garrocher
v. tr. et Pron. (Québec) Fam.
rI./r v. tr.
d1./d Lancer. Garrocher des pierres.
d2./d Laisser tomber sans soin, se débarrasser de. Garrocher son manteau en entrant.
d3./d Fig. Garrocher son argent, le dépenser follement. Garrocher des idées: lancer des idées. Garrocher des bêtises à qqn, l'injurier.
rII./r v. Pron.
d1./d S'élancer. Se garrocher sur qqn, dans un banc de neige.
— Se hâter, aller vite. Se garrocher pour faire le souper.
d2./d Se précipiter dans, vers (un lieu). Se garrocher dans la rue pour voir un défilé. Se garrocher sur le téléphone pour appeler un taxi.
⇒GARROCHER, verbe trans.
Région. (Canada). Lancer, jeter (sans grande précaution).
— [L'obj. désigne un inanimé concr.] Chaque pelletée de terre prise dans le trou est garrochée sur nous : pour nous enterrer (R. CARRIER, Le Deux-millième Étage, Montréal, Le Jour, 1973, p. 115).
— [L'obj. désigne une pers.] Je vous garroche à la rue, dans le chemin, vous, avec vos treize enfants (R. CARRIER, Le Deux-millième Étage, Montréal, Le Jour, 1973p. 24).
♦ Emploi pronom. Courir. [La bonne femme] se met à se garrocher partout dans la maison (M. TREMBLAY, Bonjour, là Bonjour, Montréal, Leméac, 1974, p. 92).
Prononc. : [], (il) garroche []. Étymol. et Hist. 1752 can. (Le P. POTIER, Détroit ds Canada); 1909 (DIONNE). Terme québécois d'orig. dialectale (l'ouest de la France), dér. de guaroc « trait d'arbalète » forme parallèle de garrot « bâton », v. garrot2; dés. -er; cf. FEW t. 17, p. 624b. Bbg. MASSICOTTE-FERLAND (M.). L'Expr. de la durée et du temps dans le parler rural de l'Île-aux-Grues. In : Trav. de ling. québécoise. Québec, 1975, p. 136.
Encyclopédie Universelle. 2012.