atermoiement [ atɛrmwamɑ̃ ] n. m.
• attermoyemens 1605; de atermoyer
1 ♦ Dr. Délai accordé à un débiteur pour l'exécution de ses engagements. ⇒ concordat, moratoire.
2 ♦ Par ext. Cour. Action de différer, de remettre à un autre temps. ⇒ ajournement, délai, faux-fuyant, hésitation, tergiversation. Chercher des atermoiements. « Enfin, après mille atermoiements, au printemps dernier, Mlle de Waize avait consenti à la séparation » (Martin du Gard).
⊗ CONTR. Décision.
● atermoiement nom masculin Accord par lequel un débiteur s'engage à payer ses dettes au créancier à termes convenus. ● atermoiement (difficultés) nom masculin Orthographe Avec un seul t et avec un e muet intérieur. Atermoiement correspond à atermoyer, verbe du 1er groupe (comme aboiement correspond à aboyeraussi aboie-ment).
atermoiement
n. m. (Le plus souvent au Plur.) Action d'atermoyer. Décision prise après bien des atermoiements.
⇒ATERMOIEMENT, subst. masc.
DR. COMM. Délai accordé à un débiteur par son créancier pour se libérer de ses dettes ,,au cas d'impossibilité démontrée de payer à échéance``. (CAP. 1936). Synon. concordat amiable (LEMEUNIER 1969) :
• 1. Quant à l'atermoiement fin février et fin avril, M. Victor Hugo ne l'accepte pas. Une affaire ajournée n'est point une affaire finie.
HUGO, Correspondance, 1862, p. 431.
• 2. Des atermoiements échelonnés résultent souvent du concordat en matière de faillite ou de liquidation judiciaire ou des concordats amiables entre créanciers et débiteurs.
CAP. 1936.
SYNT. Atermoiement amiable ou judiciaire (Comm. t. 1 1837), contrat, lettres d'atermoiement (Ac. 1798), moyennant cet atermoiement il a satisfait ses créanciers (Ibid.).
— P. ext., souvent au plur. Action de différer, retarder; hésitation, tergiversation :
• 3. Quels ménagements n'avons-nous pas eus pour ce Jaurès; quels atermoiements; quels désarmements nous-mêmes. Quels délais ne lui avons-nous pas accordés. Quelles rémissions; quels ajournements.
PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1296.
• 4. Mais comme il faut choisir, et parce que le recours à la force rend stupide, il y a beau temps que les violents sont menés par les négociateurs; les replis, les détours, les hésitations, les atermoiements, au cours de cette victoire inévitable de ceux qui savent composer, c'est ce qui fait le tissu de l'histoire.
ALAIN, Propos, 1934, p. 1214.
• 5. L'événement a levé ce qu'il pouvait rester de doutes et montré la sagesse de cet atermoiement, alors que la précipitation risquait de tout compromettre.
GIDE, Journal, 1943, p. 241.
SYNT. Des atermoiements sans fin, des atermoiements successifs, chercher des atermoiements.
PRONONC. ET ORTH. :[]. Pour l'orth. de atermoiement, Ac. (en dernier lieu éd. de 1878) offre la var. atermoîment (cf. de même GATTEL 1841, Nouv. Lar. ill., Pt Lar. 1906, QUILLET 1965).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. [1605 HERNANDEZ DE SANTIAGO, Considérations I, 339, d'apr. Fr. mod., t. 5, p. 70]; 1609 dr. attermoyemens « délai accordé à un débiteur par ses créanciers » (Recueil général des anciennes lois françaises, édit. mai 1609, éd. Isambert et Taillandier, Paris 1829, t. 15, p. 351 : Defendons aussi à ceux qui sont véritablement créanciers [...] de faire aucuns accords, contrats ni attermoyemens ausdits banquerouttiers et leurs entremetteurs, mais les poursuivre par les voyes de justice); forme atermoiement dep. Ac. 1740; atermoîment ds Ac. 1798 et 1878; 2. 1848 p. ext. atermoiement « délai, action de différer » (CHATEAUB., Mém. O.-T., 4, 9 ds ROB. : D'un autre côté, on tire de l'extrême jeunesse des raisons d'atermoiements; quand on a beaucoup de temps à dépenser, on se persuade qu'on peut attendre).
Dér. du rad. de atermoyer; suff. -ment1.
STAT. — Fréq. abs. littér. :50.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859. — CAP. 1936. — Comm. t. 1 1837. — LEMEUNIER 1969. — RÉAU-ROND. 1951.
atermoiement [atɛʀmwamɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1740; attermoyemens, 1605; de atermoyer, et -ment.
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1 Dr. Délai accordé à un débiteur pour l'exécution de ses engagements. ⇒ Concordat, grâce.
2 (Souvent au plur.). Littér. ou style soutenu. Action de différer, de remettre à un autre temps. ⇒ Ajournement, délai, faux-fuyant, hésitation, remise, retard, tergiversation. || Chercher des atermoiements, des atermoiements sans fin.
1 D'un autre côté, on tire de l'extrême jeunesse des raisons d'atermoiements; quand on a beaucoup de temps à dépenser, on se persuade qu'on peut attendre.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, IV, 9.
2 À force de précautions, d'atermoiements, et avec cette manie de réserver toujours pour de plus dignes temps le meilleur, il me semble que tout encore reste à dire et que je n'ai fait jusqu'à présent que préparer.
Gide, Journal, 21 janv. 1917.
3 Enfin, après mille atermoiements, au printemps dernier, Mlle de Waise avait consenti à la séparation.
Martin du Gard, les Thibault, IV, 7.
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CONTR. Hâte, précipitation; décision.
Encyclopédie Universelle. 2012.