TURONIEN
TURONIE
Provenant de Turonia (nom latin de Touraine), le terme Turonien désigne un étage du Crétacé supérieur. Il a été défini en 1842 par A. d’Orbigny qui y regroupe les formations alors désignées sous les noms de craie chloritée, glauconie crayeuse, craie tuffeau et grès vert. Ces termes ne représentent en réalité que les faciès lithologiques des terrains sur lesquels se situe la ville de Tours. On constate donc que d’Orbigny englobait sous le même nom un ensemble de formations dont la partie inférieure constitue depuis lors le Cénomanien, la partie supérieure gardant le nom de Turonien. D’Orbigny introduisit lui-même cette distinction en 1847, fondée sur l’existence de deux faunes différentes d’ammonites et de rudistes. Il exclut toutefois la craie de Villedieu, qu’il rapporte au Sénonien. Les limites de l’étage furent fort discutées, surtout en ce qui concerne la limite supérieure, en raison de la difficulté d’établir des corrélations entre les coupes établies en Touraine, en Charente et dans le Bassin parisien.
Le Turonien désigne l’ensemble des couches comprises entre la zone à Acanthoceras rothomagense et la zone à Barroisiceras haberfellneri . Ces deux zones sont définies par A. de Grossouvre en 1901. Dans le cas où les ammonites sont trop rares, on utilise les échinides et les rudistes, en faisant le parallèle donné par de Grossouvre. En Touraine, où il a été défini, le Turonien revêt un faciès détritique riche du point de vue de la faune, constitué à la base par des sables, devenant peu à peu marneux avec inocérames, puis par une craie détritique, blanche, tendre, micacée, appelée tuffeau de Touraine; au sommet, on trouve quelques rudistes venus d’Aquitaine. Dans le Bassin parisien, le Turonien se présente sous forme de craie marneuse. Citons comme représentatif l’exemple de la craie marneuse de Rouen. En Aquitaine, on retrouve le même faciès que dans le Bassin parisien, avec toujours Inoceramus labiatus , puis un calcaire à rudistes où apparaissent les premiers hippurites. Le Turonien ayant la même distribution géographique que celle du Cénomanien, on le trouve dans les chaînes subalpines dans la région vocontienne, où il a un faciès vaseux et ressemble au Cénomanien. Au sud et à l’ouest de la fosse vocontienne, il devient calcarogréseux, pour être franchement sableux et lagunaire vers l’isthme durancien. Au-delà de celui-ci, il réapparaît avec un faciès littoral et ressemble à nouveau au Cénomanien. Dans les zones internes de la chaîne alpine, il est inclus dans les marbres en plaquettes du Briançonnais, et les couches rouges préalpines, avec le Cénomanien. Notons qu’en Angleterre le Turonien correspond au Middle Chalk et présente les mêmes divisions paléontologiques que dans le Bassin parisien. En Allemagne, l’Oberer Pläner équivaut au Turonien. On trouve à la base une assise à Belemnitella plena , puis un ensemble qui a pu être divisé en un très grand nombre de zones.
turonien, ienne [ tyrɔnjɛ̃, jɛn ] adj. et n. m.
• 1842; du lat. Turonia « Touraine »
♦ Géol. Se dit d'un des étages du système crétacé qui correspond à la craie marneuse du bassin de Paris.
● turonien nom masculin (latin Turones, les Turons) Étage du système crétacé.
⇒TURONIEN, -IENNE, adj.
GÉOLOGIE
A. — Étage turonien ou absol., turonien, subst. masc. Seconde division du système crétacé, qui correspond à la craie marneuse du bassin de Paris. Une ligne de sources, correspondant à l'affleurement de la craie marneuse de l'étage turonien, fait naître à la lisière des deux régions une rangée de villages (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 121). Les dépôts de la fin du Turonien ont été influencés dans leurs caractères physiques et chimiques par une rupture d'équilibre qui s'est fait sentir dans tout le Nord de la France et en Angleterre (CAYEUX, Causes anc. et act. géol., 1941, p. 59).
B. — Relatif, propre à cet étage. Terrain turonien; craie turonienne. Dans le plateau du M'Zab quelques réserves d'eau sont retenues en profondeur au contact des calcaires turoniens et des marnes cénomaniennes sous-jacentes (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 238).
Prononc.:[], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1844 (A. D'ORBIGNY in Dict. universel d'hist. nat., dirigé par Ch. d'Orbigny, t. 5, p. 670, s.v. Foraminifères). Dér. du lat. Turones (César), nom d'un peuple riverain de la Loire (région de Tours), cet étage géol. étant représenté par la craie-tuffeau de Touraine.
turonien, ienne [tyʀɔnjɛ̃, jɛn] adj. et n. m.
ÉTYM. 1842, d'Orbigny; du lat. Turonia « Touraine ».
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♦ Géol. Se dit d'un des étages du système crétacé qui correspond à la craie marneuse du bassin de Paris. || Le terrain turonien (et, n., le turonien) est représenté dans la région de Tours, dans l'Yonne, en Bourgogne, en Champagne, en Provence… — N. m. || Le turonien. ⇒ Crétacé.
Encyclopédie Universelle. 2012.