⇒ENROUÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de enrouer.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant de sons]
1. [En parlant des productions vocales] Qui a un timbre anormalement rauque et voilé. Un rire enroué. Anton. clair, sonore. Ils [les personnes sujettes à l'asthme] commencent par ressentir plus de peine à respirer, ils toussent, leur voix devient enrouée (GEOFFROY, Méd. pratique, 1800, p. 130). Le grand coq roux battit des ailes (...) et poussa un chant enroué, le chant barbare et rauque du coq de combat (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 120) :
• 1. S'il [le chien] veut aboyer, il émet un hurlement rauque, comme enroué, un aboiement prolongé et totalement différent de sa voix habituelle : ...
GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 212.
2. P. anal. Accords, notes enroué(e)s. On entendait le battement d'un tambour drapé de frimas ou le son enroué d'une trompette (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 451).
B.— [En parlant d'êtres, de choses produisant des sons]
1. [En parlant d'êtres vivants] Qui a la voix anormalement rauque et voilée. Acteur, orateur enroué. Mais, aux limites de la ville, des chiens enroués hurlaient dans la nuit muette (CAMUS, Exil et roy., 1957, p. 1569) :
• 2. — Camarades, dit Manuel, Madrid brûle... Il est à tel point enroué qu'on ne l'entend pas.
MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 771.
2. P. anal. [En parlant d'un instrument] Qui produit un son rauque, grinçant. Clairon, cloches enroué(es). Anton. clair, éclatant, sonore. C'est comme une trompette enrouée; elle a beau sonner; comme elle ne dit rien de clair (RENAN, St-Paul, 1869, p. 411). Le premier violon est sourd, le deuxième aigre, le troisième presque muet, le quatrième enroué (FRANCE, Servien, 1882, p. 141).
Encyclopédie Universelle. 2012.