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partner

⇒PARTENAIRE, PARTNER, subst.
A. —1. JEUX
a) Dans un jeu où s'opposent des équipes de deux joueurs, personne avec qui on est associé contre deux adversaires. Partenaire à la belote, aux boules, au bridge. V. bridgeur ex. 1.
b) Dans un jeu où chacun joue pour son compte, ou dans un jeu par équipe de deux où il y a rotation des joueurs, toute personne avec qui on fait habituellement la partie. Partenaire au poker. Composant le gouvernement provisoire à sa guise, il [M. de Talleyrand] y plaça les partners de son whist (CHATEAUBR., Mém., t.2, 1848, p.516). J'essayai, comme il m'arrive toujours devant de forts partenaires, de lui faire révéler le secret de son jeu [aux échecs] (GRACQ, Beau tén., 1945, p.62).
2. P. anal.
a) Personne avec qui on forme un couple à la danse. Synon. cavalier, cavalière. La camargo enlace son danseur. On galope, on se croise, on balance, et la partner d'Anatole ne cesse pas de lui dire: —Allons donc, mon petit, trémoussez-vous donc un peu mieux que ça (KOCK, Compagn. Truffe, 1861, p.218). Elle avait, elle si rebelle et volontaire, une étonnante docilité dans la danse aux mouvements de son partenaire (ROY, Bonheur occas., 1945, p.161). V. aphrodisiaque ex. 4.
b) Personne avec qui on est associé dans la présentation d'un numéro au spectacle, dans l'exercice d'un sport (d'équipe et/ou de compétition), à qui on donne la réplique à la scène, dans un film. Partenaire d'un clown, d'un fantaisiste, d'un patineur, d'un trapéziste. Un remaniement des équipes les rassembla dans la même partie [de tennis], d'abord en adversaires, puis en partenaires (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p.925). Dans la nouvelle «Mademoiselle Julie», le chef-d'oeuvre de Strindberg, mis en scène par Andreas Voutzinas, c'est Fanny Ardant qui a pour partenaire le très grand comédien Niels Arestrup (Jour de France, 10 déc. 1983, n° 1510, p.88, col. 1.). V. honnête III C ex. de Camus.
1. Cadre idéal pour les exercices équestres, la piste ronde ne l'est pas pour l'illusion puisqu'elle ne peut rien cacher. Pour y remédier et justifier leur présence, les prestidigitateurs cherchent à occuper la piste entière en s'adjoignant une gracieuse partenaire, en courant d'un endroit à un autre, en attirant notre regard vers l'oiseau qui s'envole d'un côté et le lapin qui sort de l'autre et en faisant participer le public au spectacle.
Hist. spect., 1965, p.1535.
c) Personne avec qui on a des relations sexuelles. Elle m'expliqua que le plaisir dépendait des goûts de chacun: son amie Nini exigeait que son partenaire lui embrassât ou lui chatouillât la plante des pieds (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.165). Il semble que les jeunes filles qui ont déjà eu des rapports sexuels craignent le médecin plus que le partenaire garçon (L. PÉCHADRE, Y. ROUDY, La Réussite de la femme, Paris, 1970, p.107). V. amant ex. 54 et amour ex. 166.
d) Personne avec qui on forme un couple. Pour certaines femmes intelligentes, indépendantes financièrement, il devient de plus en plus difficile de trouver un partenaire à leur mesure (Madame Figaro, 9 avr. 1983, p.121, col. 3). L'engagement [dans le mariage] ne connaît plus la durée. Comme le travail il est devenu précaire. À la première alerte, le partenaire brise là, sans prendre le temps de se remettre en question (L'Est Républicain, 1er févr. 1984, p.15, col. 8).
e) Vieilli. Personne avec qui on peut tenir conversation. Je ne suis pas gâté depuis bien du temps par la fréquentation des gens, et je manque positivement de partners. Pour un homme qui met sur tout une conversation réussie et confortable, c'est une vraie misère, une dèche très spéciale à laquelle je suis très sensible (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1899, p.353).
B. —Personne, groupe, collectivité avec qui on est associé, allié dans une affaire, une entreprise, une négociation. Le seul mode d'accord permis entre deux partenaires économiques est le contrat individuel qui repose sur la volonté libre des deux intéressés (REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p.9). Les Français placent le président de la République en tête des partenaires animés d'une «réelle volonté d'établir une paix scolaire durable» (Le Monde, 13 déc. 1983, p.14, col. 4):
2. À la fin de 1961, quatre ans après sa création, la communauté européenne de l'énergie atomique, l'Euratom, restait toujours marquée par la disparité entre l'effort français et ceux de ses partenaires dont la politique n'a pas le même souci d'indépendance que celle de la France.
GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p.153.
Au plur. Partenaires sociaux. ,,Le patronat, le salariat, les interlocuteurs habituels des pouvoirs publics`` (Admin. 1972). La réforme tend à établir un dialogue entre les partenaires sociaux afin que, sous le contrôle des pouvoirs publics, soient discutés la part de la rémunération des salariés qui doit être rendue collective (salaire différé) et l'emploi de ces fonds entre les différents risques et éventualités couverts par la sécurité sociale (Réforme Séc. soc., 1968,p.25).
SYNT. Partenaires d'une action gouvernementale, du commerce international; partenaires du Marché Commun; partenaires dans une discussion, une négociation; partenaire commercial, financier, politique; partenaire américain, européen, occidental, soviétique; partenaires gouvernementaux, locaux; partenaires ouvriers, professionnels, syndicaux; partenaire patronal.
En empl. adj. Chaque nation participe à des alliances et coalitions où elle rencontre les plans d'autres nations partenaires, rivales ou ennemies (Univers écon. et soc., 1960, p.26-15). Leurs syndicats [des Allemands] sont plus «partenaires», moins «antagonistes» que les nôtres (Le Point, 18 nov. 1974, p.160, col. 3).
REM. Partenariat, subst. masc. [Surtout dans le domaine des sc. de l'homme et de la société] Action commune entre organismes différents dans un but déterminé. Une journée [mondiale de l'alimentation] organisée (...) par le Comité français contre la faim. Le Comité a choisi pour thème le «partenariat»: «(...). La clé du développement, ce n'est pas l'envoi par les pays riches d'argent ou de nourriture aux pays sous-développés, mais ce sont d'abord des groupes, des populations qui, dans les pays en voie de développement, s'organisent pour assurer leur propre développement.» (Libération, 16 oct. 1984, p.18, col. 2). Ma double expérience [de chercheur public et privé] me laisse à penser que l'évolution des relations recherche-industrie vers un véritable partenariat est nécessaire (Le Courrier du C.N.R.S., juill.-oct. 1985, nos 61-62, p.16, col. 2). Les responsables de la Société Ferco (...) iront à leur tour en Chine en 86, et le contrat pourrait aboutir sous la forme d'un partenariat avec transfert de technologies (L'Est Républicain, 19 nov. 1985, p.9, col.7).
Prononc. et Orth.:[]. Partner:,,Mot emprunté de l'anglais et que nous prononçons partenère`` (GATTEL 1841). LITTRÉ: par-tnèr. Partenaire ds Ac. dep. 1835. Partner vedette de renvoi ds Ac. 1835, 1878. Étymol. et Hist.1. a) 1767 «relation, personne qui a quelque chose en partage avec une ou plusieurs autres personnes» partner (DIDEROT, Lettres à Sophie Volland, t.2, p.159); b) 1781 «associé, associé dans le travail ou en affaires» partenaire (BEAUMARCHAIS, OEuvres, éd. P.-P. Gudin, [1809], II, 494); 2. 1767 «personne avec laquelle on danse» partner (Mme DU DEFFAND, Lettre à H. Walpole, 23 janv. ds BONN., p.103); 3. a) 1773 «personne avec laquelle on est associé dans un jeu ou un sport» parthenaire (Mercure de France, janv., vol. 1, p.41); b) 1903 spectacle «personne avec laquelle on est en représentation dans un spectacle» (A. FRANCE, Hist. comique, 128); 4. 1822 «personne avec qui l'on a des relations amoureuses» partner (STENDHAL, Amour, p.113). Empr. à l'angl. partner, du m. angl. partener att. dep. fin XIIIes. et qui est une forme altérée, sous l'infl. de part (fr. part) du m. angl. parcener «associé, co-détenteur de quelque chose» (NED) lui-même empr. à l'anglo-norm. parcener (1230-50), Miracles de la Ste Vierge, 2e collection anglo-norm., éd. H. Kjellman, Livre III, Prol., 4, p.135; cf. aussi a. fr. partenier sous l'infl. de part ds Trésor des Chartes du Comté de Rethel, I, 778, 1 ds RUNK., p.131); l'anglo-norm. parcener corresp. à l'a. fr. parçonier/parcenier (ca 1100 parçuner, Roland, éd. J. Bédier, 474) lui-même dér. de l'a. fr. parçon/pareçon, du lat. partitio «partage, division, répartition» (FEW t.7, p.691b-692a et t.18, p.91b-92a). Fréq. abs. littér.:297 (partner:20). Fréq. rel. littér.: XIXes.: a) 64, b) 142; XXes.: a) 282, b) 961. Bbg. BECKER (K.). Sportanglizismen im modernen Frz... Meisenheim, 1970, p.74. —GOHIN 1903, p.329.

Encyclopédie Universelle. 2012.