amputé, ée [ ɑ̃pyte ] adj. et n.
• de amputer
♦ Qui a subi une amputation. ⇒ mutilé. — N. Un amputé du bras.
● amputé, amputée adjectif et nom Qui a subi une amputation.
amputé, ée
adj. et n. Se dit d'une personne qui a subi l'ablation d'un membre ou d'un segment de membre.
|| Subst. Un amputé du bras.
⇒AMPUTÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de amputer.
II.— Emploi adj.
A.— [Appl. à un être vivant, à ses membres, à ses organes] Qui a subi une amputation :
• 1. ... on ne se trouverait pas plus avancé pour expliquer, par exemple, comment les rudiments des organes se coordonnent et s'associent, en marchant à la rencontre les uns des autres dans la formation de l'embryon par épigénèse, ou comment se régénère le membre amputé de l'écrevisse avec la même forme et les mêmes pièces que le membre primitif.
A. COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 200.
— Par métaph. :
• 2. J'ai mis toute mon énergie à renoncer aux choses, à extirper en moi les prétentions, à me réduire à rien, pour être moins vulnérable. — Depuis, les cicatrices de tous ces désirs amputés saignent parfois dans mon cœur, mais il ne s'ensuit que de la souffrance.
H.-F. AMIEL, Journal intime, 1866, p. 295.
B.— Au fig.
1. [Appl. à une pers.] Amputé de qqc. :
• 3. Il scandalisait ses pudeurs, bouleversait de théories extravagantes sa foi aveugle de vieil ingénu, tant que le pauvre homme, parfois, aimait mieux lui céder la place, déserter son cher bureau, et jusqu'au soir s'en aller traîner par les rues, désorienté, hébété, amputé de ses habitudes.
G. COURTELINE, Messieurs les ronds-de-cuir, 1893, 2e tabl., 1, p. 57.
Rem. On est amputé d'un membre, d'une partie du corps, d'une faculté; de qqc. de vital, d'utile. Dans l'ex. suiv. l'obj. second. désigne except. une chose dont on veut être débarrassé :
• 4. Et c'était encore autre chose, une chose profonde, ignorée d'elle, qui montait du fond de son être : le besoin d'en finir, d'effacer la paternité en supprimant le père, la joie sauvage de se dire qu'elle en sortirait comme amputée de sa faute, mère et seule maîtresse de l'enfant...
É. ZOLA, La Débâcle, 1892, p. 531
— Rare. Amputé de qqn :
• 5. Le docteur ne savait pas si, pour finir, Tarrou avait retrouvé la paix, mais dans ce moment tout au moins, il croyait savoir qu'il n'y aurait jamais plus de paix possible pour lui-même, pas plus qu'il n'y a d'armistice pour la mère amputée de son fils ou pour l'homme qui ensevelit son ami.
A. CAMUS, La Peste, 1947, p. 1456.
2. [Appl. à une chose] :
• 6. La terreur de Veuillot est si grande, que les débats coupent et rognent tout ce qu'il peut y avoir de galantin dans la critique des débats. Ainsi Rigault, le jeune dieu du journal, a eu cette semaine un article amputé et Barrière s'est vu renvoyer son article sur les mémoires de Lauzun.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, juin 1858, p. 487.
III.— Emploi subst. Celui, celle qui a subi une amputation :
• 7. Charles la considérait avec le regard trouble d'un homme ivre, tout en écoutant, immobile, les derniers cris de l'amputé qui se suivaient en modulations traînantes, coupées de saccades aiguës, comme le hurlement lointain de quelque bête qu'on égorge.
G. FLAUBERT, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 23.
STAT. — Fréq. abs. litt. :124.
Encyclopédie Universelle. 2012.