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assouvi

⇒ASSOUVI, IE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de assouvir.
II.— Adjectif
A.— [En parlant d'une pers., d'un animal] Rassasié de nourriture. Les bêtes assouvies.
B.— [En parlant des sens, d'un sentiment, d'une passion] Qui est pleinement contenté, satisfait :
1. Comme fleur et comme femme, trésor inépuisable. L'aiguillon reste entier; on sent qu'on peut sonder toujours, sans atteindre le fond. De là une tristesse, mais le bonheur aussi d'un intarissable désir toujours ravivé, relevé, — et assouvi jamais.
MICHELET, Journal, 1856, p. 298.
2. Le premier [principe], c'est que la plupart des êtres n'ont de sentiment que par imitation; abandonnés à la simple nature, l'amour, par exemple, ne serait pour eux, comme pour les animaux, qu'un instinct sensuel, aussitôt dissipé qu'assouvi.
P. BOURGET, Le Disciple, 1889, p. 134.
3. Une explosion de fureur satisfaite, le rugissement intérieur de la haine contentée, assouvie, fut la première réaction de Hennedyck. Vengé! Il était vengé!
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 447.
SYNT. L'ambition la plus assouvie (FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, p. 285); les sens assouvis.
C.— Souvent péj. [En parlant d'une pers., du corps] Dont les instincts, les envies, les passions ont été contentés. Tristesse de la chair assouvie (COPPÉE, La Bonne souffrance, 1898, p. 117); Bénin enjamba ce corps assouvi, et gagna la portière. (ROMAINS, Les Copains, 1913, p. 95) :
4. ... il s'élève, du fond de toute créature née pour la noblesse et qui a mésusé de ses sens, de douloureux et troublants appels vers une émotion sentimentale qui fuit toujours : dans la brute assouvie un ange se réveille...
P. BOURGET, Essais de psychol. contemp., 1883, p. 14.
Rem. Emploi subst., péj. Les heureux et les assouvis (CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1929, 2e journée, 6, p. 737).
PRONONC. — Seule transcription ds LITTRÉ : a-sou-vi, fém. vie.
STAT. — Fréq. abs. littér. :165.

Encyclopédie Universelle. 2012.