baronnie [ barɔni ] n. f. ♦ Féod. Seigneurie et terre d'un baron.
● baronnie nom féminin Terre d'un baron. Ensemble des barons ou, plus généralement, des nobles.
baronnie
n. f. FEOD Terre seigneuriale donnant à qui la possède le titre de baron; ce titre lui-même.
⇒BARONNIE, subst. fém.
A.— FÉOD. Fief relevant directement de la Couronne :
• 1. La baronnie de Chateaubriand était la troisième des neuf pairies primitives bretonnes qui donnaient le droit de présider les États.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 615.
— Au fig. (correspond à baron1 B) :
• 2. Plus que jamais, l'influx part du centre. C'est la condition de la cohérence. Aucune administration n'est une baronnie. Si ce ne sont pas les fonctionnaires qui « font » la politique, leur influence est néanmoins appréciable sur ceux qui la font.
G. BELORGEY, Le Gouvernement et l'admin. de la France, 1967, p. 436.
B.— Terre seigneuriale, composée de plusieurs châtellenies, et conférant à son possesseur le titre de baron (cf. baron1 A 2); terre et seigneurie d'un baron. Eriger une terre en baronnie (cf. BALZAC, Louis Lambert, 1832, p. 139; BARRÈS, Mes cahiers, t. 4, 1906, p. 223).
— P. ext. Cette terre avec son château :
• 3. Le marquis [de Mirabeau] avait (...) un bon grand château à Mirabeau, une antique bastide à Marseille, des fermes en Angoumois, quatorze domaines en Poitou, une baronnie en Limousin, une gentilhommière près de Villers-Cotterêts, une autre encore du côté de Montargis. Jean-Jacques n'avait qu'à choisir.
GUÉHENNO, Jean-Jacques, Grandeur et misère d'un esprit, 1952, p. 225.
C.— HIST. (p. anal. avec A). Au temps des Croisades, État latin d'Orient. L'une des quatre parties du royaume de Jérusalem :
• 4. ... le comte de Flandre, Thierry d'Alsace, un des principaux chefs croisés, se faisait promettre par Conrad III et par Louis VII la future baronnie de Damas, quand le 27 juillet, par une détermination en apparence inexplicable, l'armée chrétienne évacua les jardins et les rives du Barada pour aller camper au sud-est de la ville.
GROUSSET, L'Épopée des croisades, 1939, p. 171.
Prononc. :[] ou [].
Étymol. ET HIST. — 1. Ca 1138 baronie « ensemble des barons » (GAIMAR, L'Estoire des Engles, 4364, éd. A. Bell : Li dui rei vindrent a lur gent. L'endemain funt l'acordement Kar la terre fud departie, Par l'esgard de la baronie); 2. av. 1150 baronie « vaillance » (Antioche, P. Paris, II, 647 dans GDF. : Ahi! Soliman sire, ta gens est mal baillie, Hisdens tes fius est mors ou tant ot baronie), seulement en a. fr.; 3. ca 1175 dr. féod. « vasselage, condition de vassal, de baron » (GARNIER, S. Thom., 1841 dans T.-L. : Et quant en barunie de lui granz fius tenez, Jugement en sa kurt et dreit i sufferrez).
Dér. de baron1, 2 de baron1 étymol. I, 3 de baron1 étymol. II; 1 à rapprocher du lat. médiév. baronia (1164, Const. Clarend., c. 11, STUBBS, Sel. Ch. 9, p. 166 dans NIERM.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :43.
baronnie [baʀɔni] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe; de 1. baron.
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1 Féod. Seigneurie et terre d'un baron.
2 Titre de baron, attaché ou non à une terre.
Encyclopédie Universelle. 2012.