affouillement [ afujmɑ̃ ] n. m.
• 1835; de affouiller
♦ Action de creusement des eaux, due à la butée des courants sur une rive, aux remous et tourbillons sur les piles de pont, les jetées, etc.; dégradation ainsi produite. « l'affouillement profond de la côte » (Hugo).
● affouillement nom masculin (de affouiller) Action de creusement due aux remous et aux tourbillons engendrés dans un courant fluvial ou marin butant sur un obstacle naturel (rive concave des méandres) ou artificiel (pile de pont, jetée), ou à l'activité des animaux benthiques.
affouillement
n. m. Enlèvement localisé de matériau meuble par un courant ou un remous de l'eau. Affouillement des berges.
⇒AFFOUILLEMENT, subst. masc.
A.— GÉOLOGIE
1. Action localisée des courants d'eau qui fouillent et érodent le lit ou les berges d'une rivière, ou dégradent les ouvrages d'art qui les bordent (piles de pont, quais, etc.).
2. Dégradation qui en résulte :
• 1. Le rocher, abrupt extérieurement, et inabordable, était évidé en dedans. Il avait des galeries, des puits et des chambres comme le tombeau d'un roi d'Égypte. Cet affouillement était un des plus compliqués parmi ces dédales, travail de l'eau, sape de la mer infatigable.
V. HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, p. 278.
• 2. ... la seconde [partie], moyenne, où domine l'affouillement, œuvre du cours d'eau concentré dans son couloir; ...
A. DE LAPPARENT, Abrégé de géologie, 1886, p. 24.
• 3. ... dans les terrains meubles, l'affouillement produit par le courant d'eau ajoute son action à celle du trépan...
J.-N. HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, p. 146.
— P. ext. Dégradation, trou, cavité produits dans le sol par un agent quelconque :
• 4. Il y a dans le sol, ici, plusieurs couches de morts, et en beaucoup d'endroits l'affouillement des obus a sorti les plus anciennes et les a disposées et étalées par-dessus les nouvelles.
H. BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 295.
B.— ARM. Dégradation produite dans l'âme des bouches à feu par les gaz de la poudre.
Rem. Attesté ds LITTRÉ, Lar. 19e Suppl., Nouv. Lar. ill., DG, Lar. 20e et Lar. encyclop.
Prononc. :[]. LITTRÉ transcrit encore le mot avec l mouillé : a-fou-lle-man.
Étymol. ET HIST. — 1835 « action de creusement des eaux; dégradation causée par les eaux... » (Maison Rustique du XIXe s., t. 1, p. 128 : ce fleuve [le Rhin] fait des affouillemens sur l'un des bords, tandis que sur l'autre il abandonne une partie des terres).
Dér. de affouiller; suff. -ment1.
STAT. — Fréq. abs. litt. :3.
BBG. — BARB.-CAD. 1963. — BATTRO 1966. — BÉL. 1957. — BLANCHE 1857. — BOISS.8. — CHABAT t. 1 1875. — GRUSS 1952. — LE CLÈRE 1960. — PLAIS.-CAILL. 1958.
affouillement [afujmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1835; de affouiller.
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♦ Didact. (géogr., agric.). Action de creusement des eaux, due à la butée des courants sur une rive, aux remous et tourbillons sur les piles de pont, les jetées, etc.; dégradation causée par les eaux aux ouvrages d'art (piles de pont, quais…). || Les affouillements s'opposent à l'alluvionnement, aux atterrissements. ⇒ aussi Ablation.
0 De là un bizarre martellement des falaises, et l'affouillement profond de la côte.
Hugo, l'Archipel de la Manche, VI.
♦ Par ext. || L'affouillement de la terre, du sol par le ruissellement. || « L'affouillement des obus » (Barbusse), produit par les obus.
Encyclopédie Universelle. 2012.