THERMES
THERMES
Les Grecs se baignaient, individuellement ou collectivement, dans des établissements d’abord assez rudimentaires, qui se perfectionnèrent surtout à partir du \THERMES IVe siècle. À l’époque hellénistique, le gymnase comporte souvent une étuve, toujours des baignoires, parfois des piscines. Quant aux anciens Romains, jusqu’au \THERMES IIe siècle au moins, ils se lavaient avec parcimonie et ne connaissaient que des salles de bains sombres et sans confort.
L’établissement thermal apparaît au \THERMES Ier siècle. On en connaît plusieurs à Pompéi: thermes centraux, thermes du Forum, thermes de Stabies. Dans ces derniers, on peut encore reconnaître un état ancien, antérieur à la fondation de la colonie romaine; l’établissement était double avec une section masculine et une section féminine; il comportait des salles individuelles, avec baignoire et latrine, et déjà une palestre pourvue d’une piscine. Les installations d’hypocauste permettent de développer ce système. Dès le milieu du \THERMES Ier siècle, on ajoute une étuve sèche, ou laconicum , et un destrictarium , pièce où l’on se débarrassait de l’huile dont on s’oignait pour les exercices.
Les thermes du Forum, construits en 62, bénéficient des progrès réalisés à l’époque augustéenne. Dès ce moment le circuit d’utilisation normal est établi: le baigneur s’exerce d’abord dans la palestre, le plus souvent sans se dévêtir complètement, puis il entre dans le tepidarium (bain tiède), passe par l’étuve sèche, se plonge dans les baignoires fortement chauffées du caldarium et peut pour finir se tremper dans la piscine froide (frigidarium ).
Pour permettre la réalisation de ce programme, les architectes vont, à partir de l’époque flavienne, réaliser des établissements de plus en plus perfectionnés et grandioses grâce à divers progrès techniques: invention de la voûte d’arêtes qui permet de couvrir d’immense surfaces, invention de la paroi chauffante et développement des aqueducs fournissant l’eau à volonté.
Les thermes des IIe et IIIe siècles, représentés pratiquement dans toutes les villes de l’Empire, se classent en trois catégories selon les relations des pièces entre elles: les thermes à disposition rectiligne (par exemple, les thermes centraux de Pompéi) où tepidarium, laconicum et caldarium sont alignés sur le même axe; les thermes à disposition circulaire (par exemple, les thermes de Cluny à Paris) où les salles sont disposées de manière que l’utilisateur qui les traverse accomplisse un circuit fermé; les thermes à plan symétrique. À cette dernière catégorie appartiennent les édifices les plus importants de l’architecture romaine, comme ceux de Caracalla et de Dioclétien à Rome; le frigidarium et le caldarium, communiquant par le tepidarium de sortie, sont placés sur l’axe principal de l’édifice; toutes les autres pièces, dédoublées, se correspondent symétriquement par rapport à cet axe.
thermes [ tɛrm ] n. m. pl.
• 1213; lat. thermæ « bains chauds »; gr. therma
1 ♦ Anciennt ou archit. Établissement de bains publics de l'Antiquité. ⇒ bain. Hypocauste des thermes. « Puis, c'était aussi, plus loin, à l'horizon, une autre ruine cyclopéenne, les thermes de Caracalla » (Zola).
2 ♦ Mod. Établissement thermal.
⊗ HOM. Terme.
● thermes nom masculin pluriel (latin thermae, du grec thermos, chaud) Établissement de bains caractéristique de la civilisation impériale romaine. Nom de certains établissements où l'on fait une cure thermale : Les thermes de Luchon. ● thermes (homonymes) nom masculin pluriel (latin thermae, du grec thermos, chaud) terme nom masculin
thermes
n. m. pl. établissement thermal.
⇒THERMES, subst. masc. plur.
A. — ARCHÉOL. Établissement de bains publics renfermant les différents bassins d'eau chaude ou froide, des salles annexes, bibliothèque, palestre et des lieux de promenade. La grande salle circulaire des thermes d'Antonin Caracalla à Rome, n'a pas plus de 25 mètres de diamètre dans œuvre (VIOLLET-LE DUC, Archit., 1872, p. 89). On bâtit des thermes, avec des piscines où trois mille baigneurs sont à l'aise, des tepidariums immenses, des promenoirs à voûtes monstrueuses où l'oisif passe sa journée au milieu des femmes, des danseuses, des musiciens, des rhéteurs (FAURE, Hist. art, 1909, p. 143).
B. — Usuel. [Souvent avec majuscule] Établissement thermal. Les thermes de Luchon. La même eau bondissante paraissait couler en deux sens opposés, et remonter vers Salins après être descendue le long du Parc des Thermes (LARBAUD, Journal, 1934, p. 314). Le dîner eut lieu dans la salle à manger de l'Hôtel des Thermes, parmi le chuchotement des dames mûrissantes qui venaient soigner leur retour d'âge à Bagnoles (DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 146).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 termes « établissement de bains publics » (Dialogue Grégoire, 256, 11, 12 ds T.-L.); 1564 thermes (RABELAIS, Cinquiesme Livre, éd. Ch. Marty-Laveaux, chap. V, p. 24); 2. 1398 « établissement thermal » (Somme Me Gautier, mss franç. Bibl. Nat. 5288, f° 85, v° ds DG: aigue de termes). Empr. au lat. thermae « thermes, bains d'eaux chaudes ». Fréq. abs. littér.:68.
thermes [tɛʀm] n. m. pl.
ÉTYM. XVIe; termes, v. 1213; lat. thermæ « bains chauds », grec thermos.
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1 Arts, hist. Établissement de bains publics. ⇒ Bain (cit. 8). || Les Thermes de Caracalla, de Dioclétien, à Rome. || Hypocauste des thermes.
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DÉR. Thermal.
HOM. Terme.
Encyclopédie Universelle. 2012.