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BOBO
BOBO

BOB

L’appellation Bobo est peu claire. Les ethnologues ont alimenté la confusion en distinguant Bobo Oulé ou Tara, Niénigué, Bobo Gbé ou Kian, Bobo Fing, Bobo Dioula. Les Bobo Oulé ainsi que les Niénigué sont des Bwa; ils sont installés au Burkina Faso, au nord-est de Bobo-Dioulasso, au sud et au nord de Dédougou et débordent sur les confins maliens. Quant aux Bobo Gbé que signale l’ethnologue français Maurice Delafosse, ils n’existent pas et sont sans doute des Bwa abusivement différenciés de leurs congénères. Leur langue est de type voltaïque.

Les Bobo Fing, de langue mandé, sont totalement différents des Bwa, et seuls le voisinage et un mode de vie comparable peuvent expliquer l’erreur des ethnologues. Les Bobo Fing s’appellent eux-mêmes Bobo et sont les seuls authentiques Bobo; ils habitent Bobo-Dioulasso et la frontière du Mali. Ce sont des agriculteurs sédentaires qui cultivent le mil et le sorgho et pratiquent un élevage d’appoint. La société bobo est divisée en plusieurs castes endogamiques: les Bobo ou agriculteurs, les griots, les forgerons et les commerçants dioula; seuls ceux-ci sont musulmans. Si les formes de parenté font souvent appel à des liens artificiels (par exemple, l’institution de yaro clà ou mariage entre femmes), la famille étendue constitue une unité de résidence; quant à l’habitation, elle est de forme rectangulaire avec des murs de boue séchée, un toit en terre battue et souvent un mur extérieur défensif. Les lignages locaux constituent des clans qui occupent une position dominante au niveau local. La polygynie est fréquente; le lévirat (mariage obligatoire de la veuve au frère de son mari décédé) ainsi que le sororat (mariage obligatoire d’une femme au mari de sa sœur lorsque celle-ci est décédée ou stérile) sont pratiqués. La structure sociale est relativement égalitaire, bien qu’autrefois l’esclavage ait existé et que subsistent des groupes définis suivant des règles de castes, tels ceux, méprisés, des forgerons et des travailleurs du cuir. Traditionnellement, les Bobo sont animistes, l’islam et le christianisme ayant cependant chacun leurs convertis. Dans les années 1990, les Bobo constituent 7 p. 100 de la population du Burkina Faso, soit 550 000 personnes environ.

bobo [ bobo ] n. m.
• 1440; onomat.
1Lang. enfantin Douleur physique. 3. mal. Avoir bobo. On lui a fait bobo, du bobo.
2Petite plaie insignifiante. Soigner un bobo.

bobo nom masculin (onomatopée) Familier Mal ou petite plaie sans gravité (langage enfantin) : Soigner un bobo.bobo (expressions) nom masculin (onomatopée) Familier Il n'y a pas de bobo, il n'y a pas de dégâts.

bobo
ensemble de populations du Burkina Faso n'ayant aucune unité ethnique ou linguistique: elles parlent des langues nigéro-congolaises appartenant soit au groupe mandé (700 000 personnes), soit au groupe gur.
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bobo
n. m.
d1./d Dans le langage des enfants, mal physique. Avoir bobo.
d2./d Mal bénin. Ce n'est qu'un bobo.
d3./d (Québec) Fam. Toute maladie ou blessure. Parler sans cesse de ses bobos.
Fig. Difficulté, problème. Trouver le bobo, la cause du problème.
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bobo
n. m. Langue du groupe mandé parlée au Burkina Faso et au Mali.

⇒BOBO, subst. masc.
A.— Dans le lang. enfantin. Douleur physique. Avoir bobo, du bobo; faire bobo, du bobo. On entamait une conversation sur les enfants et sur les bobos qui inquiètent tant les mères (ZOLA, Une Page d'amour, 1878, p. 819).
P. ext. (dans le lang. cour.), fam. Mal anodin, blessure ou plaie sans gravité. Un petit bobo; le moindre bobo :
1. Il guérissait, comme en s'amusant, tous les maux; il n'en dédaignait aucun, extirpait le mal de dents et la migraine aussi bien que la phtisie et le cancer; affections incurables et bobos, il les supprimait, sans paraître y attacher la moindre importance; ...
HUYSMANS, L'Oblat, t. 1, 1903, p. 271.
B.— Arg. Dégât, grabuge, risque. Il n'y a pas de bobo. ,,Il n'y a rien à craindre, il n'y a pas de mal`` (CH.-L. CARABELLI, [Lang. pop.] et A. DELVAU, Dict. de la lang. verte, 1866, p. 37) :
2. Voulez-vous que j'arrête sur vingt-cinq mètres, et sans bobo, sans dérapage, sans histoire, sans me mettre en travers, sans même tortiller du derrière?
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 36.
Prononc. :[bobo].
Étymol. ET HIST. — XVe s. (Ch. D'ORLÉANS, Poésies, p. 278, Champ dans GDF. Compl.).
Mot onomatopéique du lang. enfantin à rad. redoublé.
STAT. — Fréq. abs. littér. :85.
BBG. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 400, 434, 441.

1. bobo [bɔbo] n. m.
ÉTYM. 1440; mot onomatopéique enfantin.
1 Fam. (enfantin). Douleur physique. || Avoir bobo. || On lui a fait bobo, du bobo.Exclamatif. || Maman, bobo !Petite plaie; endroit du corps où l'on a mal. || Panser un bobo.
1 Dieu ! que la médecine est belle !
Jugez-en par deux aperçus :
Les bobos sont au-dessous d'elle,
Et les maux graves au-dessus (…)
Pons de Verdun, in Littré.
1.1 Voyons, Guguste, votre analyse des Animaux malades de la peste ?
— Mon papa, il y a la peste dans un pays… c'est une vilaine maladie… on a mal au ventre, on est jaune et on se tortille, n'est-ce pas ?
— Je ne puis pas affirmer que l'on se tortille… je demanderai cela au docteur; mais va toujours.
— Les animaux ne se soucient pas d'avoir la peste… comme nous autres nous n'aimons pas à avoir du bobo ?
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, p. 210.
2 Fig. Mal anodin, sans gravité; douleur qui ne dure pas.
2 Enfin, c'est un homme qui brûlerait sans hésitation le genre humain pour éviter un bobo à ma fille !
G. Leroux, Rouletabille chez Krupp, p. 48.
3 Fig. et fam. (seulement dans un contexte négatif). || Il n'y a pas de bobo, pas de dégât, pas de grabuge, pas de casse; pas de risque.
3 Une mode récente, ça ne se ressuscite pas. Mais une très vieille mode, oubliée depuis longtemps, alors là, pas de bobo : maquillée en nouveauté, elle fait fureur (…)
Roger Ikor, les Fils d'Avrom, « Les eaux mêlées », p. 462.
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2. bobo [bobo] n.
ÉTYM. 2000 (15 juin, in Courrier international); empr. à l'angl. des États-Unis bobo, créé par le journaliste new-yorkais David Brooks en 1999, à partir des deux lettres initiales des mots bourgeois (XVIIIe s.; empr. au français) et bohemian « bohème », répandu par le livre de Brooks : Bobos in Paradise. La formation, purement graphique, tient du sigle et n'est ni syllabique — comme le mot-valise, qui serait dans ce cas bourbo — ni morphologique; elle a été passivement transcrite en français et en d'autres langues.
Anglic. (Aux États-Unis, puis à l'imitation de cette société). Membre d'une catégorie sociale relativement jeune, économiquement aisée et cultivée (« bourgeois »), bénéficiant éventuellement de la « nouvelle économie » mondialisée, mais se voulant attachée culturellement à des valeurs du bien-vivre qualifiées d'authentiques. || Une bobo parisienne.
1 Grâce à la nouvelle économie, fondée sur l'informatique, l'information, l'informel, une élite mondiale (donc américanisée) viendrait de prendre le pouvoir : les Bobos, un mélange de « BOurgeoisie » et de « BOhème » débarrassés des visées réac de celle-là et des tendances subversives de celle-ci.
Cette classe dirigeante tourne le dos aux combats menés au nom des vieilles valeurs pour voguer vers les compromis juteux. Elle marie les inconciliables de nos décennies passées, ne jure que par le « capital intellectuel » et l'« industrie culturelle ». Cette oligarchie à la mine avenante (conservateurs en blue jeans, pirates financiers éclairés…) fait l'objet d'une analyse drolatique de la part d'un journaliste américain sarcastique mais fier d'en être, David Brooks (…)
Antoine Perraud, « Après les yuppies, les Bobos », in Télérama, 17 juin 2000.
2 Les bobos gagnent confortablement leur vie, mais évitent de l'afficher. Les voitures de luxe et les chemises de soie ne font pas partie de leur univers. Le négligé chic serait davantage leur genre. Pour eux, l'argent ne pose pas de problème tant qu'il permet de manger bio, de faire des excursions dans des régions toniques et de signer des chèques en faveur d'associations caritatives.
Françoise Lazare, in le Monde, 20 oct. 2000, p. 11.

Encyclopédie Universelle. 2012.