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koran

⇒CORAN, KORAN, subst. masc.
A.— Livre sacré des musulmans, recueil de prédications de Mahomet, à caractère à la fois prophétique et législatif, qui constitue la base de la vie religieuse et politique de l'État théocratique musulman. Calligraphie, enluminure du Coran; lire le Coran. Un petit mur orné de sentences du Koran (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p. 149). Psalmodier des versets du Coran (cf. BARRÈS, cahiers, t. 6, 1907-08, p. 205). Ils ont obligé la radio du Caire à diffuser des lectures du Coran (Combat, 19-20 janv. 1952, p. 4, col. 7).
Loc. Lecteurs ou porteurs du Coran. Les disciples de Mahomet (cf. Lar. 19e). La Mère du Coran, l'Introduction ou le Chapitre suffisant, qui peut remplacer tous les autres; c'est comme le Pater des musulmans (cf. Lar. 19e). Les lois du Coran (vieilli). L'Islam.
B.— P. méton.
1. Exemplaire du Coran. Marchande (...) de vieux corans annotés (LOTI, Le Roman d'un Spahi, 1881, p. 264).
2. La loi religieuse et politique des musulmans, contenue dans le Coran :
CROMWELL. — (...)
Dis-moi si ma planète est propice à mes vœux (...)
MANASSÉ. —
Ne pâliras-tu point si, durant le mystère
Je mêle au ciel l'enfer, le talmud au coran?
HUGO, Cromwell, 1827, p. 252.
P. métaph. Tel est le désert. Un Coran, qui n'est qu'une règle de jeu (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 208).
Loc., vx. Disciples du Coran (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 483).
C.— P. anal.
1. Livre de chevet; ouvrage de référence habituelle. Synon. Bible. Vous l'insultez dans vos korans (HUGO, Légende, t. 5, 1877, p. 891).
2. Code moral ou religieux d'une personne. Sur son sabre luisant son coran est écrit (QUINET, Napoléon, 1836, p. 203). Nous examinerons les songes, L'autel, les korans, les clergés (HUGO, Légende, t. 6, 1883, p. 251).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1835-1932. S'écrit avec une majuscule ds les dict., mais la docum. révèle de nombreuses exceptions à ce principe (supra ex.). Var. Alcoran (avec soudure de l'article arabe) notée à côté de Coran ds Ac. 1835 et 1878 (non plus ds Ac. 1932); ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr. (Lar. 20e et Lar. encyclop. la considérant comme vieillie); ds GATTEL 1841, BESCH. 1845 (qui juge qu'elle relève de la lang. vulg.), DG et GUÉRIN 1892. Var. Koran ds GATTEL 1841, GUÉRIN 1892, Lar. 20e-Lar. Lang. fr.; pour la docum. cf. supra A (VIGNY, loc. cit.) et C (HUGO, loc. cit.). Var. Qôran (orthographiquement plus proche de l'arabe) ds la docum. (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 89, 146, 149). Étymol. et Hist. XIVe s. alchoran (J. LELONG, Livre des peregrinacions, ms. Berne, f° 367c ds GDF. Compl.); fin du XVe s. alcoran (O. BASSELIN, Vaux-de-Vire, éd. P.-L. Jacob, p. 51); 1657 koran (LA BOULLAYE, Voyages et observations, p. 43 ds Fr. mod. t. 9 [1941], p. 135). Empr. à l'ar. al qur' « la lecture; la lecture par excellence, le Coran » dér. de qara'a « lire, réciter » avec et sans l'article al, la forme alc(h)oran étant peut-être parvenue par l'intermédiaire de l'esp. alcoran (XIIIe s. ds AL.). Fréq. abs. littér. :93. Bbg. LAMMENS 1890, p. 262.

Encyclopédie Universelle. 2012.