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SKIKDA

SKIKDA, anc. PHILIPPEVILLE

Ville littorale du Tell oriental algérien humide, Skikda est séparée des Hautes Plaines constantinoises et de la métropole de l’Est par une vaste dorsale allongée d’ouest en est. L’oued Saf-Saf la franchit par des gorges creusées par antécédence et y forme une étroite vallée qui s’élargit à l’approche de la mer, en une petite plaine alluviale. Ville-comptoir phénicienne puis romaine, elle devint un port colonial actif (pêche, ateliers de conservation, avant-port de Constantine) dominant la plaine dont elle exportait les produits (vins et agrumes) et les monts environnants dont les formations végétales dégradées attestent de l’exploitation abusive des forêts de chênes-lièges par des sociétés concessionnaires.

Ce rôle est devenu mineur (6 000 tonnes de poisson et 1,5 million de tonnes de marchandises importées en 1992) eu égard à sa nouvelle fonction de pôle pétrolier et pétrochimique. L’exportation de 16 millions de tonnes d’hydrocarbures en 1992 place son port au deuxième rang en Algérie après Arzew-Bethioua. Elle est également l’un des quatre pôles industriels littoraux du pays avec des zones industrielles qui occupent près de 2 000 hectares et emploient six mille salariés. Outre la plus grande raffinerie d’Algérie (15 millions de tonnes) et une usine de liquéfaction de gaz naturel, elle abrite un complexe pétrochimique dont les produits plastiques et chimiques sont destinés aussi bien à couvrir les besoins de l’agriculture en cours d’intensification (plasticulture, canaux d’irrigation) ou de l’industrie plastique (Sétif) qu’à diversifier les exportations algériennes; mais ce complexe pétrochimique souffre de la crise générale qui frappe le pays: sa production a baissé d’un tiers entre 1984 et 1992.

Peuplée en 1995 de près de 160 000 habitants dont le cinquième s’entasse encore dans des habitations précaires malgré des efforts de construction (1 000 logements environ par an) et de relogement, Skikda est la seule grande ville littorale d’Algérie à maintenir — grâce aux effets différés de l’industrialisation et depuis peu à cause de la crise et de l’insécurité dans les campagnes — une croissance démographique supérieure à la croissance naturelle.

(anc. Philippeville) , v. et port de l'Algérie orient.; 130 880 hab.; ch.-l. de la wilaya du m. nom. Exportation et liquéfaction du gaz naturel transporté par gazoduc depuis Hassi R'Mel. Raffinage du pétrole. Superphosphates.