BALAAM
BALAAM
Héros de plusieurs légendes liées aux vieilles traditions israélites sur l’entrée en Canaan et entremêlées dans les récits bibliques du Livre des Nombres (XXII-XXIV). Originaire des environs de l’Euphrate, Balaam est tantôt devin étranger (Nombres, XXIV, 1), tantôt prophète (Nombres, XXII, 5) exécutant les décrets divins et bénissant Israël, malgré les ordres inverses et la colère de Balaq, le roi de Sippor. L’épisode de l’ânesse est l’élément le plus populaire de son histoire: Balaam se rend auprès du roi de Moab, Balaq, qui se sent menacé par la présence des Hébreux sortis d’Égypte et qui campent dans son pays. Balaq souhaite que Balaam maudisse Israël, et il le fait venir dans ce dessein. Mais Dieu dépêche son ange, qui, par trois fois, barre la route de l’ânesse de Balaam; celui-ci ne voit pas l’ange et bat sa monture, qui le détourne de son chemin et refuse d’avancer. Enfin, il voit l’ange qui le rappelle à l’obéissance scrupuleuse des ordres que lui donnera Dieu à Moab.
Dans le judaïsme postérieur, tout un folklore proliféra autour de ce personnage. On peut suivre la haggadah de Balaam, à partir du Livre des Nombres, dans la littérature rabbinique, targumique et midrashique, et jusqu’aux premières productions chrétiennes (IIe Épître de Pierre, Épître de Jude, Apocalypse de Jean), sans oublier les écrits de Flavius Josèphe et de Philon d’Alexandrie. Des oracles mis dans la bouche de Balaam, deux (Nombres, XXIV, 7 et 17) sont à retenir comme ayant connu un destin particulièrement brillant dans l’histoire des textes messianiques (l’étoile du Messie par exemple) que le christianisme a homologués dans l’élaboration aggadique de la vie de Jésus (tel l’épisode des Mages à Bethléem, dans Matthieu, II).
Encyclopédie Universelle. 2012.