blasonné.
Rabelais, le Tiers Livre, titre du chapitre XXXVIII.
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blasonné, ée p. p. adj.
1 Armoiries blasonnées sur un carrosse.
Qui porte un blason. || Porte blasonnée.
2 On avait tout sorti : toute la vaisselle, toute l'argenterie du gouvernement blasonnée d'une tête de taureau…
Henri Fauconnier, Malaisie, p. 152.
Par analogie :
3 Les traductions de la Bible, bonnes et mauvaises, vont se multipliant dans les vitrines des libraires, toutes blasonnées d'imprimaturs.
J. Green, Journal, 1958-1967 (Vers l'invisible), p. 164.
(Personnes). Qui possède un blason et un titre nobiliaire. Noble. || Un mari blasonné.
N. (ironique) :
4 Les titres nobiliaires s'entendaient dans les conversations : « Comte, baron », puis les appellations de sociétés anonymes : « Mon cher président » et celles de la politique : « M. le ministre ». M. Zerter plaçait des blasonnés dans ses nombreux conseils d'administration.
Pierre Hamp, la Peine des hommes (Moteurs), p. 248.
2 Fig. Blâmé, critiqué, tourné en ridicule.
DÉR. Blasonnement, blasonneur.

Encyclopédie Universelle. 2012.