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barbouilleur

barbouilleur, euse [ barbujɶr, øz ] n.
• 1480; de barbouiller
Personne qui barbouille. Barbouilleur de murs. tagueur. Fam. Barbouilleur de papier : mauvais écrivain.
Spécialt Mauvais peintre. « Ces peintures, faites par des barbouilleurs de province » (Gautier).

barbouilleur, barbouilleuse nom Mauvais écrivain ou mauvais peintre. ● barbouilleur, barbouilleuse (synonymes) nom Mauvais écrivain ou mauvais peintre.
Synonymes :
- badigeonneur
- écrivailleur
- écrivaillon
- écrivassier
- gribouilleur
- griffonneur

barbouilleur, euse
n. Peintre sans talent.

⇒BARBOUILLEUR, EUSE, subst.
A.— ,,Artisan qui peint grossièrement les murs, les portes, les plafonds, avec des couleurs communes`` (JOSSIER 1881); peintre sans talent :
1. Le père Malgras, sous l'épaisse couche de sa crasse, était un gaillard très fin, qui avait le goût et le flair de la bonne peinture. Jamais il ne s'égarait chez les barbouilleurs médiocres, il allait droit, par instinct, aux artistes personnels...
ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 54.
B.— Personne qui écrit de manière illisible (attesté dans BESCH. 1845, DG), ou qui barbouille beaucoup de papier (attesté dans Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e); écrivain prolixe mais sans talent. Barbouilleur de papier :
2. ... quand vous aurez demandé au peuple une oreille attentive pour celui qui parle bien et honnêtement, vous le verrez suspendu aux récits grossiers d'un trivial écrivain, aux folies hystériques d'un barbouilleur de papier, aux récits effrayants d'une gazette criminelle; ...
SOULIÉ, Les Mémoires du diable, t. 1, 1837, p. 37.
P. ext. Mauvais législateur Barbouilleur de lois. (A. FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, p. 130, sans doute d'apr. A. Chénier); cf. GUÉRIN 1892).
C.— ,,Bavard dont les paroles sont confuses, inintelligibles`` (Ac. 1835-78).
PRONONC. :[], fém. [-ø:z]. [] mouillé dans FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, GATTEL 1841, NOD. 1844, FÉL. 1851 et LITTRÉ; yod dans LAND. 1834 et DG.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1480 « querelleur » (Farce morale de Marchebeau et Galop, Kwartalnik Neofilologiczny, 1956, 37 d'apr. QUEM.), attest. isolée; 2. 1532 barbouilleurs de parchemin « mauvais écrivains » (RAB., Epist., I dans GDF. Compl.); 1611 « celui qui enduit grossièrement » (COTGR.); 3. 1798 fam. (Ac. : [...] bavard confus, inintelligible. Faites taire ce Barbouilleur).
Dér. du rad. de barbouiller étymol. A pour le sens 3, B 4 pour le sens 1, B 2 b pour le sens 2; suff. -eur2.
STAT. — Fréq. abs. littér. :43.
BBG. — KUHN 1931, p. 134. — TEPPE (J.). Écrivailleurs, philosophâtres, poétaillons. Vie Lang. 1971, p. 161.

barbouilleur, euse [baʀbujœʀ, øz] n.
ÉTYM. 1480, « querelleur »; de barbouiller.
Celui, celle qui barbouille. || Les graffiti des barbouilleurs de murs. Gribouilleur.Fig. et fam. || Un barbouilleur de papier (ci-dessous, cit. 1 et 4). → Folliculaire. || Un barbouilleur de toiles : un mauvais peintre. || Un barbouilleur de mur, d'enseigne (ci-dessous, cit. 3).Absolt. Mauvais écrivain; mauvais peintre (ci-dessous, cit. 2, 5, 6).
1 Allez, petit grimaud, barbouilleur de papier !
Molière, les Femmes savantes, III, 3.
2 (…) c'est comme si un barbouilleur voulait toucher à un tableau de Raphaël (…)
Mme de Sévigné, Lettres, 761, in Pougens.
3 Le barbouilleur des murs d'un cabaret critiquait les tableaux des grands peintres (…)
Voltaire, la Princesse de Babylone, 10.
4 (…) d'un auteur distingué que je pouvais être, je n'aurais été qu'un barbouilleur de papier.
Rousseau, les Confessions, IX.
5 Ces peintures, faites par des barbouilleurs de province, prenaient de la barbarie même du travail un aspect hétéroclite et formidable.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, I.
6 (…) ce n'est pas un tableau restauré qu'on vous donne, mais un autre tableau, celui du misérable barbouilleur qui s'est substitué à l'auteur du tableau véritable qui disparaît sous les retouches.
E. Delacroix, Journal, 29 juil. 1854.
(Emploi adj.). Qui barbouille (qqch.).
7 Picasso déforme tout, et il n'aime que la laideur, tandis que les autres peintres se contentent de petites taches, de petites lignes, de petits gestes barbouilleurs où le poing et l'auriculaire conçoivent plus que le cerveau.
Alain Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 244.

Encyclopédie Universelle. 2012.