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bailliage

bailli [ baji ] n. m.
baillif XIIe; a. fr. bail « gouverneur », lat. bajulus « porteur »
Hist. Officier d'épée ou de robe qui rendait la justice au nom du roi ou d'un seigneur. Les baillis et les sénéchaux. Circonscription du bailli (BAILLIAGE n. m. , 1312 ).

bailliage nom masculin Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, circonscription administrative et judiciaire de la France, placée sous l'autorité du bailli. Tribunal du bailli. Dignité et juridiction d'un bailli dans l'ordre de Malte. Subdivision administrative des îles Anglo-Normandes. ● bailliage (difficultés) nom masculin Orthographe Avec i après -ll- Remarque Vient de bailli.

⇒BAILLIAGE, subst. masc.
A.— DR. ANC. Tribunal présidé par le bailli, ou qui jugeait en son nom. Procureur au bailliage; lieutenant de bailliage; bailliage seigneurial; grand bailliage (LEP. 1948) :
1. — Je lui donne congé, parce que l'avocat de bailliage Strumpf a ameuté tous les inutiles de notre Diète, et, comme c'est le plus grand nombre, il a avec lui ce plus grand nombre pour déclarer que Storch n'a plus la confiance du pays.
GOBINEAU, Les Pléiades, 1874, p. 105.
Rem. Le bailliage était le plus souvent une juridiction d'importance médiocre; d'où la silhouette un peu ridicule donnée à l'avocat de bailliage, ou au bailli de village.
Bailliage de l'artillerie. ,,Juridiction du bailli de l'arsenal`` (Lar. 19e, etc.).
Bailliage des chasses. ,,Tribunal composé d'un lieutenant général, d'un procureur du roi et d'un greffier`` (Lar. 19e).
B.— P. ext.
1. Charge, office de bailli (cf. PISSOT 1803). Le bailliage du palais :
2. — Hélas! Maître Claude, toute cette maçonnerie me coûte gros. À mesure que la maison s'édifie, je me ruine.
— Ho! N'avez-vous pas vos revenus de la geôle et du bailliage du palais, et la rente de toutes les maisons, étaux, loges, échoppes de la clôture? C'est traire une belle mamelle.
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 199.
,,Dignité de bailli dans l'ordre de Malte`` (BESCH. 1845, etc.).
2. Circonscription placée sous la juridiction du bailli; ,,étendue de la juridiction du bailli, ressort`` (DUPIN-LAB. 1846). Bailliage royal, seigneurial (Lar. 19e, Lar. 20e) :
3. La partie du nord... relevait de la prévoté de Montéclaire et Andelot au bailliage de Chaumont en Champagne.
A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. 19.
P. ext. Province, région :
4. ROUVIÈRE [à Dupuis] (... prenant un ton confidentiel) : Ah ça! quelle idée as-tu eue, toi, de t'enterrer dans ce baillage, voyons... dis-moi cela, entre nous?
O. FEUILLET, Scènes et comédies, 1854, p. 13.
Spéc. Territoire dépendant d'un bailli, servant de circonscription électorale pour les États généraux, et en particulier ceux de 1789. Assemblée, cahier de bailliage. P. méton. L'ensemble des électeurs qui y appartiennent :
5. Mais enfin, dit-on, si un bailliage s'obstine à ne vouloir donner sa procuration du tiers qu'à un noble ou un ecclésiastique? S'il n'a de confiance qu'en lui? (...).
SIEYÈS, Qu'est-ce que le Tiers état? 1789, p. 43.
,,Se dit encore, dans quelques endroits de l'Allemagne et de la Suisse, d'une partie de territoire dont l'administration est confiée à un bailli, à un grand bailli`` (Ac. 1835-78) :
6. Lance, sur bailliage de Lausanne, est fort retiré. C'est à trois quarts de lieue de Mézery par des chemins très solitaires.
Mme DE STAËL, Lettres diverses, t. 2, 1794, p. 653.
3. Lieu où siège le bailli.
a) Chef-lieu du bailliage. Député au bailliage :
7. ... la fille de Chauvel, député du tiers au grand bailliage de Metz.
ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 1, 1870, p. 186.
b) Maison où le bailli rendait la justice; demeure du bailli :
8. La plus magnifique est l'ancien bailliage, maison à façade sculptée, en alignement avec l'église qu'elle accompagne admirablement.
BALZAC, Les Paysans, 1844-50, p. 267.
C.— ,,Droit payable à Londres sur toutes les denrées et marchandises des étrangers`` (Ac. Compl. 1842, etc.).
PRONONC. ET ORTH.— 1. Forme phon. :[]. 2. Forme graph. — La forme baillage est souvent utilisée pour bailliage en fr. mod. au XIXe s. (supra ex. 4) et au XXe s. (DRUON, La Reine étranglée, 1955, p. 184 et Le Roi de fer, 1955, p. 320; DAINV. 1964).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Av. 1266 baillage « régence, tutelle » (Assises Jérusalem, II, 397, éd. A. Beugnot ds GDF. : Quant il avient que Dieu fait son comandement dou roi qui a le reiaume par irritage, la royne deit aveir le baillage jusques a l'aage de ces enfans) — 1363 (Terrier de la Trinité, ibid. : bailliage); 2. a) 1312 instit. balliage « étendue de pays sous la juridiction d'un bailli » (A.N. JJ 48, f° 95 v° ds GDF. Compl. : Et mandons encor et commandons a toutes justices de nostre dit balliage et dou ressort et a leur lieutenans et requerons a touz autres et sus la poinne dessus dite que il le dit marchié, foire et les autres choses faisent crier, publier et savoir en leurs terres et en leurs justices); b) 1680 « cour, tribunal » (RICH.); cf. 1690 (FUR.), devenu terme hist. à la fin de l'Anc. Régime; 3. 1704 (Trév. : Bailliage, est aussi dans l'Ordre de Malte, la première dignité après celle du Grand Prieur); 4. 1794 « partie de territoire (à l'étranger) confiée à un bailli », supra ex. 6.
Dér. de bailli; suff. -age; cf. dès 1184 lat. médiév. bailliagia « autorité du bailli » (Gall. christ.2, XII, col. 59 [a. 1184] ds NIERM.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :84.

bailliage [bajaʒ] n. m.
ÉTYM. 1312, in Godefroy; de bailli.
Hist. Circonscription, juridiction, tribunal du bailli. || Bailliages et sénéchaussées.
0 Votre présence est réclamée à Paris. Le délégué du bailliage d'Auge manque beaucoup dans les rangs de la Noblesse (…)
R. Queneau, les Fleurs bleues, p. 191.
DÉR. Bailliager.

Encyclopédie Universelle. 2012.