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déchiré

déchiré, ée
adj. Qui subit ou a subi un déchirement.

⇒DÉCHIRÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.— Part. passé de déchirer.
II.— Adjectif
A.— 1. [En parlant d'un obj. ou d'un élément de la nature] Qui est déchiré, troué, coupé, découpé. Un habit, un livre, un rideau déchiré; un chandail déchiré aux coudes. Les flots déchirés et déchiquetés par le vent (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 120). Les nuages déchirés par la foudre (VERNE, Île myst., 1874, p. 559).
2. [En parlant du corps ou d'une partie du corps] Avoir la lèvre déchirée. « Vois-tu ces corps défigurés, déchirés par les aigles et étendus sans honneurs sur la terre? » (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 311).
Proverbe et expr. Chien hargneux a toujours l'oreille déchirée. Celui qui cherche querelle s'attire de vilaines histoires. Femme qui n'est pas trop déchirée. Femme qui garde encore de belles apparences.
B.— Au fig. Qui souffre, qui éprouve un déchirement.
1. Avoir le cœur déchiré de (par la) douleur, de pitié, de remords. Étrange cœur écartelé à deux mondes, déchiré par tous ces êtres qui ne vivent que de lui (MAURIAC, Gds hommes, 1949, p. 137). Le jeune Rimbaud (...) l'adolescent déchiré que nous avons si chèrement aimé (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 117).
Au fig. Tous ces déchirés de l'incertitude (L. DAUDET, Entre-deux guerres, 1915, p. 190).
2. La patrie déchirée par la guerre civile. La nation était déchirée au dedans, et triomphante au dehors (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1805, p. 8).
C.— Emploi subst., rare. Tout cela [à Tamaria] est d'un pittoresque, d'un déchiré, d'un doux, d'un brusque, (...) que ton imagination peut se représenter avec ses plus heureuses couleurs (SAND, Corresp., t. 4, 1812-76, p. 233).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1878. Fréq. abs. littér. :1 782. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 890, b) 2 619; XXe s. : a) 2 339, b) 2 301. Bbg. SAIN. Lang. par. 1920, p. 8.

Encyclopédie Universelle. 2012.