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abréviation

abréviation [ abrevjasjɔ̃ ] n. f.
• v. 1450; « texte abrégé » 1375; bas lat. abbreviatio
1Vx Abrégement (de temps).
2Retranchement de lettres dans un mot, de mots dans une phrase pour écrire plus vite ou prendre moins de place. Abréviation de Mademoiselle en Mlle, de kilomètre en km, de c'est-à-dire en c.-à-d.
Mot écrit en abrégé. L'abréviation se prononce toujours comme le mot entier. Liste des abréviations.
3Par ext. Expression, mot abrégé à l'oral. acronyme, aphérèse, apocope, sigle.

abréviation nom féminin (bas latin abbreviatio) Réduction graphique d'un mot ou d'une suite de mots ; mot résultant de cette réduction : L'abréviation de « kilogramme » est « kilo ». Signe ou caractère conventionnel destiné à simplifier l'écriture et la lecture musicales. ● abréviation (synonymes) nom féminin (bas latin abbreviatio) Réduction graphique d'un mot ou d'une suite de mots ; mot...
Synonymes :
- sigle

abréviation
n. f.
d1./d Retranchement de lettres dans un mot, de mots dans une phrase, pour gagner en rapidité, en espace. Abréviation de "ce qu'il fallait démontrer" en C.Q.F.D.
d2./d Mot, groupe de mots abrégés. Aucune abréviation ne doit figurer dans un acte juridique.

⇒ABRÉVIATION, subst. fém.
I.— Action d'abréger.
A.— [Le subst. est suivi d'un compl. introduit par la prép. de]
DR. Abréviation du délai, de la procédure  :
1. Plus d'instructions, plus d'interrogatoires, (...) Il reconnaissait dans l'abréviation de la procédure les vrais caractères de cette justice salutaire...
A. FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, p. 258.
MATH., LING., PSYCHANAL. :
2. ... les géomètres (...) ont assez fréquemment, recours à l'artifice inverse, qui est de supposer, pour l'abréviation et la commodité des calculs, une continuité fictive là où il y a réellement discontinuité. Ils n'obtiennent ainsi qu'une approximation des vrais résultats, ...
A. COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, p. 312.
3. Il est plein d'admiration pour la langue chinoise, qu'il dit être faite seulement par le choc des idées, avec la suppression ou la sévère abréviation de toutes les inutilités des langues occidentales.
E. ET J. DE GONCOURT, Journal, juillet 1892, p. 274.
4. Ainsi s'expliquerait la « condensation » ou abréviation du contenu latent, le « déplacement », par lequel la charge affective d'une représentation se transporte sur un objet de moindre importance affective, en même temps que celui-ci remplace le précédent, ...
P. RICŒUR, Philosophie de la volonté, 1949, p. 359.
Rem. L'abréviation par la suppression (ex. 3) de certains éléments permet la « condensation » au sens où la psychanalyse emploie ce mot (ex. 4), mais peut aussi être responsable d'un autre côté d'une certaine approximation (ex. 2).
B.— Spéc. Procédé par lequel on obtient une représentation graphique tronquée, mais suffisamment claire, d'un signe plus long.
LING. Mode de réduction des mots savants (techn., sc., admin.) passés dans la lang. commune, fam. ou pop. :
5. Abréviation. On emploie d'ordinaire ce terme pour désigner une réduction graphique (ainsi etc. pour et caetera), en réservant le terme d'abrégement à ce qui est une réduction réelle, ...
MAR. Lex. 1961, p. 12.
Rem. Certains linguistes emploient le mot abréviation au sens d'« abrégement » :
6. Le mode d'abréviation le plus usuel est celui qui ne conserve d'un recomposé que ses deux ou trois premières syllabes : métro (de métropolitain) ... stylo (stylographe) ...
H. MITTERAND, Les Mots français, 1963, p. 64.
MUS. Procédé de notation musicale consistant à employer des signes spéciaux évitant l'écriture répétée de notes ou séquences de notes identiques :
7. La ligne horizontale est un signe d'abréviation [en harmonie] pour remplacer le chiffre... elle indique que l'accord représenté par ce chiffre doit se prolonger sur les diverses notes de basse qui succèdent à celle sur laquelle il était placé.
F. BAZIN, Cours d'harmonie, 1857, p. 8.
TYPOGRAPHIE :
8. L'abréviation consiste dans le retranchement de plusieurs lettres finales ou médianes remplacées ou non par un point, en une combinaison de chiffres et de minuscules et même de supérieures, et par la substitution de lettres et de signes particuliers.
E. LECLERC, Nouveau manuel complet de typographie historique, 1897, p. 155.
II.— Représentation ou signe obtenu par abréviation.
LING., GRAMM., TYPOGR. :
9. Si on aperçoit de nombreuses lacunes dans les raisonnements de l'empereur, et surtout dans la suite de ses développements, c'est qu'à Sainte-Hélène je consignais en hâte, me fiant sur ma mémoire pour développer en temps opportun, ou bien je me contentais encore d'abréviations, de signes hiéroglyphiques;...
E.-D. LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 968.
10. ... elle s'y accoutuma, déchiffra ces caractères, comprit les abréviations et les contractions, sut deviner les tournures et les mots vieillis; et elle finit par lire couramment.
É. ZOLA, Le Rêve, 1888, p. 25.
Rem. L'ex. cité pour la typogr. sous I B peut également convenir pour illustrer l'emploi II. En mus. abréviation désigne également un signe d'abréviation.
PEINTURE :
11. Parce qu'il lui est arrivé de synthétiser en abréviations excessives, et parfois un peu gauches, des formes et des mouvements, on a dit sur tous les tons que Puvis de Chavannes ne savait pas dessiner.
A. MICHEL, Sur la peinture française au XIXe s., 1928, p. 223.
Rem. Dans l'ex. suivant abréviation semble signifier « échantillon incomplet, mais suffisant » :
13. M. Yonkind (sic) ... a déposé quelques planches... singulières abréviations de sa peinture, croquis que sauront lire tous les amateurs habitués à déchiffrer l'âme d'un artiste dans ses plus rapides gribouillages.
Ch. BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1846, p. 293.
Prononc. :[]. Enq. ://.
Étymol. — Corresp. rom. : prov. abreviacioun; ital. abbreviazióne; esp. abreviación; cat. abreviació; port. .
1. 1375 « version abrégée d'un écrit » (RAOUL DE PRESLES ds BERGER, Bible au Moy. Âge, 248 ds R. Hist. litt. Fr., I, 180 : Ce second livre des Machabieux est une abreviacion d'un grand volume); 2. « action d'abréger » terme gén. 1452-72 (Actes des Apostres, vol. 1, f° 87b ds GDF. : abreviation... de nostre voyage); XVe s. (?) (Cron. de Norm. de nouveau corrigees, f° 117 v° ds GDF. Compl. : abreviagion de sa vie).
Empr. au lat. chrét. abbreviatio, attesté au sens 1 dep. le IVe s. (Ambrosiaster, Migne, 17, 49 ds TLL s.v., 51, 7 : abbreviatio facta legis est; cf. 877 : pauca de multis in hac adbreviatione contexere, ANDRÉAS BERGOMAS, Hist. Longob. 1, p. 221-18 ds Mittellat. W. s.v., 15, 6); à remarquer que abbreviatio désigne dep. ca 1200 (Gaufroi de Vinsauf) le procédé styl. très en faveur au Moy. Âge consistant à rédiger la version abrégée d'un écrit (opposé à la dilatatio). 2 est en lat. médiév. un élargissement de 1 (cf. abbreviatio dierum, vitae, ibid. 15 sq.).
HIST. — Mot entré dans la lang. au XIVe s. avec un sens qui n'a pas subsisté (cf. étymol. 1, 1 attest. isolée). Il prend au XVe s. un autre sens (cf. étymol. 2) qui reste gén. (cf. avec abréger, sém. I 1) jusqu'au XVIIe s. : Pour l'abréviation de la guerre. TAVANNES 1573, Mémoires, publ. en 1657. Puis il se spécialise dans le domaine de la lang. écrite, et, enregistré comme tel par tous les lexicographes, devient le sens princ. du terme jusqu'à nos jours (cf. sém. I). P. ext. il signifie en outre dep. la fin du XVIIIe s. « l'emploi des lettres initiales d'un mot pour le désigner » (cf. Ac. 1798, 1re dict. à mentionner ce sens, et aussi sém. II); il se substitue alors à abréviature, de même sens, et vx (cf. ce mot, hist.). P. ext. également il connaît dep. le XIXe s. divers emplois, notamment en jurispr., abréviation de délai (cf. LITTRÉ et sém. I A), en ling., où il diffère de abrégement réservé aux réductions réelles (ell., phonét., etc.) (cf. sém. I B), en typogr. (cf. sém. I B), en mus. (instrumentale particulièrement) et en peint. (cf. sém. II B). Cet élargissement et la vitalité du terme sont dus sans doute à la pratique cour. de la chose, surtout à l'époque contemp. (cf. sém.).
STAT. — Fréq. abs. litt. :68.
BBG. — BLANCHE 1857. — BOUILLET 1859. — CHESN. 1857. — COMTE-PERN. 1963. — DAINV. 1964. — DEM. 1802. — Éd. 1913. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MAR. Lex. 1961 [1951]. — NYSTEN 1814-20. — ROUGNON 1935. — SOÉ-DUP. 1906. — SPRINGH. 1962. — VACHEK 1960.

abréviation [abʀevjɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1450; « écrit, texte abrégé », 1375; bas lat. abbreviatio.
1 Vx. Abrégement (de temps).
2 Retranchement de lettres dans l'écriture d'un mot, de mots dans une phrase, pour écrire plus vite ou prendre moins de place. || Abréviation de c'est-à-dire en c.-à.-d., de Mademoiselle en Mlle, de kilogramme en kg.
1 Les médecins ont leurs abréviations, comme les mécaniciens. Plus on vit une existence agitée, hâtive, où les paroles, comme le temps, sont de l'argent, plus on tend à raccourcir phrases et mots.
A. Dauzat, le Génie de la langue franç. p. 63.
2 Ils avaient voulu armer « contre l'ennemi de l'intérieur », les milices patriotiques, que leurs adversaires appelaient, par bienveillante abréviation, les mil-pat : les mille-pattes.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 117.
3 Mot ou expression abrégés. Sigle. || Tableau des abréviations d'un ouvrage de référence. || Les symboles d'arithmétique, de métrologie, de physique, de chimie, sont souvent des abréviations.
tableau Abréviations les plus usitées.
tableau Abréviations en musique.
CONTR. Addition, allongement, amplification, développement, extension, paraphrase, rallonge.
DÉR. Abréviatif.

Encyclopédie Universelle. 2012.