bichonner [ biʃɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1690; de bichon
1 ♦ Vx Friser comme on fait d'un bichon. ⇒ boucler.
2 ♦ Par ext. Mod. Arranger avec soin et coquetterie. ⇒ 1. parer, pomponner. Pronom. Elle passe des heures devant la glace à se bichonner.
♢ Fig. Être aux petits soins pour. ⇒ soigner. Je vais vous bichonner !
● bichonner verbe transitif (de bichon) Familier. Parer quelqu'un avec une recherche coquette ou le choyer : Bichonner un enfant. ● bichonner (homonymes) verbe transitif (de bichon) ● bichonner (synonymes) verbe transitif (de bichon) Familier. Parer quelqu'un avec une recherche coquette ou le choyer
Synonymes :
Contraires :
- négliger
bichonner
v.
rI./r v. tr.
d1./d Parer avec soin, avec coquetterie.
d2./d Fig. Traiter avec de grands soins. Elle le bichonne, son petit mari!
rII./r v. Pron. Se parer avec coquetterie.
⇒BICHONNER, verbe trans.
A.— Fam. [En parlant d'une chevelure] Friser, boucler comme frise une tête de bichon :
• 1. Bichonner : Arranger avec coquetterie. « Pendant que je vais achever de bichonner les miennes de boucles. »
LARCH. 1861.
— P. métaph. [En parlant d'une chose abstr.] :
• 2. Il soigne ses étroitesses, bichonne son égoïsme, et frise au petit fer sa calvitie.
GIDE, Journal, 1926, p. 821.
B.— P. ext. Parer avec soin et coquetterie :
• 3. ... et tout en me mettant son paletot, il me le collait contre les épaules, me le montait le long du cou, relevait le col, et de sa main frôlait mon menton, en s'excusant. « À son âge, ça ne sait pas mettre une couverture, il faut le bichonner; j'ai manqué ma vocation, Brichot, j'étais né pour être bonne d'enfant. »
PROUST, La Prisonnière, 1922, p. 294.
— Emploi pronom. La journée lui parut fort longue. Il la passa en partie à se bichonner et à se parfumer (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Madame Parisse, 1886, p. 732). Mme Beurdeley n'en finissait pas de se bichonner (ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 281).
— Au fig. Entourer de soins délicats et attentifs :
• 4. Un enfant du bon Dieu comme celui-là n'est pas fait pour des rustauds de paysans qui n'ont que le mal en tête. Si doux, si tranquille, si respectueux! À Grenoble, les belles dames de Sainte-Eulalie et de Saint-Marc, elles vous l'auraient gâté, bichonné; ça rapporte gros à l'évêque, allez, des prêtres comme ça.
BERNANOS, Un Crime, 1935, p. 816.
— TECHNOL. Effectuer l'ensemble des opérations de finition d'une chaussure avant sa mise en boîte. En chapellerie, mettre en forme et assouplir les bords d'un chapeau.
Rem. On rencontre dans la docum. le néol. bichonneuse, subst. fém., techn. Appareil servant à bichonner les chapeaux [cf. ROB. Suppl. 1970; suff. -euse désignant des instruments (batteuse, lessiveuse, moissonneuse, tondeuse)].
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1690 part. passé adjectivé « frisé comme le poil d'un bichon » (SENECÉ, Œuv. choisies, 207, Bibl. elz. dans R. Hist. litt. Fr., t. 5, p. 290 : ses cheveux [...] sont si courts et si bien bichonnés); 2. a) 1725 trans. « boucler la chevelure » (Journ. du [lire de] Barbier dans LARCH. Suppl., p. 30 : Le Docteur dit à Frison : Qu'on me coiffe avec adresse. Bichonnez-moi); b) p. ext. 1807 fam. (J.-F. MICHEL, Dict. des expressions vicieuses, p. 22 : (se) Bichonner n'est pas français. S'adoniser. Il aime à se bichonner. Cette femme est sans cesse à se bichonner); c) 1951 chapellerie (J. COULON, Technol. gén. pour la modiste, p. 24).
STAT. — Fréq. abs. littér. :21.
BBG. — DUCH. Beauté 1960, p. 97. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 149. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 379, 477.
1. bichonner [biʃɔne] v. tr.
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1 Vx. Friser comme on fait d'un bichon. ⇒ Boucler. || Bichonner une chevelure. — Se faire bichonner.
0.1 Vous êtes monté chez un coiffeur, avec un de vos amis qui veut se faire bichonner pour aller dîner en ville. Comme vous ne possédez plus qu'une fort petite quantité de cheveux, vous ne pensez pas à imiter votre ami.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, p. 238.
2 Mod. Arranger avec soin et coquetterie. ⇒ Attifer, parer, pomponner. || Bichonner un enfant.
♦ Par métaphore :
1 Il (Renard) soigne ses étroitesses, bichonne son égoïsme, et frise au petit fer sa calvitie.
Gide, Journal, 20 août 1926.
3 Fig. Traiter (qqn) avec des soins attentifs, délicats. → Être aux petits soins (avec qqn).
2 Si doux, si tranquille (…) À Grenoble, les belles dames de Sainte-Eulalie et de Saint-Marc, elles vous l'auraient gâté, bichonné (…)
Bernanos, Un crime, Œ. roman., Pl., p. 816.
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se bichonner v. pron.
ÉTYM. (1807).
♦ Faire toilette, se pomponner. || Elle passe des heures entières devant la glace à se bichonner.
3 Le Dimanche, il passe son temps à se bichonner pour aller à la messe et aux vêpres.
J. Renard, Journal, 11 déc. 1901.
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DÉR. Bichonnage.
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2. bichonner [biʃɔne] v. tr.
ÉTYM. Fin XIXe; 1951, in T. L. F., de 2. bichon.
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♦ Techn. Mettre en forme (un chapeau) en assouplissant les bords à l'aide de la bichonneuse.
0 (…) le jour, tandis qu'il (Yankel) appliquait le fer bouillant sur la casquette à bichonner, il voyait danser, dans le jet de vapeur qui fusait de l'étoffe humide, les pages fraîchement apprises de son livre (…)
Roger Ikor, les Fils d'Avrom, La greffe de printemps, p. 179.
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bichonné, ée p. p. adj.
♦ || Feutre bichonné.
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DÉR. Bichonneur, bichonneuse.
Encyclopédie Universelle. 2012.