biffeton [ biftɔ̃ ] n. m.
• 1860; probablt de l'a. fr. biffe « étoffe rayée »
1 ♦ Arg. des détenus Courte lettre. ⇒ billet.
2 ♦ Fam. Billet de banque.
● biffeton ou bifton nom masculin (de l'ancien mot biffe, chiffonnier) Populaire. Billet de banque.
⇒BIFFETON, subst. masc.
Argot
A.— Billet, lettre que les détenus échangent entre eux ou dont est porteur un détenu sortant de prison. C'est la Louise qui fait les biffetons de Julie (L. LARCHEY, Dict. hist. d'arg., 1878, p. XIV).
B.— Toute espèce de billets (théâtre, train, banque, etc.). Ils m'ont chauffé mon bifeton, mon petit ticket de quai (PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 44); cent millions, en biffetons de mille, ça doit peser quelque chose (P. VIALAR, Clara et les méchants, 1958, p. 201).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Arg. des détenus 1860 (d'apr. ESN. 1966); 2. papier qui constate un droit, document officiel a) 1878 « billet de banque » (ZOLA, Th. II, 700 dans Le Gaulois, 8 mai, Parisine); b) 1888 « billet de train » (COURTELINE, Le Train de 8 h 47, p. 114).
STAT. — Fréq. abs. littér. :5.
BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 256.
ÉTYM. 1860, in Esnault; probablt de 1. biffe « étoffe rayée », d'où probablt « chiffon (de papier) ».
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1 Argot, pop. Courte lettre, billet; correspondance clandestine (→ Bigorneau, cit. 2).
1 Imagine le trafic, d'un groupe à l'autre, toutes les filles à leur fenêtre le soir, qui gueulaient et s'appelaient, les biftons, etc. J'étais voisine de cellule avec Cine.
A. Sarrazin, l'Astragale, p. 45.
2 (1878). Fam. Billet de banque. || Donne tes biffetons.
2 Les inspecteurs m'ont déposée au Greffe, soigneusement : livraison faite. Mes biftons comptés, enregistrés, mis en sûreté avec la joncaille et le transistor (…)
A. Sarrazin, la Cavale, p. 9.
♦ Spécialt. Billet de théâtre; (1888) billet de train.
3 Il revint sur ses pas et apprit avec un vif intérêt qu'il pouvait conserver son bifton, toujours valable pour le voyage à Paris.
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 77.
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DÉR. Biffetonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.