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bielle

bielle [ bjɛl ] n. f.
• 1684; « manivelle » 1527; o. i.
1Mécan. Tige rigide, articulée à ses deux extrémités, et destinée à la transmission d'un mouvement entre deux pièces mobiles. Système bielle-manivelle : ensemble servant à transformer un mouvement alternatif rectiligne en un mouvement circulaire continu (ou inversement). — Bielle d'un moteur, transmettant le mouvement des pistons au vilebrequin. ⇒ embiellage. Couler une bielle. Bielle d'accouplement d'une locomotive, répartissant l'effort de traction entre les essieux moteurs.
2Technol. Pièce rigide destinée à la transmission d'une force, d'une poussée.

bielle nom féminin Barre destinée à transmettre un mouvement entre deux pièces articulées à ses extrémités suivant des axes parallèles. Charpente Barre de liaison dans certaines charpentes métalliques. ● bielle (expressions) nom féminin Bielle de fusée, levier de fusée de direction. Bielle de poussée, barre de liaison qui transmet au châssis de la voiture la poussée due à la rotation des roues motrices. Couler une bielle, provoquer la fusion et la disparition de l'alliage antifriction garnissant les coussinets de bielle par suite d'un échauffement dû à une avarie de graissage. Bielle d'accouplement, bielle servant à répartir l'effort entre des essieux moteurs accouplés. Bielle de réaction, dans un système de transmission à différentiel ou de réduction à trains épicycloïdaux, bielle reliant le carter contenant les engrenages au châssis du véhicule ou au bâti de la machine, lorsque des déplacements risquent de se produire. Système bielle-manivelle, mécanisme destiné à transformer un mouvement rectiligne alternatif en un mouvement circulaire continu (machine à vapeur, moteur à combustion interne) ou inversement (pompe à piston, étau-limeur, scie alternative).

bielle
n. f. MECA Pièce de certains mécanismes destinée à transmettre un mouvement, à transformer un mouvement rectiligne alternatif en un mouvement circulaire ou inversement.
Couler une bielle: faire fondre accidentellement une partie de la tête de bielle d'un moteur à explosion.

⇒BIELLE, subst. fém.
A.— MÉCAN. Tige d'acier forgée ou de fonte, qui, articulée à ses extrémités sur deux pièces mobiles, transmet, en le modifiant ou pas, à l'une le mouvement de l'autre. Pied, tête de bielle; bielle d'accouplement, de fusée, etc.; système bielle-manivelle.
Spéc., AUTOMOB. Couler une bielle. Faire fondre, à la suite d'un échauffement anormal l'antifriction qui recouvre la tête de bielle.
B.— P. compar. :
1. ... les cuivres luisaient, les gros membres d'acier avaient un air de muscles indestructibles, l'énorme bielle, repliée en l'air, ressemblait au puissant genou d'un géant, couché et tranquille dans sa force.
ZOLA, Germinal, 1885, p. 1546.
2. ... ses cuisses harmonieuses [d'une jeune fille] agissaient comme des bielles de chair intacte, comparable au plus noble métal.
A. ARNOUX, Écoute s'il pleut, 1923, p. 60.
3. Poings, pieds, tête redoublaient leurs coups avec une vitesse furieuse et précise; les avant-bras tournaient comme des bielles, les jambes avaient pris un battement de pistons.
VERCEL, Capitaine Conan, 1934, p. 134.
Arg. des cyclistes. Les bielles. Les cuisses. Appuyer sur les bielles. ,,Pédaler ferme`` (SANDRY-CARR. Cycl. 1963).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1527 ang. bielle « manivelle de vielle » (BOURDIGNÉ, Pierre Faifeu, ch. 45 dans HUG. : [...] bien se sceut acoustrer, Et bien jouer aussi de la vielle, Se desguysant, avec une bielle); 2. 1566 bielle « manivelle de tournebroche » (Inventaire de Maurice Menier, imprimeur dans HAVARD t. 1 : chenets à bielle); 1684 « tige de fer rigide qui sert à communiquer le mouvement entre deux pièces écartées » (GUIFFREY, Comptes des bâtiments du roi, 2, 547 dans QUEM. : escrous de vis de bielles).
Orig. inconnue. Un dimin. de bie corresp. fr. du prov. biga « poutre étroite » (EWFS2) s'explique mal du point de vue sém., et le prov. biga est lui-même d'orig. douteuse (v. FEW t. 1, s.v. biga, p. 356). L'esp. dial. biela « fourche servant à vanner le blé » (FEW, t. 14, s.v. ventilare, p. 253, BL.-W.5, DAUZAT 1968), attesté dans la province de Guadalajara (v. Revista de dialectologia y tradiciones populares, t. 7, 1951, p. 137) et corresp. au cast. bielda « id. » (dér. de bieldar, var. de beldar « vanner », du lat. ventilare « id. ») convient bien du point de vue phonét. mais fait difficulté du point de vue sém. On pourrait aussi voir dans bielle un doublet phonét. de vielle qui, p. méton., en serait venu à désigner la manivelle de cet instrument, mais cette hyp. se heurte à des difficultés géogr., les formes en b- de vielle n'étant possibles que dans les parlers du Sud-Ouest (v. FEW t. 14, p. 367).
STAT. — Fréq. abs. littér. :41.
DÉR. Biellette, subst. fém. Petite bielle; levier en forme de bielle. Biellettes articulées. []. 1re attest. 1927 (Nouv. encyclop. pratique des constructeurs, mécaniciens, chaudronniers, électriciens, publ. sous la direction de R. Champly, t. 7, p. 92); suff. dimin. -ette.
BBG. — HASSELROT (B.). Ét. sur la vitalité de la formation dimin. fr. au 20e s. Uppsala, 1972, p. 101 (s.v. biellette). — ROMMEL (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 167.

bielle [bjɛl] n. f.
ÉTYM. 1527, « manivelle de vielle » et, 1566, « manivelle de tournebroche »; 1684, sens techn.; orig. incert., p.-ê. de l'esp. biela « fourche servant à vanner le blé », rattaché au lat. ventilare (→ Vanner), ou doublet de vielle « manivelle de la vielle », par les parlers du Sud-Ouest; Guiraud fait venir le mot d'un lat. pop. bigella, de bigus; cf. les régionaux biquer « marcher de travers », et aussi bille.
Mécan. et cour. Tige rigide, articulée à ses deux extrémités et destinée à la transmission du mouvement entre deux pièces mobiles.
1 Quelquefois je m'assieds devant une machine, comme cela, dans la cale d'un navire, ou sur le bord d'un chantier, et je regarde. On entend des bruits extraordinaires, lents, puissants, des grondements, des sifflements de vapeur, des cliquetis de soupapes. Les bras des bielles poussent les rayons des roues. Les frémissements parcourent la carapace de métal, comme sur la peau d'un cheval. Les machines sont pareilles à des rochers animés, solides, puissantes.
J.-M. G. Le Clézio, les Géants, p. 181.
Système bielle-manivelle : ensemble cinématique à articulation rotoïde comprenant un bâti, une bielle, une manivelle et un piston, et qui permet la transformation d'un mouvement circulaire en un mouvement alternatif rectiligne (et réciproquement). || Bielle d'accouplement, unissant deux roues motrices. Couple. || Bielle en acier. || Bielles jumelées. || Tête de bielle à chape, à fourche. || Corps de bielle renforcé. || Les bielles d'une locomotive.
2 Elle a les cuisses longues, mais pas de cette longueur à chaque pas émouvante comme le premier tour de bielle d'une locomotive de grand parcours.
Roger Vailland, 325 000 francs, p. 140.
Bielles d'un moteur d'automobile, transmettant le mouvement des pistons à l'arbre moteur. || Tête de bielle. || Coussinet de bielle garni de métal antifriction. || Couler une bielle : laisser fondre le métal antifriction (faute d'huile). || Bielle qui cogne.Bielle de poussée, qui transmet au châssis la poussée des roues motrices.
DÉR. Biellette.

Encyclopédie Universelle. 2012.