UTTAR PRADESH
UTTAR PRADESH
L’Uttar Pradesh est de loin le plus peuplé des États de la république de l’Inde, avec 139 millions d’habitants en 1991. Il correspond à la partie centrale de la plaine du Gange et s’étend sur 294 400 kilomètres carrés.
Cette très grande unité politique, cette masse humaine énorme correspond au cœur de l’Hindoustan classique. Le hind 稜 y est la langue dominante; les grands empires panindiens ont en général incorporé la plus grande partie de la région, qui leur servait de centre vital. Les conquérants britanniques se sont intéressés très tôt à la plaine centrale et l’ont rattachée définitivement à leur domaine sous administration directe après la révolte de 1857. C’est alors qu’ont été constituées les provinces unies d’ gr et d’Oudh (United Provinces) qui ont simplement changé de nom pour former, en 1947, l’actuel Uttar Pradesh, c’est-à-dire la province du Nord.
L’État est également très homogène du point de vue physique: la plaine s’étend à perte de vue, monotone, avec son paysage de champs ouverts piquetés d’arbres et les taches vertes des villages entourés de bosquets. C’est l’une des plus grandes régions agricoles du monde, l’une des plus peuplées et des plus denses (472 hab./km2).
Il existe cependant un certain nombre de nuances. Le dessin de la frontière laisse toutes les montagnes himalayennes au Népal, mais l’Inde possède une partie de la bande marécageuse du Teraï qui forme ainsi une région originale sur les marges nord de l’État. Ce Teraï est dû à des lignes de sources qui bordent les accumulations caillouteuses du piémont himalayen. Les eaux qui s’y sont infiltrées sortent ici et ont favorisé la formation d’une région très humide, malsaine, longtemps faiblement peuplée, domaine de la forêt et des grandes chasses au tigre. La pression de la population dans la plaine voisine, les possibilités de lutte contre la malaria offertes par l’usage massif du D.D.T. ont permis une migration assez importante vers le Teraï, qui s’est ainsi peu à peu transformé en région agricole.
Mais l’essentiel de l’État est constitué par la plaine du Gange. Dans celle-ci, il existe une opposition majeure entre l’est et l’ouest. La moitié orientale est très pluvieuse (de 1 000 à 2 000 mm de pluie annuelle) et l’hiver y reste assez chaud, les températures nocturnes ne tombant que rarement au-dessous de 12 à 10 0C. C’est donc le riz en culture d’été qui occupe la superficie la plus importante; il est accompagné de cultures de canne à sucre et de céréales diverses, comme les millets et le maïs ainsi que de pommes de terre et de coton. En hiver, le blé est cultivé sous irrigation. L’ouest de la plaine est plus sec, puisque la pluviosité peut être inférieure à 1 000 millimètres, et l’hiver y est nettement plus froid, moins de 10 0C la nuit très souvent en décembre et en janvier. C’est en partie ce climat qui explique que le blé, cultivé en hiver, devienne la céréale prépondérante, et que l’irrigation soit très utile, en été comme en hiver. Elle a été développée à partir de canaux étalant l’eau des grands cours d’eau issus de l’Him laya, Gange et Jamna notamment, et aussi grâce au creusement de milliers de puits profonds, munis de pompes à moteur Diesel ou électrique (puits tubés).
Dans toute la plaine, il existe des nuances plus fines. Certaines sont d’origine physique: ainsi, partout on voit s’opposer les hautes terrasses sèches, avec des concrétions calcaires dans les sols, et la plaine d’inondation actuelle, plus humide, mais menacée par les crues. D’autres nuances doivent davantage à l’histoire et au peuplement. Les frontières des anciens royaumes sont encore sensibles, comme celle de l’Oudh, marqué par un régime social très inégalitaire. Les castes dominantes sont différentes dans les diverses parties de la plaine et, suivant leur degré d’intérêt pour les biens matériels, l’agriculture est plus ou moins efficace.
Cette région a une activité industrielle en retard par rapport à d’autres États indiens. Mais elle n’est pas absente. Le gouvernement de l’Inde y a favorisé l’implantation d’industries, dont certaines de pointe: équipement électrique, matériel de transport, engrais, aéronautique, électronique, produits pharmaceutiques, pétrochimie. L’artisanat est développé partout, avec des concentrations plus importantes dans certaines régions, notamment autour des grands centres de pèlerinage comme Varanasi (Bénarès) et des capitales anciennes comme gr ou All h bad.
La plaine centrale du Gange est avant tout une grande région rurale. Cependant, les activités de service et de commerce, suscitées par un marché de plus de 100 millions de personnes, ont entraîné l’implantation de tout un réseau urbain de villes et de bourgades. Les grandes villes de l’Uttar Pradesh sont avant tout des centres de services, mais elles ont chacune leur physionomie particulière. All h bad, Lucknow et surtout gr sont de vieilles capitales prestigieuses, centres religieux artisanaux, qui ont depuis longtemps drainé les ressources des campagnes et concentré des richesses comme en témoignent leurs monuments justement célèbres. K npur, en revanche, est plus récente et doit son essor à l’industrie, du coton d’abord, de la métallurgie ensuite. Bénarès est un centre de pèlerinage panindien. C’est cependant Lucknow, ancien centre de l’Oudh, qui a été choisie comme capitale de l’État.
Uttar Pradesh
état du N. de l'Inde; 294 413 km²; 138 760 400 d'hab.; cap. Lucknow.
— Aux frontières de la Chine et du Népal, cet état (le plus peuplé de l'Inde: 376,5 hab./km²) s'étend dans la plaine du Gange, entre l'Himalaya et le Dekkan. Les crues sont fréquentes, l'irrigation permet deux récoltes par an. Les villes sont des centres artisanaux (poterie, joaillerie, soie) et religieux (Bénarès, Âgra, Allahâbad), avec quelques industries modernes (chimiques, textiles, mécaniques).
Encyclopédie Universelle. 2012.