armature [ armatyr ] n. f.
• 1282; lat. armatura
1 ♦ Assemblage de pièces de bois ou de métal qui sert à maintenir les diverses parties d'un ouvrage de charpente, de maçonnerie, qui consolide une matière fragile. ⇒ charpente; carcasse, échafaudage. Armature d'un vitrail. ⇒ 2. treillis. Armature du béton : barres et fils d'acier que l'on place dans les coffrages. — Soutien-gorge à armature. — Phys. Plaques, lames métalliques d'un condensateur électrique, d'un électroaimant.
2 ♦ Fig. Ce qui sert à maintenir, à soutenir. « Nous avions renié toute métaphysique, mais nous étions encore soutenus par la vieille armature morale » (Duhamel). ⇒ base, charpente, fondation, ossature, soutien, support.
3 ♦ Mus. Ensemble des altérations (dièses et bémols) placées à la clé pour indiquer la tonalité du morceau. ⇒ armure.
● armature nom féminin (latin armatura, de armare, armer) Assemblage, en général métallique, destiné à maintenir ensemble, à renforcer ou à soutenir les différentes parties d'un tout : L'armature d'un abat-jour. Ce qui maintient, soutient ; base d'une organisation : Entreprise qui a une solide armature financière. Partie rigide qui sous-tend la toile d'une tente. Bâtiment et Travaux publics Ferraillage du béton armé. Électricité Dans un condensateur, chacun des deux conducteurs séparés par le diélectrique. Dans un électroaimant, pièce magnétique qui peut se déplacer sous l'action magnétique de l'électroaimant. Habillement Tout ce qui renforce une partie de vêtement ou de sous-vêtement, de façon à soutenir ou à maintenir. Musique Ensemble des altérations du ton d'un morceau. Sculpture Assemblage de pièces de soutien, souvent en métal, constituant le squelette d'une statue en argile, en plâtre, etc. Vitrail Ensemble de pièces métalliques (plombs exclus) assurant l'assemblage et le soutien d'un vitrail. ● armature (expressions) nom féminin (latin armatura, de armare, armer) Armature de protection, pièce en matériau magnétique placée entre les pôles d'un aimant permanent pour réduire la réluctance du circuit magnétique ou pour protéger l'aimant d'une désaimantation accidentelle. ● armature (synonymes) nom féminin (latin armatura, de armare, armer) Assemblage, en général métallique, destiné à maintenir ensemble, à renforcer...
Synonymes :
- carcasse
- ossature
Musique. Ensemble des altérations du ton d'un morceau.
Synonymes :
- armure
armature
n. f.
d1./d CONSTR Ensemble d'éléments destinés à accroître la rigidité d'une pièce, d'un ouvrage ou d'un matériau.
— Spécial. Ensemble des éléments incorporés au béton armé pour accroître sa résistance à la traction et à la flexion.
d2./d Fig. Ce qui constitue l'élément essentiel, le soutien. L'armature d'une société, d'une politique.
d3./d ELECTR Pièce conductrice d'un électroaimant ou d'un condensateur.
d4./d MUS Ensemble des altérations (dièses et bémols) placées à la clef et indiquant la tonalité du morceau. Syn. armure.
⇒ARMATURE, subst. fém.
A.— TECHNOL. (archit., maçonn., etc.). Assemblage d'éléments divers qui servent à soutenir les différentes parties d'un ensemble. Synon. carcasse, ossature.
— En partic., B.-A., SCULPT. Armature d'une statue. Ensemble des pièces métalliques servant de support.
— GÉOL. Croûte qui enveloppe certains fossiles organiques (d'apr. GUÉRIN 1892, DG).
B.— Au fig. ou p. métaph. Ce qui fait la solidité de quelque chose; ce qui fait qu'une chose garde sa cohésion :
• 1. ... l'esprit chrétien n'est plus, dans ses manifestations figurées, qu'une chose tourmentée dont les supports se dérobent, dont l'armature se disloque, dont les profils disparaissent sous la profusion de l'ornement.
É. FAURE, L'Esprit des formes, 1927, p. 240.
• 2. Pas de religion, pas de tradition, pas d'éducation, pas de respect de soi, aucune armature.
MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, p. 1171.
• 3. L'école forge l'armature du moi. Elle extériorise : absorbée dans la découverte des choses, la conscience de l'enfant est alors moins introspective que jamais; la timidité disparaît souvent.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 540.
♦ LITT. Armature du drame, de l'intrigue, d'une œuvre, d'un récit, du style, d'une langue :
• 4. Un sonnet lui-même a besoin d'un plan et la construction, l'armature, pour ainsi dire, c'est la plus importante garantie de la vie mystérieuse des œuvres de l'esprit.
BAUDELAIRE, Nouvelles Histoires extraordinaires, trad. d'E. Poe, 1857, p. 17.
• 5. Mon frère et moi avons fait une étude assidue, continue du bref prosateur latin [Tacite], cherchant à introduire l'os de sa phrase dans notre langue un peu molle, un peu fluente. Et, en cela, nous ne faisions que marcher à la suite de Bossuet, qui a prêché quelque part que le latin devait faire l'armature de la langue française, et dont, au reste, les plus puissantes phrases sont du latin translaté en français.
E. DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, p. 66.
— En partic., MILIT. Point de force d'une position. Armature militaire :
• 6. La cote 196, armature de la deuxième position ennemie, fut enlevée de haute lutte par le 51e régiment d'infanterie...
JOFFRE, Mémoires, t. 2, 1931, p. 60.
— Spéc., MUS. Réunion des dièses ou des bémols qui se trouvent à la clef :
• 7. On a donc appelé armure et aussi armature de la clef les altérations constitutives nécessaires à la formation d'une gamme ou d'un ton.
ROUGNON 1935, p. 18.
DÉR. Armaturé, ée, adj. Qui est soutenu par une armature.(1946, J. DE LA VARENDE, Dans le goût espagnol, p. 133; suff. -é).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1508-17 « armure » (FOSSETIER, Chron. Marg., ms. Brux. 10512, X, v, 21 ds GDF. : Chevaliers de legiere armature) — XVIe s. ds HUG.; 2. emplois techn. a) 1694 archit. (CORNEILLE); b) 1752 géol. (Trév.); c) 1838 mus. (Ac. Compl. 1842).
Empr. au lat. armatura (armure); 2 p. anal. avec 1.
STAT. — Fréq. abs. littér. :192.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BADER-TH. 1962. — BARB.-CAD. 1963. — BAULIG 1956. — BÉL. 1957. — BOUILLET 1859. — BRÉZ. 1969. — BRÉZ. Pierre 1968. — CHABAT t. 1 1875. — CHESN. 1857. — Électron. 1963-64. — GUILB. Aviat. 1965. — JOSSIER 1881. — LAITIER 1969. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. Biol. t. 1 1970. — Mots rares 1965. — NOËL 1968. — NYSTEN 1824. — PLOWERT 1968 [1888]. — POIGNON 1967. — PRIVAT-FOC. 1870. — ROUGNON 1935. — SIZ. 1968. — UV.-CHAPMAN 1956. — VIOLLET 1875.
armature [aʀmatyʀ] n. f.
ÉTYM. 1282, en archit., in Arveiller; « armure », début XVIe; lat. armatura « armure », de arma. → Arme.
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I Anciennt. Armure (propre et fig.).
1 Sans l'armature de prudence (…) le dieu Mars ne saurait conduire ses batailles.
J. Lemaire de Belges, Trois livres des Illustrations des Gaules…, p. 102.
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II
1 Bâti servant à consolider une matière fragile ou souple. || Soutien-gorge à armature. — Spécialt. Assemblage de pièces de bois ou de métal qui servent à maintenir les diverses parties d'un ouvrage de charpente, de maçonnerie, etc. ⇒ Carcasse, charpente. || L'armature d'une voûte. ⇒ Cintre, échafaudage. || Armature d'un vitrail, ensemble des tringles de fer qui le soutiennent. ⇒ Treillis. || Armature de sculpture : carcasse de fer qui maintient la matière fragile de la maquette. || Armature du béton : barres et fils d'acier que l'on place dans les coffrages. ⇒ Béton.
♦ Phys. Ensemble des pièces, plaques, lames métalliques d'un électro-aimant, d'un condensateur électrique.
2 Fig. Ce qui sert à maintenir, à soutenir. || Une solide armature. ⇒ Base, charpente, échafaudage, fondation, ossature, soutien, support. || L'armature d'un roman, d'un drame. — Une armature intellectuelle, morale, psychologique. || L'armature économique, financière d'un pays. ⇒ Structure.
2 Toute époque a son armature, une hiérarchie, des classes, des administrations.
A. Maurois, Études littéraires, t. II, p. 147.
3 Celui qui obéit trouve légitime la sévérité de celui qui commande, si cette dureté donne à la vie une armature stable et solide.
A. Maurois, Études littéraires, t. II, p. 259.
4 Il n'en allait pas moins qu'une très belle classe judiciaire s'était, cinq siècles, créée et maintenue, en France, qui n'avait son équivalent en aucun autre pays, parce que les traditions, transmises de père en fils, lui constituaient une solide armature.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, t. III, 10.
5 (…) le crédit des États reposait sur une armature financière que les contemporains estimaient devoir durer toujours.
André Siegfried, l'Âme des peuples, I, 1.
6 (…) nous avions renié toute métaphysique, mais nous étions encore soutenus par la vieille armature morale.
G. Duhamel, le Voyage de P. Périot, X.
7 Conscient que sa religion était sa plus solide armature, le peuple élu accomplit, dans l'exil, un effort remarquable de fidélité.
Daniel-Rops, Jésus en son temps, IV, 1.
3 Spécialt. || Armature d'une pompe : ensemble des pièces qui servent à faire monter l'eau.
4 Mus. Ensemble des dièses et des bémols placés à la clef pour indiquer la tonalité du morceau. — On dit aussi armure.
5 Croisement des fils de chaîne et de trame (d'un tissu). ⇒ Armure.
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DÉR. Armaturer.
Encyclopédie Universelle. 2012.