TAMIER
TAMIER ou HERBE AUX FEMMES BATTUES
Parent des ignames tropicales et comme elles pourvu d’un énorme tubercule toxique à l’état cru, le tamier (Tamus communis L. dioscoréacées) doit son nom populaire d’«herbe aux femmes battues» à l’usage très ancien de cette souche sur les meurtrissures. Seule partie usitée, la racine, riche en amidon et en mucilage, est littéralement farcie de cristaux d’oxalate de calcium en aiguille, capables de produire sur l’épiderme une révulsion d’origine mécanique. Toute la plante est âcre et irritante. L’ingestion accidentelle des baies rouges cause des inflammations des voies digestives et urinaires, des vomissements, des coliques avec diarrhée, des troubles nerveux, cardiaques et respiratoires. Des séquelles rénales sont à craindre. Il y aurait eu des accidents mortels chez les enfants. Autant dire que l’emploi ancien du tamier «à l’intérieur», comme vomitif, purgatif, diurétique, expectorant, est à proscrire (les jeunes pousses, cuites et mangées à la façon des asperges, étaient conseillées dans l’hypertrophie de la rate par les guérisseurs du nord de la France). Dans l’usage externe, la racine, cuite et appliquée en cataplasme, est un antiecchymotique efficace, résolvant rapidement les contusions, les meurtrissures sans plaie. Sa décoction en compresses est particulièrement utile pour effacer l’«œil au beurre noir» (Artault de Vevey, 1915); mais il faut prendre garde de ne pas irriter l’œil lui-même. Râpée, lavée à plusieurs eaux et bouillie, la racine donnerait une fécule nourrissante analogue à celle des ignames. La forte teneur en oxalates, la présence possible d’acide oxalique commandent pour le moins la prudence.
tamier [ tamje ] n. m.
• 1791; de l'a. fr. tam « plante grimpante »; lat. thamnum, du gr. thamnos « buisson »
♦ Bot. Plante grimpante (dioscoréacées), aux baies rutilantes et aux feuilles cordées.
● tamier nom masculin (latin thamnus, du grec thamnos, buisson) Herbe volubile (dioscoréacée) à longues tiges, aux fruits en baies rouges, autrefois utilisés comme résolutifs. (Nom usuel herbe aux femmes battues.)
⇒TAMIER, subst. masc.
BOT. Plante vivace et grimpante à racines tubéreuses, à petites fleurs verdâtres et à baies rouges, atteignant 2 à 3 m de longueur. Synon. herbe aux femmes battues. Pulpe des racines du tamier (Paris-Match, 18 juin 1966, p. 124, col. 2). Extraits du tamier (Paris-Match, 18 juin 1966, p. 124, col. 2).
Prononc.: [tamje]. Étymol. et Hist. 1791 (VALM.). Dér., à l'aide du suff. -ier, du m. fr. tam « sorte de plante grimpante » (1611, COTGR.), lequel est empr. au lat. thamnum « sorte d'arbrisseau » (att. chez COLUMELLE), lui-même empr. au gr. « buisson, taillis ».
tamier [tamje] n. m.
ÉTYM. 1791; de l'anc. franç. tam « plante grimpante » (1611), lat. thamnum, grec thamnos « buisson ».
❖
♦ Bot. Plante (Dioscorées) vivace, grimpante, à racine tubéreuse, à petites fleurs verdâtres, à baies rouges. || Tamier commun des bois et des haies, appelé aussi herbe aux femmes battues, sceau de Notre-Dame, vigne noire. || Tamier à pied d'éléphant, variété exotique dont la souche aérienne est couverte d'écailles.
Encyclopédie Universelle. 2012.