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TOURS
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TOURS

Chef-lieu du département d’Indre-et-Loire, ancienne capitale de la Touraine, dans la région Centre, la ville de Tours comptait 129 500 habitants en 1990, et son agglomération 282 193.

La fortune de Tours procède de sa situation géographique. Dans une large plaine de confluence, entre la Loire et le Cher, face au seuil du Poitou, qui lui ouvre la route de l’Aquitaine et de l’Espagne, elle commande dès l’Antiquité une croisée de routes reliant Lyon à l’Armorique d’une part, Paris à Bordeaux (Caesarodunum) de l’autre. Capitale de la IIIe Lyonnaise, étendant son influence sur le Maine, l’Anjou et la Bretagne, elle devient, à l’époque médiévale, une étape sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle et, dépositaire du corps de saint Martin, l’un des hauts lieux de la chrétienté. La route moderne au XVIIIe siècle (perspective urbanistique nord-sud), le chemin de fer au XIXe (triage de Saint-Pierre-des-Corps) consacrent le carrefour. Au contact des opulentes varennes de Loire et des plateaux de Gâtine et de Champeigne, Tours est en outre un marché d’approvisionnement et de redistribution pour les grains, les vins, les fruits et légumes, les produits laitiers et de basse-cour. Capitale du «pays des châteaux» au cœur de la Renaissance française (Amboise, Chenonceau, Loches, Villandry, Azay-le-Rideau, Langeais, Ussé), riche elle-même de son patrimoine monumental (cathédrale Saint-Gatien, église Saint-Julien, château du Plessis, hôtel Gouin, maisons anciennes) et culturel (musées, festivals), elle est un centre touristique et hôtelier réputé (congrès, palais des Sports, palais des Expositions). Avec ses équipements de services, son marché d’assurances, sa presse, son école militaire du train, sa base aérienne de pilotage, son université créée en 1970 26 500 étudiants en 1993-1994), elle employait en 1990 dans son secteur tertiaire 75 p. 100 environ de la population active.

La fonction industrielle est plus restreinte (25 p. 100 environ). Tours a souffert du manque de matières premières, de sources d’énergie, d’une bonne voie d’eau en Loire, du refus de sa bourgeoisie d’y investir par crainte de changements politiques et sociaux. Hormis quelques activités liées aux ressources et aux besoins de sa région (laiteries-fromageries, matériel de chemin de fer, petite mécanique, pompes hydrauliques, bâtiment, confection), l’industrialisation de Tours lui est venue de l’extérieur par initiatives royales (imprimerie sous Charles VII, soierie sous Louis XI, passementerie sous François Ier), replis de guerre (câbles et conditionnements métalliques en 1914-1918, roulements à billes qui étaient encore en 1993 une des principales exportations de la ville, matériel téléphonique, meubles en 1940), décentralisation (condensateurs électriques, électronique, mobilier métallique, matières plastiques). Les secteurs dominants de l’industrie sont, dans les années 1990, la fonderie et le travail des métaux, la construction mécanique, la construction électrique-électronique, le pneumatique (Michelin), le textile et l’habillement.

Née sur une butte insubmersible à l’abri des grandes crues de la Loire et du Cher (quartier de la cathédrale), la ville de Tours s’est d’abord étendue sur un tertre rivé au fleuve, autour du tombeau de saint Martin (Châteauneuf). Ce vieux Tours, éprouvé en 1940, reconstruit ou rénové, concentre les commerces, les instances administratives, une forte bourgeoisie d’affaires et de professions libérales. Vers le sud se sont développés au XIXe siècle, au-delà des anciens remparts et à l’abri d’une épaisse ceinture protectrice de levées, quartiers bourgeois et ouvriers. Le peuplement a gagné la banlieue: dans la varenne, Saint-Pierre-des-Corps à l’est; La Riche à l’ouest; sur le plateau, au nord, Saint-Symphorien et Sainte-Radegonde (rattachés à Tours en 1964) et Saint-Cyr-sur-Loire; au sud, Joué-lès-Tours, Saint-Avertin et Chambray-lès-Tours. Partout le collectif de masse surgit d’une mer de petits toits d’ardoise et de tuile de particuliers qui faisaient le Tours d’avant guerre (Sanitas, rives du Cher, Morier, Rabaterie). Tours est bien équipée en infrastructures de transports avec le T.G.V.-Atlantique (qui met la ville à une heure de Paris), l’autoroute A10, un aéroport (destiné principalement au trafic d’affaires); un boulevard périphérique (réalisé en 1993-1995) assure la desserte des zones d’activité (une douzaine de zones et un technopôle inauguré en 1992).

Tours
v. de France, ch.-l. du dép. d'Indre-et-Loire, sur la Loire; 133 403 hab. Centre agricole et industriel.
Archevêché. Université. Cath. St-Gatien (XIIIe-XVIe s.). égl. abbat. St-Julien (XIIIe s.). Musée des Beaux-Arts.
En 1920, au congrès de Tours, le Parti socialiste se scinda et le Parti communiste français naquit.

Encyclopédie Universelle. 2012.