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absurdement

absurdement [ apsyrdəmɑ̃ ] adv.
• 1549; de absurde
D'une manière absurde. Il s'est absurdement conduit.

absurdement adverbe De façon absurde.

⇒ABSURDEMENT, adv.
D'une manière absurde :
1. Encore faut-il, pourtant, que cela ne dégénère pas trop ouvertement en folie. Encore faut-il, quand on abuse, même le plus absurdement, qu'on puisse feindre au moins d'avoir été trompé.
G. CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, p. 380.
2. — O Georges, combien nous avons été tous les deux ridicules! Cela fait pitié! Voilà que nous nous étions absurdement fiancés afin d'être mari et femme, comme s'il y avait encore une place pour nous entre les hommes.
P. CLAUDEL, L'Otage, 1911, III, 2, p. 286.
3. ... comme précisément j'étais très faible, n'ayant rien mangé depuis cinq jours, et ne me tenais plus en main, j'ai absurdement, vainement et incroyablement exagéré la prévalence de mon exécution sur celle de C.
A. GIDE, Journal, 1929, p. 950.
4. Ses yeux d'une humidité lumineuse et hagarde, son visage livide, endormi en une sorte de détente sereine lui donnaient un air de langueur et presque de bonheur vague, absurdement déplacé, invraisemblable et un peu fou.
J. MALÈGUE, Augustin ou Le Maître est là, t. 2, 1933, p. 344.
Stylistique — Absurdement, qui s'applique aux domaines du raisonnement, de la parole et de l'action, est relativement rare; la lang. commune lui préfère bêtement, idiotement, stupidement, ou même la périphrase d'une façon absurde. Détaché en tête de phrase, il prend volontiers une valeur expr. :
5. On comprend la passion désespérée avec laquelle il étreint l'enfant adoptif. Absurdement, il veut l'enlever.
R. ROLLAND, Beethoven, t. 1, 1903, p. 187.
Dans qq. rares ex. l'adv., qui s'applique habituellement à un défaut, est associé à une qualité (poussée à l'excès) et exprime alors une attitude délibérément à contre-courant :
6. Elle désirait même qu'il l'accompagnât à l'office religieux : mais il était si absurdement sincère qu'il ne voulait plus mettre les pieds dans une église, depuis qu'il ne croyait plus.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, p. 332.
7. Et c'est pourquoi, au contraire de ce que croient ceux que je n'aime pas, et qui ne me jugent que sur mon non-amour pour eux, je suis quelqu'un de fidèle, d'absurdement fidèle :seulement c'est à ceux que j'aime, et non à ceux que je n'aime pas, que je suis absurdement fidèle.
H. DE MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 922.
Dans l'ex. suivant, par le rapprochement expr. de 2 termes antinomiques (oxymoron), l'adv. colore d'une nuance péj. un adj. traditionnellement laud. :
8. Pourquoi, au lieu de continuer à vivre en garçon, s'était-il précipité si jeune dans un mariage absurdement raisonnable?
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 347.
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1549 (R. ESTIENNE, Dict. françois-lat. : absurdement, absurde, inepte).
Dér. de absurde; suff. -ment.
STAT. — Fréq. abs. litt. :70.

absurdement [apsyʀdəmɑ̃] adv.
ÉTYM. 1549, R. Estienne; de absurde.
D'une manière absurde. || Se conduire absurdement. || Parler, répondre absurdement. || Il s'est absurdement trompé. || Être absurdement honnête, raisonnable (dans une circonstance qui commanderait de ne pas l'être).

Encyclopédie Universelle. 2012.