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banni

banni, ie [ bani ] adj.
XIIIe; de bannir
Qui est banni de son pays. N. Rappeler les bannis. exilé, proscrit (cf. Interdit de séjour). « Je m'éloigne tête basse, moins en élu qu'en banni » (Colette).

banni, bannie adjectif et nom Se dit d'une personne expulsée de sa patrie ; proscrit, exilé. ● banni, bannie (synonymes) adjectif et nom Se dit d'une personne expulsée de sa patrie ; proscrit, exilé.
Synonymes :
- exilé
- proscrit

banni, ie
adj. et n.
d1./d Exilé ou expulsé de sa patrie; exilé, proscrit.
|| Subst. Personne bannie. Le rappel des bannis.
d2./d Fig. Exclu ou éloigné.

⇒BANNI, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de bannir1; se conjugue avec avoir.
II.— Emploi adj. [En parlant d'une pers.] Qui est banni (cf. bannir1 A) :
1. Je vous lis dans cette île peuplée par tous les exilés, où les celtes chassés ont précédé les huguenots bannis et où les huguenots bannis ont précédé les démocrates proscrits; j'y retrouve, dans cette sombre formation, toutes les couches de la misère humaine, les expatriés, les excommuniés, les déshérités.
HUGO, Correspondance, 1856, p. 250.
2. Conçoit-on cependant une partie de la race humaine mise au ban de la société au nom des lois divines, et cela à cause de ces instincts auxquels la minorité bannie ne peut mais?
GREEN, Journal, 1944, p. 164.
III.— Emploi subst. Celui qui est banni (cf. bannir1 A) :
3. Guerre des émigrés. Fin de la révolution républicaine en Grèce. Cependant les bannis sollicitoient au dehors les puissances voisines de les rétablir dans leurs propriétés.
CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, t. 1, 1797, p. 78.
4. C'est beau. C'est beau de suivre un exilé! Le jour
Où ce banni sortit de France, plein d'amour
Et d'angoisse, au moment de quitter cette mère,
Il s'arrêta longtemps sur la limite amère; ...
HUGO, Les Contemplations, t. 3, 1856, p. 53.
Au fig. :
5. Dans le confessionnal, je dis m'être éloignée depuis plusieurs mois des sacrements parce que je ne croyais plus. Voyant dans mes mains le Précis et mesurant de quelles hauteurs j'avais chu, l'abbé s'étonna et avec une brutalité concertée il demanda : « Quel grave péché avez-vous commis? » Je protestai. Il ne me crut pas et me conseilla de beaucoup prier. Je me résignai à vivre en bannie.
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 141.
Rem. Attesté dans BESCH. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. comme subst. masc.; selon QUILLET 1965, n'a pas de fém. Toutefois, cf. ex. 5 et ex. 6 suiv. qui présente un emploi en appos.
6. Mme Récamier demeurée seule, pleine de regrets, chercha d'abord à Lyon, sa ville natale, un premier abri. Elle y rencontra Mme de Chevreuse, autre bannie.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 353.
PRONONC. :[bani].
STAT. — Fréq. abs. littér. :562. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 689, b) 555; XXe s. : a) 494, b) 353.

Encyclopédie Universelle. 2012.