Akademik

PÉGASE

PÉGASE

Dans la mythologie grecque, cheval ailé qui surgit du sang de la Gorgone Méduse, au moment où Persée lui coupa la tête. Avec l’aide d’Athéna (ou de Poséidon), Bellérophon captura Pégase, le monta au cours de son premier combat contre la Chimère, puis essaya de voler jusqu’aux cieux grâce à lui; mais il tomba et se tua; le cheval ailé devint une constellation.

L’histoire de Pégase fut un des thèmes favoris de l’art et de la littérature grecs: le vol majestueux du cheval a souvent été interprété comme une allégorie représentant l’immortalité de l’âme. Aujourd’hui il est plutôt considéré comme un symbole de l’inspiration poétique; c’est en ce sens qu’il est chanté par Victor Hugo dans deux poèmes, dont l’un ouvre et l’autre ferme Les Chansons des rues et des bois : «Le Cheval» et «Au Cheval»; cette dernière pièce constitue l’aboutissement de la vision hugolienne sur la «fonction du poète».

• 1788; n. pr., cheval ailé de la myth. gr. 1690; lat. Pegasus

dans la myth. gr., cheval ailé né du sang de Méduse lorsque Persée lui coupa la tête.

n. m. ZOOL Poisson téléostéen cuirassé (genre Pegasus) des mers asiatiques, aux nageoires pectorales en forme d'aile.

⇒PÉGASE, subst. masc.

A. —[P. réf. à Pégase, cheval ailé myth., qui aurait fait jaillir une source d'un coup de sabot] Symbole de la créativité littéraire et de l'inspiration poétique. Une résidence choisie Sous un ciel pur, t'attend là-bas. Un atelier de poésie Également t'y tend les bras. On y voit toute une série De lyres, prêtes à frémir. Un Pégase dans l'écurie, T'espère (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p.255). Les uns et les autres [initiés et intellectuels de l'Antiquité], afin d'accéder à la plénitude du savoir, enfourchaient métaphoriquement la Cavale, véhicule spirituel dont l'image type est le Pégase ailé des poètes helléniques (FULCANELLI, Demeures philosophales, t.2, 1929, p.211):

• ♦ Les deux premières recettes ont déjà 9000 francs, ce qui est sans exemple au théâtre. Ne nous endormons pas pourtant. L'ennemi veille. Il faut que la troisième représentation les décourage, s'il est possible. Aussi, au nom de notre chère liberté littéraire, convoquez pour lundi tout notre arrière-ban d'amis fidèles et forts. Je compte sur vous pour m'aider à arracher cette dernière dent au vieux pégase classique. À mon aide, et avançons!

HUGO, Corresp., 1830, p.467.

— P. plaisant. Monter sur Pégase, enfourcher (son) Pégase. Faire des vers, tenir un langage poétique. Synon. taquiner la muse. Parfois, lorsque, triomphant, J'enfourchai mes hardis Pégases, Tombaient de mes lèvres d'enfant Les diamants et les topazes. J'ai touché les crins des soleils dans les infinis grandioses, Et j'ai trouvé des mots vermeils Qui peignent la couleur des roses! (BANVILLE, Odes funamb., 1859, p.273). Je suis parti maintenant, j'enfourche Pégase (...) la poésie des amours (...) je me sens plus! Je la trouve de plus en plus séduisante (A. BOUDARD, Le Corbillard de Jules, Paris, 1979, p.153).

B. —P. anal. (de forme)

1. ASTRON. Constellation de l'hémisphère boréal. La constellation de Pégase est assez analogue, quant à la forme, à la grande et à la petite Ourse (Lar. 20^e).

♦Carré de Pégase. Groupe de quatre étoiles disposées en carré et appartenant à cette constellation. (Dict.XIX^e et XX^es.).

2. ICHTYOL. Petit poisson volant de l'océan Indien, voisin de l'hippocampe, appartenant à l'ordre des Lophobranches. Des pégases volants à museau allongé (VERNE, Vingt mille lieues, t.2, 1870, p.9).

Prononc. et Orth.:[pega:z], [--]. MARTINET-WALTER 1973 [-a-], [--] (5/12). Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.1. 1549 myth. gr.-lat. (RONSARD, Premières poésies. Epithalame de A. de Bourbon et de J. de Navarre, 82 ds OEuvres, éd. P. Laumonier, t.1, p.14). Empr. au lat. Pegasus, gr. , nom d'un cheval ailé qui fit jaillir d'un coup de sabot la fontaine Hippocrène où l'on puisait l'inspiration poétique. Fréq. abs. littér.:14.

pégase [pegaz] n. m.

ÉTYM. 1564; du lat. Pegasus (→ ci-dessous, 1.), grec Pêgasos.

❖

1 (1690). Myth. Nom d'un animal fabuleux. Cheval ailé qui d'un coup de pied fit jaillir la fontaine d'Hippocrène où l'on puisait l'inspiration poétique. Fig. Symbole de l'inspiration poétique. — Vx. || Un pégase : un cheval ailé (→ Lunatique, cit. 3).