bizarrerie [ bizarri ] n. f.
• 1555; de bizarre
1 ♦ Caractère de ce qui est bizarre. ⇒ étrangeté, excentricité, singularité. La bizarrerie d'une idée, d'une situation.
2 ♦ Caractère d'une personne bizarre. « Sa bizarrerie avait l'avantage de n'être pas affectée » (Gautier).
3 ♦ Chose, élément, action bizarre. Les bizarreries de la langue française. ⇒ anomalie. « Il fronçait le sourcil devant certaines bizarreries » (Renan).
⊗ CONTR. Banalité.
● bizarrerie nom féminin Caractère de ce qui est bizarre, étrange ; chose bizarre, étrangeté : Les bizarreries de l'orthographe. ● bizarrerie (synonymes) nom féminin Caractère de ce qui est bizarre, étrange ; chose bizarre, étrangeté
Synonymes :
- anomalie
- curiosité
- étrangeté
- paradoxe
- singularité
bizarrerie
n. f.
d1./d Caractère de ce qui est bizarre. La bizarrerie des modes.
d2./d Caractère d'une personne qui se montre bizarre (sens 2).
d3./d Action, chose bizarre. Les bizarreries de l'orthographe.
⇒BIZARRERIE, subst. fém.
A.— Caractère de ce qui est bizarre
1. [En parlant d'une chose] :
• 1. Singulière bizarrerie du climat! Après une journée des plus chaudes, voilà le vent qui fraîchit au point que la place n'est plus tenable.
J. DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 2, 1821, p. 147.
• 2. Mais il n'en reste pas moins que ces carnets peuvent fournir pour une chronique de cette période, une foule de détails secondaires qui ont cependant leur importance et dont la bizarrerie même empêchera qu'on juge trop vite cet intéressant personnage.
CAMUS, La Peste, 1947, p. 1234.
2. [En parlant d'une pers., de son humeur, de son caractère, etc.] C'est une des bizarreries de mon caractère de haïr la dépendance du monde, des affaires, des visites (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p. 197).
B.— Action, procédé, phénomène bizarre :
• 3. Toutes ces curiosités vivantes se confondaient avec celles que représentaient seulement des images, femmes géantes... monstres, accidents de nature, toutes les excentricités, toutes les bizarreries...
A. DAUDET, Les Rois en exil, 1879, pp. 236-237.
• 4. Il y a un moment pour boire les cocktails et un moment pour les rendre. Nous en avions trop bu, (...). Nous nous mîmes à écrire des poèmes réguliers, à bannir les mots rares, la bizarrerie, l'exotisme, les télégrammes, les affiches, et autres accessoires américains.
COCTEAU, Poésie critique 1, 1959, p. 76.
PRONONC. ET ORTH. :[bizaRRi]. WARN. 1968 note la possibilité de prononcer [
] muet : [-za(-)
(
)-
]. Pour [
], cf. aussi FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, NOD. 1844, LITTRÉ et DG dans le cas de la poésie. Pour les FÉR. et pour GATTEL 1841 la 2e et la 4e syll. sont longues et FÉR. Crit. t. 1 1787 propose même la graph. bizârrerie pour marquer cette durée. FÉR. Crit. t. 1 1787 et GATTEL 1841 recommandent r forte. FÉL. 1851 et DG transcrivent [rr] géminées.
] muet : [-za(-)()-]. Pour [], cf. aussi FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, NOD. 1844, LITTRÉ et DG dans le cas de la poésie. Pour les FÉR. et pour GATTEL 1841 la 2e et la 4e syll. sont longues et FÉR. Crit. t. 1 1787 propose même la graph. bizârrerie pour marquer cette durée. FÉR. Crit. t. 1 1787 et GATTEL 1841 recommandent r forte. FÉL. 1851 et DG transcrivent [rr] géminées. ÉTYMOL. ET HIST. — 1555 bizarrie « caractère de ce qui est bizarre » (LOUISE LABÉ, Œuvres, Débat de Folie et d'Amour, Disc. 5 dans HUG.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :432. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 269, b) 349; XXe s. : a) 303, b) 876.
BBG. — HERBILLON (J.). Éléments esp. en wallon et dans le fr. des anc. Pays-Bas. Liège, 1961, p. 59.
bizarrerie [bizaʀʀi] n. f.
ÉTYM. 1555, bizarrie; de bizarre.
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♦ Caractère d'une personne, d'une chose bizarre. ⇒ Étrangeté, excentricité, extravagance, fantaisie, folie, manie, originalité, singularité. || La bizarrerie de qqn, sa bizarrerie. || La bizarrerie d'un original. || Il est d'une bizarrerie (et adj.). || La bizarrerie d'un caractère, d'une humeur, d'un esprit. — La bizarrerie d'une idée, d'un raisonnement, d'un événement.
1 Il y a assez d'injustice dans le procédé des hommes, assez d'inégalités et des bizarreries dans leurs humeurs incommodes et contrariantes.
Bossuet, Oraison funèbre de Mlle La Vallière.
2 Nous cherchons notre bonheur hors de nous-mêmes et dans l'opinion des hommes que nous connaissons flatteurs, peu sincères (…) quelle bizarrerie !
La Bruyère, les Caractères, II.
3 (…) je ne sais par quelle bizarrerie de la nature l'amitié l'emporte en moi sur l'amour.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, I, LXIV.
4 (De prétendus hommes de génie) qui portent, même dans leur conduite, cette bizarrerie qu'ils croient un signe de talent.
E. Delacroix, Écrits, Journal, 31 août 1855.
5 Tiburce était réellement un jeune homme fort singulier; sa bizarrerie avait surtout l'avantage de n'être pas affectée, il ne la quittait pas comme son chapeau et ses gants en rentrant chez lui : il était original entre quatre murs, sans spectateurs, pour lui tout seul.
Th. Gautier, la Toison d'or, I.
♦ (Une, des bizarreries). Chose, élément, action bizarre. || Les bizarreries de la mode. || Les bizarreries de la langue française (⇒ Anomalie), de l'administration (⇒ Chinoiserie).
6 (…) le sage M. Gosselin, opposé à tous les excès, en suspicion contre les singularités et les nouveautés, fronçait le sourcil devant certaines bizarreries.
Renan, Souvenirs d'enfance…, IV, II.
7 Mais elle n'empêchait pas mon rire devant certaines excentricités, bizarreries ou méchancetés comiques.
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 24.
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CONTR. Égalité, équilibre, norme, pondération, régularité.
Encyclopédie Universelle. 2012.