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assoupi

assoupi, ie [ asupi ] adj.
XVIe; de assoupir
1À demi endormi. somnolent. Un malade assoupi.
2Fig. (choses) Affaibli, apaisé. « des passions plutôt assoupies qu'éteintes » (P.-L. Courier). « Un monde de ténèbres ou de feux assoupis » (Bosco).
⊗ CONTR. Éveillé. Exalté, excité.

⇒ASSOUPI, IE, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de assoupir.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant d'une pers., d'un coll. ou d'une partie du corps] À moitié endormi. À demi assoupi, profondément assoupi, sembler assoupi :
1. ... — flairant son arrivée, deux grands lévriers blancs, couchés sur le tapis, hument l'air autour d'eux, lèvent leur longue tête, poussent entre leurs dents une plainte inquiète, et puis retombent assoupis.
T. GAUTIER, Albertus, 1833, p. 166.
LITT. [En parlant d'un animé concr., personnifié] :
2. À cette heure matinale, la chambre défaite, assoupie encore et pleine du désordre de la nuit, avait une intimité souriante.
ZOLA, Une Page d'amour, 1878, p. 991.
B.— P. ext. [En parlant d'un bruit, d'une couleur, d'un élément de la nature, etc.] Rendu, devenu plus faible, moins vif; atténué :
3. Oui, et ce bruit d'eau lointaine, tantôt puissant et tantôt assoupi : le souffle de la forêt...
COLETTE, La Vagabonde, 1910, p. 159.
C.— Au fig.
1. [En parlant d'un inanimé abstr.] Affaibli, atténué. Réveiller des passions assoupies. Une affaire assoupie. Affaire difficile réglée au mieux et dont on ne parle plus.
2. [En parlant d'une pers. ou d'un coll.] Qui est inactif, sans énergie, endormi au point de vue moral, intellectuel :
4. Ce n'est pas à des classes nonchalantes et assoupies, c'est à des classes agissantes, prévoyantes, hardies que le prolétariat doit arracher leur privilège.
JAURÈS, Ét. socialistes, 1901, p. 88.
III.— Emploi subst. Personne qui est plongée dans un demi-sommeil. Les assoupis se réveillent.
PRONONC. :[asupi].
STAT. — Fréq. abs. littér. :549. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 772, b) 968; XXe s. : a) 1 003, b) 553.

Encyclopédie Universelle. 2012.