STYLOBATE
STYLOBATE
Terme d’architecture grecque désignant l’assise supérieure de la crépis (ou plate-forme à degrés) sur laquelle reposent les colonnes d’un édifice (les murs sont supportés par le toichobate). À cause de ses importantes dimensions, le stylobate donnait l’impression de s’affaisser vers le milieu et les architectes grecs corrigèrent cette illusion optique en lui donnant une ligne légèrement bombée. Ce raffinement avait pour avantage secondaire de faciliter l’écoulement des eaux de pluie qui auraient pu stagner sur le sol de l’édifice. La courbure du stylobate pourrait exister, au deuxième quart du \STYLOBATE Ve siècle, au temple de Zeus à Olympie et peut-être au temple E de Sélinonte. Certains archéologues y ont vu le résultat de calculs mathématiques compliqués qui visaient à tracer un cercle ou une parabole. Il semble plus simple et plus vraisemblable d’envisager des procédés empiriques qui permettaient à l’architecte de représenter le gonflement de cette ligne par un trait gravé sur la contremarche que les équipes du chantier n’avaient plus qu’à suivre à mesure de l’avancement de leur travail.
stylobate [ stilɔbat ] n. m.
• 1545; lat. stylobata, gr. stulobatês
♦ Archit. Soubassement continu, orné de moulures, supportant une colonnade.
● stylobate nom masculin (latin stylobates, du grec stylobatês, base d'une colonne) Soubassement portant un rang de colonnes ou de pilastres. (Comme celui du piédestal isolé, le corps du stylobate repose en général sur une base moulurée, et est sommé d'une corniche ou d'une cimaise.)
⇒STYLOBATE, subst. masc.
A. — ARCHIT. Soubassement avec base et corniche, qui forme un piédestal continu et porte une rangée de colonnes. Oui, je m'attacherai au stylobate de ton temple (...), je me ferai stylite sur tes colonnes, ma cellule sera sur ton architrave (RENAN, Souv. enf., 1883, p. 69). Il vit le portique d'un palais de style classique dont les colonnes corinthiennes élevaient à soixante-dix mètres au-dessus du stylobate leurs chapiteaux d'acanthe arborescente (A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 192).
B. — MENUIS. ,,Plinthe plus haute que la plinthe ordinaire et garnie d'une moulure à sa partie supérieure`` (CHABAT 1881).
Rem. Cette plinthe peut s'élever jusqu'à 0,80 m au-dessus du parquet, c'est-à-dire jusqu'à hauteur d'appui (d'apr. JOSSIER 1881).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1545 (VAN AELST, Reigles d'archit., f° 5 r° ds GDF. Compl.); 2. 1872 synon. de plinthe (LITTRÉ). Empr. au gr. « base de colonne ». Bbg. Archit. 1972, p. 88.
stylobate [stilɔbat] n. m.
ÉTYM. 1545; lat. stylobata, grec stulobatês, de stulos « colonne ». → Stylite, et suff. -bate.
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1 Archit. Soubassement continu, orné de moulures, supportant une colonnade.
1 Oui, je m'attacherai au stylobate de ton temple; j'oublierai toute discipline hormis la tienne; je me ferai stylite sur tes colonnes, ma cellule sera sur ton architrave.
Renan, Souvenirs d'enfance…, II, I, Œ. compl., t. II, p. 758.
2 Parvenu sur une grande place, il vit le portique d'un palais de style classique dont les colonnes corinthiennes élevaient à soixante-dix mètres au-dessus du stylobate leurs chapiteaux d'acanthe arborescente.
France, l'Île des pingouins, p. 176.
2 (1872). Techn. Plinthe montant à hauteur d'homme.
Encyclopédie Universelle. 2012.