⇒DÉTRUIT, UITE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de détruire.
II.— Adjectif
A.— 1. Dont la structure est défaite. Édifice détruit, ville détruite. Je n'entendais que le bruit des vagues dans le tombeau détruit de Thémistocle (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 217).
2. Qui a perdu son aspect initial par suite d'une altération.
a) [Qualifie une chose] On retrouvait ici un rouage intact de la merveilleuse machine détraquée et détruite (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 432).
b) [Qualifie une pers.] C'était un agréable vieillard, complètement détruit, mais spirituel (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 417).
3. Totalement supprimé :
• 1. Mais si vous pouvez supposer ce livre détruit, le monde détruit, toute matière détruite, pouvez-vous supposer l'espace détruit? Pouvez-vous supposer qu'alors même qu'il n'y aurait plus de corps, il ne resterait pas un espace pour les corps qui arriveraient à l'existence?
COUSIN, Hist. de la philos. du XVIIIe s., t. 1, 1829, p. 150.
B.— Au fig. Supprimé (cf. anéanti, effacé, perdu). Bonheur détruit; système détruit; témoignage détruit; erreur détruite; valeur détruite; rêve détruit; espérance, illusion détruite :
• 2. ... et tant qu'il resterait quelque trace des principes libéraux, il y aurait dans la littérature une espèce de mouvement, une sorte de lutte contre ces écrits et ces principes. Mais ce mouvement serait un héritage de la liberté détruite.
CONSTANT, De l'Esprit de conquête, 1813, p. 228.
Encyclopédie Universelle. 2012.