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SHERPA
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SHERPA

Habitant les montagnes du Népal et apparentés aux Bhotias, les Sherpa mongoloïdes sont d’origine et de culture tibétaines. On en compte environ 90 000 dans les années 1990. Ils doivent leur renommée aux qualités de porteurs dont ils ont fait preuve dans le haut Himalaya; ainsi le Sherpa Tenzing Norgay accompagnait sir Edmund Hillary lorsque celui-ci atteignit pour la première fois le sommet de l’Everest (1953), et les commerçants sherpa traversent les passes du Tibet, transportant du riz qu’ils échangent contre du sel. Parallèlement à leurs activités agricoles et pastorales, ils tirent des revenus de la filature et du tissage de la laine. La plus vaste région d’habitat sherpa est celle qui est arrosée par la rivière Dudh et dominée par les montagnes de l’Everest. Les Sherpa des régions de Khumbu, Pharak et Solu, en particulier, forment une société composite qui est divisée à la fois horizontalement et verticalement. Le noyau de cette société consiste en dix clans inégalement répartis dans les trois régions. Ces clans (rhu ) sont patrilinéaires et exogames. Les membres des dix clans principaux et des groupes qui s’y rattachent jouissent absolument des mêmes statuts, ils pratiquent la commensalité libre et peuvent se marier entre eux. Comme les Sherpa pratiquent la transhumance, les communautés de villages sont d’ordre rituel plutôt que des unités permanentes de résidence. Des groupes de familles restreintes se dispersent pour la plus grande partie de l’année et ne se rassemblent qu’à l’occasion de rares activités rituelles. Ces familles sont soit monogames, soit polygames. Deux ou trois frères peuvent, en effet, épouser la même femme. Cette forme de polyandrie est surtout motivée par des considérations économiques, car elle permet de ne pas diviser la propriété: maison, terre et bétail. Les enfants issus de ces mariages polyandres sont considérés comme les descendants communs des maris, la paternité physique n’ayant socialement pas d’importance. Les Sherpa sont adeptes du bouddhisme lamaïque. Ils croient en l’accumulation des mérites par la piété, par la prière, par la circumambulation ou par la pratique de la rotation de moulins à prière. Ils s’en remettent aux chamanes quand il s’agit de contrôler les forces les plus concrètes et les plus menaçantes. En outre, ils révèrent des divinités locales qui sont l’objet d’un culte élaboré.

sherpa [ ʃɛrpa ] n. m.
• 1933; mot du Népal , nom d'un peuple montagnard
1Guide ou porteur de montagne, dans les régions himalayennes.
2Fig. et fam. Personne qui participe à la préparation d'un sommet politique ou qui y représente un chef d'État.

sherpa nom masculin (de Sherpa, nom propre) Dans l'Himalaya, guide ou porteur d'une expédition en haute montagne. Familier. Conseiller d'un chef d'État, chargé de la préparation de ses rencontres internationales au plus haut niveau.

Sherpa
peuple d'orig. tibétaine qui habite les montagnes du Népal.

⇒SHERPA, subst. masc.
A. — 1. [Dans les régions himalayennes] Montagnard autochtone servant de guide et/ou de porteur aux expéditions d'alpinistes. Je suis persuadé qu'aucun guide ne consentira à vous accompagner. Mais pour vous faire plaisir, je prendrai contact avec les sherpas qui ont formé l'expédition de secours (HERGÉ, Tintin au Tibet, 1960, p. 10). En 1953, le sherpa népalais Tensing accompagnait déjà, en tant que membre d'expédition à part entière, Edmund Hillary au sommet de l'Éverest (Le Monde loisirs, 1er sept. 1984, p. III, col. 1).
2. P. ext. Porteur dans une expédition, dans une autre région que les montagnes himalayennes. Lorsqu'il s'agit de transporter à bras ou à dos (d'homme) des charges pesantes (...) un collègue masculin servira de sherpa, les femmes peuvent faire d'aussi bons volcanologues, de terrain ou de laboratoire, que n'importe quel mâle (H. TAZIEFF, Cratères en feu, 1976 [1970], p. 229).
B. — P. anal. Collaborateur des hautes personnalités participant à des conférences internationales. Jacques Chirac persiste et signe. Il ira à Tokyo et il aura même son sherpa, comme le chef de l'État (Le Nouvel Observateur, 4 avril 1986, p. 38, col. 1).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1933 porteur Sherpa (La Montagne, n ° 248, avr., p. 151 ds QUEM. DDL t. 27); 1937, subst. sherpa (ibid., n ° 285, janv., p. 7, ibid.). Du nom des Sherpas, peuple montagnard du Népal, fournissant d'excellents guides et porteurs aux expéditions d'alpinistes dans l'Himalaya. Le sens de « porteur en haute montagne » s'est répandu à la suite des grandes expéditions himalayennes (en 1950 Maurice Herzog atteignit le sommet de l'Annapûrnâ; en 1953, le britannique Edmund Hillary et le sherpa Tensing triomphèrent de l'Everest). Sherpa porter est att. en angl. en 1924 (NED Suppl.2). Bbg. QUEM. DDL t. 27.

sherpa [ʃɛʀpa] n.
ÉTYM. V. 1950 (expédition de M. Herzog à l'Annapurna); nom d'un peuple du Népal, tibétain sharpa « peuple de l'Est »; cf. angl. Sherpa (1847).
1 N. m. Guide de haute montagne, dans les régions himalayennes. || La victoire sur l'Everest d'Edmund Hillary et du sherpa Tensing (1953).
0 Voici quelques mois, un journal de mode avait pris la peine de faire photographier ses mannequins au pied de l'Himalaya (…) en compagnie de sherpas.
Jean-Louis Curtis, in le Figaro, 4 oct. 1967.
2 Fam. (Polit.). Personne qui participe à la préparation d'un « sommet » (3.) politique international; conseiller d'une personnalité politique, d'un chef d'État. || Sherpas qui préparent les dossiers d'un chef d'État.Au fém. || « L'ancienne sherpa de François Mitterand à l'Élysée » (le Monde, 26 mai 2000, p. 22).

Encyclopédie Universelle. 2012.