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abat-son

abat-son [ abasɔ̃ ] n. m.
• 1833; de abattre (I, 3o) et 2. son
Ensemble de lames inclinées dont on garnit les baies des clochers pour renvoyer vers le sol le son des cloches. Des abat-sons.

⇒ABAT-SON, subst. masc. (inv.).
Ensemble de lames insérées dans les baies d'un clocher pour rabattre le son vers le sol. (Synon. partiel abat-vent) :
1. La tour du clocher est à cinq étages, en retrait l'un sur l'autre, et s'appuie sur une base carrée percée d'une voûte élevée qui sert de passage. Les deux premiers étages, troués de hautes ogives bouchées par des abat-son, ornés de gargouilles aux angles, couronnés par des balustrades tréflées et trilobées, indiquent le quinzième siècle, mais le quinzième siècle encore sobre et n'étant pas déjà tombé dans les folles exagérations du flamboyant.
M. DU CAMP, En Hollande, 1859, p. 176.
2. Abat-son. (Arch.) — Lames en bois recouvertes d'ardoises ou de feuilles de plomb, placées obliquement aux fenêtres des clochers des monuments gothiques, destinées à renvoyer vers le sol le son des cloches.
J. ADELINE, Lexique des termes d'art, 1884.
3. Durtal regarda.
Il était au milieu d'une tour qu'emplissaient, du haut en bas, des madriers énormes en forme d'x, des poutres assemblées, frettées par des barres, boulonnées par des rivets, réunies par des vis grosses comme le poing. Durtal ne voyait personne. Il tourna sur la console, le long du mur, se dirigea vers la lumière qui pénétrait par les auvents inclinés des abat-sons. Penché sur le précipice, il discernait maintenant, sous ses jambes, de formidables cloches pendues à des sommiers de chêne blindés de fer, ...
J.-K. HUYSMANS, Là-bas, 1891, p. 48.
4. Ainsi nous voyons au mot ÉGLISE les positions respectives de la nef, du transept ... des pignons, du clocher avec ses clochetons et ses abat-son, etc.
A. FRANCE, La Vie littéraire, t. 2, 1890, p. 283.
P. anal. :
5. Je souhaitais ... qu'il [Damien] montrât de grands yeux enlaidis de blanc vide, au lieu de ces paupières en abat-sons ...
COLETTE, Ces plaisirs, 1932, p. 70.
6. Fabrizio mit sa main en abat-son sur sa bouche, et avec une mimique grotesque se tourna vers le côté de la route en chuchotant.
J. GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 68.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. — Forme graph. :Le mot est inv. selon Pt ROB. et Lar. encyclop.; cf. cependant ex. 3 et 5 et un autre ex. de la docum. : A. FRANCE, Les Contes de Jacques Tournebroche, 1908, p. 48. — Rem. LITTRÉ emploie comme vedette la forme abat-sons. Le Pt LITTRÉ et le Lar. encyclop. donnent en vedette 2 formes ,,abat-son ou abat-sons``. Cf. abattre.
ÉTYMOL. ET HIST. — Terme techn. d'archit., monosém., qui apparaît au XIXe s. (1833 d'apr. BL.-W.) et jusqu'alors désigné par son synon. abat-vent (cf. ce mot). Au cours du XIXe s. une certaine confusion existe entre les 2 mots, qui tendent à se différencier à l'époque contemp., chaque terme retrouvant son sens étymol., abat-vent étant plutôt associé à l'idée d'intempérie, et abat-son aux phénomènes sonores.
Composé de abat, impératif de abattre, au sens propre, et de son.
STAT. — Fréq. abs. litt. :5.
BBG. — BARB.-CARD. 1963. — CHABAT t. 1 1875. — JOSSIER 1881. — VIOLLET 1875.

abat-son ou abat-sons [abasɔ̃] n. m. invar.
ÉTYM. 1833; de abattre (I., 3.), et son.
Ensemble des lames insérées dans les baies d'un clocher pour rabattre le son des cloches vers le sol.
1 (…) d'autres baies s'ouvraient encore, que garnissaient les abat-son, fraîchement peints.
Zola, Lourdes, p. 149.
2 Au-delà (…) s'élevait une tour carrée (…) C'était un petit clocher. Les abat-son de bois rongés de vents et de pluies permettaient de se glisser facilement dans l'habitacle des cloches.
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 151.

Encyclopédie Universelle. 2012.