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SICHUAN
SICHUAN

SICHUAN [SSEU-TCH’OUAN]

La province du Sichuan s’étend au cœur de l’espace chinois et couvre 569 000 kilomètres carrés; elle se situe au premier rang en Chine par sa population, qui atteignait 107 218 200 habitants lors du recensement de 1990. Elle rassemble deux domaines bien différents: le tiers occidental est constitué, comme le sud-est du Tibet et l’ouest du Yunnan, d’une succession de hautes chaînes (plus de 3 000 m) parallèles, de direction nord-sud, et de profondes vallées: ainsi, d’ouest en est, on trouve la vallée du Jinshajiang ou Yangzijiang supérieur, la chaîne des Shalulishan, la vallée du Dadujiang (ou Daduhe), la chaîne des Qionglaishan. Tout cet ensemble constituait la province du Xikang, qui fut supprimée en 1955. Sa population est constituée de diverses minorités nationales dont les plus importantes sont les Yi (ou Lolo) et les Tibétains, qui pratiquent une agriculture de montagne (orge, sarrasin, maïs) et surtout l’élevage des moutons; cette région est le siège d’implantations stratégiques (base de lancements de fusée de Xichang, complexe sidérurgique de Panzhihua). À l’ouest s’étend le Bassin rouge du Sichuan, qui est en réalité un ensemble complexe de collines (de 500 à 700 m) façonnées dans des grès rouges, ceinturé de hauts reliefs (de 2 000 à 3 000 m d’altitude moyenne): Minshan à la frontière du Gansu, Dabashan au nord-est, Qionglaishan à l’ouest, plateaux du Yungui au sud, massif appalachien des Wushan à l’est, franchi par les célèbres gorges du Yangzijiang. Cet ensemble de collines est découpé par tout un réseau nord-sud de grandes vallées drainées par les affluents du Yangzijiang: Minjiang, Tuojiang, Fujiang, Jialingjiang, d’où le nom de la province, qui signifie «les quatre cours d’eau». Au cœur du Bassin rouge s’ouvre une vaste plaine de plus de 6 000 kilomètres carrés, véritable delta intérieur remblayé par le Minjiang, qui forme la plaine de Chengdu. Abrité de toutes parts, le Sichuan jouit d’un climat exceptionnel: l’hiver y est plus doux que dans les plaines orientales du Yangzijiang (moyenne de janvier supérieure à 8 0C) et l’été y est chaud (24 0C en juillet); ainsi la période végétative dure plus de dix mois, bénéficiant par ailleurs d’une humidité permanente. L’agriculture y trouve ainsi des conditions exceptionnelles, et un dicton assure que «tout ce qui pousse en Chine pousse au Sichuan». Outre la riche plaine de Chengdu et son extraordinaire réseau d’irrigation, les vallées et les basses pentes sont remarquablement mises en valeur: les terroirs irrigués portent du riz en été, auquel succède le blé en hiver; les terrasses des basses pentes sont plantées de kaoliang, de maïs, de millet, de patates douces. Il y a aussi de nombreuses spécialisations régionales: colza dans la vallée du Yangzi, soja et arachides dans la vallée du Jialingjiang, coton dans les vallées du Fujiang et du Tuojiang, soie (dont le Sichuan est un des principaux producteurs de Chine) dans les régions de Nanchong (vallée du Jialingjiang), de Chongqing et de Chengdu, canne à sucre dans la vallée du Tuojiang, agrumes dans les collines de l’est, thé dans la région de Ya’an au contact du Bassin rouge et des massifs de l’Ouest.

Les ressources industrielles sont fort variées, mais pour la plupart récemment mises en valeur, le Sichuan n’ayant été relié au réseau ferré de la Chine qu’à partir de 1955. La ressource la plus anciennement exploitée est le sel gemme, obtenu par pompage de poches d’eau salée dans la région de Zigong, à l’ouest de la vallée du Tuojiang, le combustible étant le gaz naturel qui y est associé. D’autres gisements de gaz naturel ont été mis en exploitation au sud de Chongqing en 1960, faisant de cette province le premier producteur chinois. En 1958, les ressources pétrolières de la vallée du Jialingjiang étaient également mises en exploitation. Le Sichuan dispose des plus importantes réserves chinoises de charbon après celles des plateaux de lœss; l’exploitation en a été entreprise à partir des années 1950 et les principaux gisements se situent dans la région de Chongqing, à Taifu; au sud de celle-ci, à Qijiang, à la frontière du Guizhou, est également exploité du minerai de fer; d’importantes réserves de cuivre existent au sud-ouest, dans le prolongement des gisements du Yunnan, et l’on extrait de l’or dans les hautes vallées des affluents du Yangzijiang.

Le Yangzi et ses affluents ont fixé les principales villes de la province. Chengdu (1 713 000 hab. en 1990), dans la riche plaine du Minjiang, est la capitale du Sichuan; centre historique et culturel, la ville a été dotée à partir des années 1950 de toute une série d’industries, électriques, mécaniques, textiles, agroalimentaires. Chongqing (2 267 000 hab. en 1990), au confluent du Jialingjiang et du Yangzi, est la ville la plus peuplée de la province et un des principaux centres industriels de la Chine; un des grands combinats sidérurgiques du pays y a été édifié en 1960; des industries alimentaires, textiles, métallurgiques, chimiques s’y sont considérablement développées. Neijiang (256 000 hab. en 1990) est la ville la plus importante de la vallée du Tuojiang, au cœur d’une grande région productrice de canne à sucre, matière première qui alimente le principal secteur industriel de la ville; elle est reliée par voie ferrée à Zigong (393 000 hab. en 1990), centre d’un grand complexe chimique fonctionnant à partir du sel et du gaz naturel extraits dans son voisinage. Nanchong (180 000 hab. en 1990), principale ville de la vallée du Jialingjiang, est un foyer traditionnel de l’industrie de la soie et, depuis 1958, le centre du principal bassin pétrolier de la province.

Sichuan ou Setchouan
prov. de la Chine centrale; 569 000 km²; 101 880 000 hab. (la prov. la plus peuplée de Chine); cap. Chengdu.
à l'O., un ensemble montagneux culmine à 7 590 m. La pop. se concentre dans la plaine orientale (le Bassin rouge), fertile (cult. du riz, surtout) et riche en houille, en pétrole et en minerais qui ont favorisé l'industrialisation.

Encyclopédie Universelle. 2012.