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SYNODE
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SYNODE

Terme ecclésiastique d’origine grecque, équivalent de concile, qui est d’origine latine. Il désigne, dans les diverses Églises, une assemblée délibérante représentative au cours de laquelle sont prises les principales décisions concernant la vie de ces Églises.

Dans l’Église catholique, on utilise tantôt le terme de concile, tantôt celui de synode. Cependant, ce dernier s’applique de manière particulière à des institutions collégiales ayant une fréquence de réunion déterminée. Le synode des évêques, institué durant le IIe concile du Vatican par le pape Paul VI sur sa propre initiative, a pour fin d’assister le pontife romain dans son pastorat universel. Organisme permanent et représentatif de l’épiscopat, il est avant tout consultatif. Mais il peut avoir reçu, pour des affaires déterminées, la voix délibérative de son président, le pape. Celui-ci le convoque, en fixe l’ordre du jour, en ratifie les décisions le cas échéant. Au cours du synode extraordinaire de 1969, les pères synodaux (ainsi sont-ils appelés par analogie avec les pères conciliaires) ont demandé au pape qu’il soit convoqué régulièrement et que sa préparation intéresse un plus grand nombre de participants. Le principe d’une réunion tous les deux ans et de la création d’un conseil permanent du secrétariat général du synode, conseil dans lequel les évêques ont leurs représentants, a été accepté par le pape.

Ce synode peut se présenter sous trois formes différentes selon l’objet de son travail et sa composition. L’assemblée générale, traitant de questions intéressant toute l’Église, comprend: les patriarches et les métropolites non soumis à des patriarches, pour les Églises d’Orient; les cardinaux de la curie romaine et les évêques élus par les conférences épiscopales, pour les Églises latines; des religieux élus par l’Union des supérieurs généraux; des évêques ou des religieux librement nommés par le pape (jusqu’à concurrence de 15 p. 100 du total des membres). L’assemblée extraordinaire, qui étudie des questions concernant le bien de l’Église universelle mais dont la solution est urgente, ne comprend que les chefs d’Églises, patriarches et métropolites, présidents des conférences épiscopales, des religieux et les cardinaux responsables des dicastères de la curie. Enfin, le synode spécial, qui ne rassemble que les évêques intéressés, est convoqué pour des questions propres à une région ou à une partie de l’Église. Le mandat des membres se termine avec la fin de la session; de nouvelles élections et nominations permettent alors de choisir les membres de la session suivante. Le synode des évêques est l’une des expressions de la collégialité épiscopale, remise en honneur dans l’Église catholique depuis le IIe concile du Vatican, bien qu’il soit essentiellement conçu comme un organisme d’assistance du pape dans sa mission universelle. Le pape Jean-Paul II n’a cessé de convoquer le synode des évêques.

Le synode diocésain est l’une des institutions les plus anciennes du diocèse. Convoqué et présidé par l’évêque, il est composé des représentants des trois catégories de fidèles du diocèse, clercs, laïcs, membres des instituts de vie consacrée, et traite de tout ce qui a trait au bien des fidèles ou du clergé dans le cadre général de l’Église. Il se réunissait tous les deux ans au VIIIe et au IXe siècle; le IVe concile du Latran (1215) et le concile de Trente le rendaient obligatoire chaque année; d’après le Ier concile du Vatican et le Code de 1917, il n’est de règle de le convoquer que tous les dix ans. Depuis la promulgation du nouveau Code de droit canonique, en 1983, le synode est convoqué par l’évêque diocésain lorsque celui-ci, après avoir entendu le conseil presbytéral, le juge opportun. Il consiste en une assemblée consultative dans laquelle l’évêque prend lui-même les grandes décisions concernant la vie du diocèse (les statuts synodaux), qu’il est seul à signer et dans l’esprit du Code de droit canonique, le synode diocésain s’est à nouveau développé dans de nombreux diocèses.

Dans les Églises d’Orient, l’institution synodale a toujours eu une place centrale. Si le synode patriarcal ne rassemble tous les évêques du patriarcat qu’à intervalles réguliers, le synode permanent est l’organe du gouvernement ordinaire de celui-ci auprès du patriarche ou de l’archevêque majeur. Dans les Églises non unies à Rome, le patriarche et son synode ne forment qu’un seul collège, les décisions étant prises à la majorité, et sa compétence étant celle même du patriarche. Le règlement de 1858 pour le patriarcat de Constantinople prévoyait sa convocation trois fois par semaine. Dans les Églises dites uniates, le patriarche a plus de liberté, et les réunions du synode sont moins fréquentes (trois fois par an, au moins); le rôle du synode est surtout judiciaire, appel de ses décisions étant fait à Rome. Le synode éparchial correspond au synode diocésain latin.

Dans les Églises protestantes elles-mêmes, l’institution synodale exprime la réalité collective du gouvernement. Dans l’Église réformée de France par exemple, le synode régional, formé des représentants des paroisses (pasteurs et laïcs étant en nombre égal), se réunit chaque année. Il envoie ses délégués au synode national. Celui-ci représente l’Église et est, en même temps, l’organe de son gouvernement; rassemblé au moins une fois par an, il prend les mesures nécessaires d’ordre réglementaire ou budgétaire et peut exercer le rôle d’arbitre ou de juge. On trouve l’institution synodale dans les autres Églises issues de la Réforme (anglicanisme, luthérianisme).

On peut dire que la synodalité exprime la coopération commune dans les Églises et communautés chrétiennes.

synode [ sinɔd ] n. m.
• 1511 fém.; lat. synodus; gr. sunodos « assemblée »
Relig. Vx Concile. Mod. Assemblée d'ecclésiastiques convoquée par l'évêque ou l'archevêque pour délibérer sur les affaires du diocèse ou de la province, les problèmes généraux de l'Église. Synode diocésain, épiscopal. Réunion de pasteurs (dans certaines Églises protestantes). consistoire. (Dans l'Église orthodoxe) Le saint-synode : le conseil suprême de l'Église russe. Les saints-synodes.

synode nom masculin (latin synodus, du grec sunodos, réunion) Assemblée réunie pour l'examen des problèmes de la vie ecclésiale à tous les niveaux. (Dans les Églises orientales, le synode est appelé saint-synode.) À l'époque hellénistique, assemblée fédérale des ligues Achéenne et Étolienne. ● synode (expressions) nom masculin (latin synodus, du grec sunodos, réunion) Synode diocésain, assemblée consultative et représentative du clergé et des fidèles d'un diocèse que l'évêque réunit pour délibérer sur la vie d'une Église locale. Synode épiscopal, assemblée consultative, créée en 1967, composée d'évêques convoqués par le pape tous les deux ou trois ans pour l'étude de problèmes généraux de l'Église catholique. Synodes protestants, assemblées délibérantes représentatives des Églises réformées à l'échelon régional ou national. ● synode (synonymes) nom masculin (latin synodus, du grec sunodos, réunion) Synode diocésain
Synonymes :
- concile diocésain

synode
n. m. Didac. Assemblée religieuse.
|| RELIG CATHOL Synode diocésain: assemblée d'ecclésiastiques réunie par un évêque.
|| Synode des évêques: assemblée consultative créée par Paul VI en 1967.
|| Réunion de pasteurs et de laïcs protestants.
|| Synode israélite: conseil composé de rabbins et de laïcs.
|| Saint-synode: conseil suprême de l'église russe orthodoxe.

⇒SYNODE, subst. masc.
A. — ANTIQUITÉ
1. GRECQUE
a) Parfois au fém. Synode d'Apollon. Confrérie d'acteurs, de poètes, de musiciens en l'honneur d'Apollon. (Dict. XIXe s.).
b) Assemblée fédérale des ligues achéenne et éolienne à l'époque hellénistique (Dict. XIXe s.).
2. JUIVE. Synon. de grande Synagogue (v. ce mot A 1 a). Le Grand Synode (...) qui rappelait le Conseil des Anciens de Moïse (...) se composait de 120 membres (...). Ceux qui en faisaient partie n'étaient pas des prêtres, mais des savants et des sages (R. ARON, Lettre ouverte à l'Église de France, 1975, p. 67).
B. — RELIG. CHRÉT.
1. HISTOIRE
a) Assemblée d'évêques délibérant sur des questions touchant à la vie de l'Église. Synon. concile. Synode provincial. Au neuvième siècle, au synode d'Aix-La-Chapelle, saint Benoît d'Aniane tenta d'interdire l'entrée des oblats dans les ascétères, mais son avis ne prévalut pas (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 191). Au IVe siècle, le synode de Laodicée réprouve l'attribution de pouvoirs surnaturels aux pierres précieuses (METTA, Pierres préc., 1960, p. 98).
b) Réunion d'ecclésiastiques convoquée par l'évêque pour délibérer sur les affaires du diocèse. Beaucoup de curés ne résident pas dans leur paroisse; ils négligent de se rendre aux synodes et chapitres; promus à la prêtrise, ils ne se présentent point aux ordinations et passent des années sans célébrer (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 47).
2. a) ANGLICANISME. Synode général. Organe de gouvernement de l'Église d'Angleterre, constitué par les évêques et des représentants du clergé et des laïcs (d'apr. DESS. 1980).
b) CATHOLICISME
Synode (diocésain). Assemblée de prêtres (et, depuis le concile de Vatican II, de religieux et de laïcs) d'un diocèse traitant de questions intéressant la pastorale et la discipline ecclésiastique, convoquée et présidée par l'évêque. Le synode est une institution très ancienne dans l'histoire de l'Église, mais qui, jusqu'au dernier concile Vatican II, plus précisément jusqu'à la publication en 1983 d'un nouveau code de droit canon, était strictement réservé au clergé (Le Monde, 24 mai 1988, p. 9, col. 1).
Synode (épiscopal/des évêques). Depuis le concile de Vatican II, ,,conseil [composé d'évêques le plus souvent élus], appelé à aider le pape dans le gouvernement de l'Église`` (DESS. 1980).
c) JUD. [Au XIXe s.] Synode israëlite. Les réformistes (...) furent les dirigeants des synodes de Leipzig (1869) et d'Augsbourg (1871), assemblées de laïques et de rabbins (...). Le but était de créer une chambre de consultations embrassant le monde pour les questions religieuses embrouillées du judaïsme. Mais les orthodoxes restèrent à l'écart (M. MARGOLIS, A. MARC, Hist. du peuple juif, trad. par J. Robillot, 1930, p. 626).
d) RELIG. RÉFORMÉES. Assemblée régionale ou nationale constituant le gouvernement des Églises protestantes; réunion des ministres du culte délibérant de points litigieux de la religion réformée. Le Synode calviniste de Dordrecht se tenait alors en Hollande (1618-1619): il s'agissait d'y condamner les doctrines d'Arminius, qui les avait eues quelque peu molinistes ou semi-pélagiennes, mais fort charitables et tolérantes (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 298). Synode annuel de l'Église réformée de France (Le Monde, 14 mai 1988, p. 15, col. 1).
e) RELIG. ORTHODOXE. Saint synode
— Assemblée des évêques ayant à délibérer sur des questions intéressant la vie de leur Église. L'autorité supérieure ecclésiastique du royaume réside dans un synode permanent portant le nom de saint synode de l'Église de la Grèce, siégeant invariablement dans la capitale du royaume. Ce synode se compose de cinq membres, ayant voix délibérative, pris parmi les prélats occupant un siége dans le royaume, et dont l'un est président (ABOUT, Grèce, 1854, p. 263).
— Conseil suprême de l'Église russe. Les obstacles vinrent, encore une fois, de l'opposition de l'Église orthodoxe. Le saint-synode empêcha l'adoption pure et simple du calendrier grégorien (CHAUVE-BERTRAND, Question calendrier, 1920, p. 99).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1310 « assemblée d'évêques et d'abbés d'une circonscription ecclésiastique réunie pour traiter de ce qui touche au ministère ecclésiastique » ici, assemblée des évêques de l'Italie mérid. convoquée par le pape en tant qu'évêque de Rome (AIMÉ DU MONT-CASSIN, Hist. des Normands, éd. V. de Bartholomaeis, III, XV, p. 130, 1: cestui pape Lyon [St Léon IX] combati contre la symonie... Il fist li synode, c'est la congregation, de Salerne), ex. isolé; 1511 fém. désigne prob. le synode de Francfort, de 794 (LEMAIRE DE BELGES, De la différence des schismes ds Œuvres, éd. J. Strecher, t. 3, p. 273); 1551 désigne un synode de l'église grecque (B. PLATINE, Vies, faictz et gestes des sainctz peres, Paris, J. Ruelle, fol. 155 v°: le sinode Constantinien [de l'antipape Constantin, 767-768]); 2. « assemblée de ministres protestants » [1559, 25 mai date de la réunion du 1er synode de l'Église réformée] 1571, avr. (ds G. DE FÉLICE, Hist. Protestants de France, 1850, p. 198: le synode déclare que celle-là [confession de foi] est la véritable qui a été dressée au premier synode national); 3. 1690 « concile de l'Église universelle; œcuménique » (FUR.); 4. 1965, 15 sept. « assemblée des représentants de tout l'épiscopat, organisme central de l'Église catholique » synode d'évêques [synodum episcoporum] (Motu proprio ,,Apostolica sollicitudo`` ds Docum. cath. t. 62, 1965, col. 1664). Empr. au lat. eccl. synodus (gr. « réunion »; à basse époque « assemblée religieuse » IVe s. St Grégoire de Naziance) « concile [œcuménique] » (ad synodum Nicaenam, IVe s., St Ambroise; universalis synodus, IVe-Ve s.); « synode épiscopal, réunion des évêques d'une même province » (Ve s.; rare en ce sens à basse époque, BLAISE Lat. chrét.), sens fréq. au Moy. Âge (DU CANGE). Cf. le terme pop. a. fr. senne « assemblée d'ecclésiastiques tenue par un évêque » (ca 1140 GEOFFROI GAIMAR, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 1378; encore relevé par COTGR. 1611). Fréq. abs. littér.:82. Bbg. RICHARD Kirchenterminologie 1959, pp. 142-144; p. 248.

synode [sinɔd] n. m.
ÉTYM. 1541, Calvin; n. f., 1511; lat. synodus; grec sunodos « réunion, assemblée »; de syn- (→ Sy-), et -ode.
Religion.
1 a Vx. Assemblée ecclésiastique.
b Vx. Concile.
c Mod. Assemblée d'ecclésiastiques convoquée par l'évêque ou l'archevêque pour délibérer sur les affaires du diocèse ou de la province. Concile (épiscopal, diocésain; provincial).
0 (…) à cette occasion, M. Myriel fut appelé par Napoléon au synode des évêques de France et d'Italie convoqué à Paris. Ce synode se tint à Notre-Dame et s'assembla pour la première fois le 15 juin 1811 sous la présidence de M. le cardinal Fesch.
Hugo, les Misérables, I, I, XI.
2 (Dans certaines Églises protestantes). Réunion de pasteurs. aussi Consistoire.(Dans l'Église orthodoxe). || Le saint-synode : le conseil suprême de l'Église russe.
3 (1765). Vx. Réunion, assemblée, dans l'Antiquité grecque.
4 (Fin XVIe). Dans la religion juive. || Synode, synode israélite : conseil composé de rabbins et de laïques.

Encyclopédie Universelle. 2012.