VALENTIN
VALENTIN (mort en 160 env.)
Théologien chrétien marqué par les doctrines platoniciennes, Valentin, d’origine égyptienne, vint d’Alexandrie à Rome vers 135. Il a composé des Lettres , des Homélies , un traité Sur les trois natures et un Évangile de Vérité (qui pourrait bien être l’écrit de la bibliothèque de Nag Hammadi qui commence par ces mots).
Sa doctrine est très complexe, mais aussi très riche, et elle demeure un des meilleurs exemples d’explication théologique des débuts de la chrétienté. Dans ce système, seul est Dieu le «Père», «inengendré», «incompréhensible», «insaisissable» et «éternel». Avec lui coexiste la «Pensée», qui est aussi «Silence» ou «Grâce». De ce Premier et de sa Pensée vont naître trois couples d’éons: Intellect et Vérité , Logos et Vie , Homme (Idéal) et Église , qui forment l’Ogdoade . Logos et Vie émettent dix éons. Homme et Église en émettent douze. Au total, on aura trente éons, qui constituent le Plérôme . Seul Nous (Intellect ou Fils Monogène) contemple le Père. Mais le trentième éon, Sophia (Sagesse), souffre de ne pouvoir comprendre la «grandeur infinie du Père». Du fait de cette «passion», la Sagesse tombe et cette chute donne naissance au Démiurge (qui n’est autre que le Dieu de l’Ancien Testament). Le Fils Monogène émet un couple: Christ , qui sera le révélateur de la gnose du Père, et Esprit saint , qui aura pour mission d’harmoniser les éons dans la grâce. Le Jésus historique ne deviendra l’Élu que lorsque l’éon Christ descendra sur lui, lors de son baptême par Jean dans le Jourdain. Seule la gnose (connaissance) permet à l’homme de se libérer et de remonter à la Monade primordiale d’où il est issu. On voit la grande différence de ce système avec les théologies juive et chrétienne: le Dieu suprême et le Démiurge ne sont pas confondus.
Les disciples de Valentin furent nombreux et l’on peut, avec Hippolyte, les répartir en deux écoles: d’une part, l’école occidentale ou italienne, où l’on remarque Ptolémée, duquel nous possédons, grâce à Épiphane (Panarion , XXXIII, 3-8), une Lettre à Flora sur la valeur de la Loi de l’Ancien Testament (cf. édition de G. Quispel, coll. Sources chrétiennes, no 24 bis ), et Héracléon, qui a écrit un commentaire de l’Évangile selon saint Jean, dont des extraits nous sont gardés par Clément et Origène; d’autre part, l’école orientale, dont les deux principaux représentants sont Théodote, dont ne nous sont connus que des extraits soigneusement annotés par Clément d’Alexandrie (cf. édition de F. Sagnard, coll. Sources chrétiennes, no 23), et Marcos, qui eut des disciples jusqu’en Gaule.
Dans la bibliothèque de Nag Hammadi, on trouve, provenant des milieux valentiniens, le Codex I , l’Évangile selon Philippe , la Lettre de Pierre à Philippe , le Témoignage de Vérité , l’Interprétation de la Connaissance et un exposé sans titre.
● valentin nom masculin Jeune homme qui était choisi par une jeune fille le jour de la Saint-Valentin, et qui était tenu, à cette occasion, de lui offrir des présents.
Valentin
(1745 - 1822) frère du préc., créa en 1784, à Paris, une fondation pour les jeunes aveugles.
valentin, ine [valɑ̃tɛ̃, in] n.
ÉTYM. V. 1460, masc. « celui qui vendait les cadeaux pour les femmes courtisées »; déb. XVe au fém., Charles d'Orléans « dame aimée »; sens spécialisé, 1694, du nom de saint Valentin, patron des amoureux, honoré le 14 février.
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♦ Anciennement.
1 N. m. Jeune homme choisi comme amoureux par une jeune fille, pour la Saint-Valentin, et qui devait lui offrir des présents.
2 N. f. Jeune fille qui choisissait un valentin.
Encyclopédie Universelle. 2012.