admis, ise → admettre
● admis, admise nom Candidat reçu à un examen, à un concours dans une école, etc.
admis, ise
adj.
rI./r
d1./d Reçu (dans une société, un groupe) après agrément. Personne admise dans un cercle très fermé.
|| Reçu à un concours, un examen. Candidat admis à une grande école.
d2./d Reçu, autorisé à entrer (dans un lieu). Les animaux ne sont pas admis.
d3./d Admis à: autorisé à. être admis à faire valoir ses droits à la retraite.
rII./r
d1./d Accepté, reconnu pour valable, pour vrai. C'est l'opinion communément admise.
d2./d Permis par l'usage; autorisé. Un tel comportement ne saurait être admis ici.
d3./d Qui a pénétré dans une enceinte close. Les gaz admis dans un cylindre.
⇒ADMIS, ISE, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de admettre.
II.— Adj. [S'applique à un nom de pers. ou de chose] Qui est accueilli ou reçu.
A.— Emploi gén. [Appliqué à une pers.] Accueilli, qu'on laisse habituellement entrer dans un lieu public ou privé. Synon. reçu :
• 1. Pourquoi cette aversion pour une enfant pleine de candeur, élevée rigidement, et qui a été toute sa vie un modèle d'austérité? Je l'ignore, et ne peux m'en rendre compte même aujourd'hui. Du moment que la mère était admise et acceptée, pourquoi la fille était-elle honnie et repoussée?
G. SAND, Histoire de ma vie, t. 2, 1855, p. 295.
B.— [Appliqué à l'inanimé] Domaine intellectuel et philos. Reconnu généralement comme vrai, ou comme réel :
• 2. De même qu'il faut admettre des racines logiques, ou des mots indéfinissables et qui servent à définir les autres, de même il doit y avoir des principes ou des axiomes admis sans démonstration, et qui servent de base à toutes les démonstrations ultérieures.
A. COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 371.
• 3. Pour que la société ne croule pas, il lui faut un principe de cohésion, par conséquent une croyance commune, des principes admis et indiscutés, une série d'axiomes pratiques et d'institutions que ne bouleverse pas chaque caprice de l'opinion du jour. En mettant tout en question, on compromet tout. Le doute est le complice de la tyrannie.
H.-F. AMIEL, Journal intime, 13 déc. 1866, p. 541.
• 4. Je crois que l'homme ne peut procéder dans son raisonnement jamais que par syllogisme, c'est-à-dire du connu à l'inconnu. L'homme ne cherche que des principes qui régissent les cas particuliers. Le cas est très simple quand on part d'un principe connu ou admis; on déduit par un simple syllogisme. Mais quand on part de l'inconnu, c'est-à-dire d'un cas particulier pour aller à la recherche d'un principe inconnu, le raisonnement n'est plus possible à moins qu'on ne suppose connue une proposition qui ne l'est pas. C'est là le rôle de l'hypothèse; autrement il n'y aurait plus de raisonnement possible.
C. BERNARD, Principes de médecine expérimentale, 1878, p. 210-211.
• 5. Le mauvais temps, le travail m'empêchent cette année d'observer, comme je fis trois ans durant, les pinsons qui peuplent mon jardin. À présent qu'ils sont plus nombreux l'observation du reste est moins facile. Un seul couple d'abord nichait dans le buisson près du banc où j'avais accoutumé de m'asseoir. Couple? Non; c'était un ménage à trois. Longtemps je refusai de m'en convaincre, tenant pour admise, pour certaine, la haine des mâles rivaux; mais je fus pourtant bien forcé d'en convenir : ...
A. GIDE, Journal, 1911, p. 336.
• 6. Avoir recours au dictionnaire de l'Académie, cela paraît le fait de personnes mal informées, de parvenus, de nouveaux-riches, d'étrangers. Ou bien on le regarde comme un recueil de curiosités. On y trouverait des mots et des sens « admis » au moment où ils disparaissent, et d'autres rejetés comme désuets, qui sont encore bien en vie. En somme, « ce n'est pas sérieux ». Cette recherche inquisitoriale, ces proscriptions, n'ont valu que pour un temps, celui de l'épuration et de la fixation de la langue classique; ...
V. LARBAUD, Journal, déc. 1934, p. 339.
• 7. J'ai toujours eu de l'hostilité pour les célébrités, mais cette époque de ma vie m'a rendu odieux tout ce qui est acquis, admis, déjà découvert, bien que ces pauvres gens célèbres souvent n'en peuvent mais, et sont célèbres parce qu'ils sont mieux que d'autres.
E. TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 305.
Rem. Princ. syntagmes rencontrés : axiomes admis; principes -; sens -; conclusions admises; notions admises.
III.— Substantif
A.— Candidat reçu à un concours ou à un examen :
• 8. Sans autres ressources que celles de mon travail et de mon mérite, je fus reçu agrégé d'histoire et de géographie au concours de 1880. Un grand concours. Sur les treize admis, il y eut des noms qui depuis sont devenus illustres : Jullian, Bourgeois, Auerbach...
P. BENOIT, L'Atlantide, 1919, p. 141.
B.— PHILOS., lang. cultivée. Vérité admise, idée généralement reçue :
• 9. Une révision des valeurs est utile à un certain âge; mais il faut une singulière liberté d'esprit pour se dégager de l'admis. Je connais des intelligences subtiles, profondément capables d'apprécier pleinement, finement, dans une œuvre, les qualités qu'on leur signale, mais incapables aussi bien d'en découvrir de nouvelles que d'inventer des raisons de moins admirer des œuvres depuis longtemps prônées.
A. GIDE, Journal, 1929, p. 912.
Encyclopédie Universelle. 2012.